vendredi 27 février 2009

Agenda d'Aubagne et d'ailleurs...



Nous voici déjà au mois de mars !
L'approche de la journée internationale des femmes, justifie l'annonce ici des différentes manifestations qui auront lieu sur Aubagne (bien sûr, à tout seigneur tout honneur ;-) mais également sur Marseille et environs...



mercredi 25 février 2009

Un billet de Gérard Filoche sur la crise Guadeloupéenne



- 15/02/09 - Par Gérard Filoche –

Un salaire maxima pour les patrons
Un salaire minima à 1600 euros pour tous les salariés et 200 euros immédiats pour tous les salaires, tous les minima sociaux, toutes les retraites, dans les DROM et en Métropole !

Laurence Parisot a osé expliquer la semaine dernière que les ” patrons en bavent” (sic) à cause de la crise et réclamer qu’ils puissent licencier encore plus facilement. Elle ne recule devant rien, cette femme.

Allons prendre un argument là où on l’attend le moins : Les médias nous répètent que Barak Obama vient de fixer une sorte de salaire maxima à 500 000 dollars pour tous les patrons et actionnaires qui bénéficient des 850 milliards de dollars de son plan de sauvetage de l’économie américaine. C’est le moins.

Que les banqueroutiers qui ont conduit le monde dans le gouffre ne puissent continuer et s’empiffrer davantage, c’est “éthique” comme dirait Parisot.

Et pourtant, en France, aucune limite, les amis du Fouquet’s et du Medef de Sarkozy reçoivent des milliards et continuent comme avant…

Les patrons français sont sans vergogne : leur salaire moyen en 2007 s’établit à 383 000 euros pour les 50 premiers d’entre eux soit 310 fois le Smic et il a augmenté de 58 %. Le mieux payé, Jean-Philippe Thierry (AGF Allianz) s’est versé 23,2 millions d’euros, soit 1,9 million d’euros par mois. Le second, Pierre Verluca, de Vallourec, en est à 12,4 millions d’euros, Gerard Mestrallet (Suez) touche 12,2 millions d’euros) puis Jean-Louis Beffa, (Saint-Gobain) 10,2 millions…Heureusement pour eux, on ne met plus les têtes au bout d’une pique, mais si nous étions encore au temps de la Grande Révolution française ils subiraient un mauvais sort. François Pinault (PPR) avec 259 millions d’euros de revenus au total a de quoi faire enrager ceux qui crèvent la dalle.

- 10 % de la population possède 50 % du patrimoine
- 100 milliards de bénéfices du CAC 40
- 14 milliards de bénéfice record de Total
- 148 milliards siphonnés aux salaires par les profits
- 72 milliards de niches fiscales
- 60 milliards de cadeaux aux chefs d’entreprise
- les 500 premières familles ont gagné 80 milliards de plus l’an passé que l’an d’avant
- 15 milliards de bouclier fiscal
- 320 milliards de caution aux banques
- 6,5 milliards aux pontes de l’automobile dont les actions n’ont pas baissé, et qui affament leurs salariés avec du temps partiel (Sarkozy le roi du “travailler plus pour gagner plus” est devenu celui du “travailler moins pour gagner moins“, il développe le temps partiel)
Jamais la France n’a été aussi riche, et les caisses aussi pleines ! Les caisses privés bien sur, car ils ont vidé les cagnotes publiques pour remplir les “cagnotes privées” !

Il faut vraiment que Bling-Bling et son âme damnée Laurence Parisot, aient tous les culots pour parvenir à trouver encore inlassablement des arguments susceptibles de protéger tous ces rapaces. Le « bouclier fiscal » de Sarkozy consiste à ne pas prendre plus de 50 % de ce que se sont accaparés les riches.

Laurence Parisot appuie : “C’est le risque que partent des hommes ou des femmes qui sont peut-être pour partie responsables du drame économique actuel. Mais qui sont aussi les plus compétents pour mettre en place les solutions”.

Il faut gracier, selon elle, les spéculateurs, il n’y a de recours qu’en eux ! Trop fort !

Vu que les chefs d’entreprise, « en ce moment, ils en bavent » : « Il faut laisser à l’entreprise la liberté de fonctionner » ! Voyous et cupides, pourvu que vous soyez patrons et banquiers, non seulement Parisot vous amnistie, vous cajole, mais elle vous supplie de rester aux postes de commande et de faire ce que vous voulez. Elle diffuse même la peur que vous alliez exercer vos crapuleries ailleurs.

Décidément, tout milite pour inverser le cours des choses : un bouclier fiscal à l’envers. Pas de salaire à plus de 25 fois le Smic ! Au-dessus l’impôt républicain doit tout prendre. Le « risque » qu’ « ils » partent ? Qu’ils aillent chez Madoff ! Qu’ils aillent dans les trous à rats des paradis fiscaux, on les y traquera.

Notre République assumera joyeusement le « départ » de ces pillards : On nommera à leur place, des vrais responsables publics désignés et contrôlés de façon citoyenne. Chiche qu’ils feront mieux que la bande du Fouquet’s à Sarkozy.

Le travail n’est pas un “coût“, c’est une richesse. Ce qui coûte cher, c’est ce que le capital prend au travail, il prend trop. Pour être “concurrentiels” baissons le coût du capital sur nos produits !

Il faut réduire la part des actionnaires et augmenter la part des salaires.

Mieux vaut donner 200 euros à tous (aux salaires, retraite et minima sociaux) que 200 milliards aux banquiers. C’est infiniment plus sûr pour relancer l’économie.

Arroser les banquiers c’est arroser le sable, ils pompent, ils pompent et ne redonnent rien. Un banquier c’est quelqu’un qui vous prête un parapluie quand il fait beau et qui vous le reprend quand il pleut…

Tandis que les salaires, minima sociaux, retraites, tout est dépensé et fait tourner l’économie…
Mais Sarkozy croit que pour faire marcher l’économie il faut donner plus aux riches, nous, on croit qu’il faut donner plus aux pauvres…

car les riches sont cupides, et n’en ont jamais assez…

Il y a une petite partie des socialistes qui sont, eux aussi, contre la hausse des salaires, et qui croient qu’il faut faire la relance avant de redistribuer les richesses, nous nous pensons qu’il faut redistribuer les richesses pour faire la relance… En vingt mots ce sont deux orientations qui s’offrent, l’une socialiste, l’autre sociale-libérale.

Refusons de parler de “pouvoir d’achat” et ” vie chére” parlons “salaires“…
Au diable les “primes“, les “aides“, les “compléments“, parlons salaires !
Le salaire c’est un tout, il est composé d’un salaire net, qu’on consomme tout de suite, et d’un salaire brut, indirect, différé, qui remplit les caisses de sécurité sociale, paie les retraites…
Vive donc la hausse des salaires, et tant mieux si ca prend aux profits, si ça enlève aux actionnaires leurs fameux “15 %” de marge…

D’où les 200 euros : en Guadeloupe, en Martinique, à la Réunion (grève générale le 5 mars) partout c’est le même mot d’ordre central. Les médias font tout pour étouffer cela : ils inventent chaque jour quelque chose comme :
- c’est un conflit culturel, entre noirs et blancs, békés et noirs
- c’est propre aux îles, le cout de la vie LA-BAS est trop cher

Tout, tout, tout pour ne pas parler des 200 euros, pour ne pas laisser croire que c’est la même revendication en métropole …

Le patronat avait signé dimanche 8 février un pré accord en Guadeloupe pour 200 euros. Sarkozy, Fillon, Jego ont tout fait pour le torpiller - par peur de contagion immédiate. Le gouvernement, dans ces conditions, a décidé de ne pas aider ses amis les patrons et békés, autant qu’il le fait d’habitude !

Mais ils ne pourront éviter le mot salaire, ni le 18 février, ni le 19 mars. La grève générale ne se commande pas, ne se décrète pas, mais elle est là, elle est à l’ordre du jour…

200 euros pour tous, c’est une revendication uniforme unifiante

Ca met le Smic à 1500 euros .. soit 15 % (la CGT revendique 1600 euros)

Ce n’est pas de trop : En mai 68, il y a eu 33 % de hausse pour le Smig et 55 % pour le Smag. Et cela a bien tourné pendant plus de 10 ans, les salaires étant indexés sur les prix. Il FAUT indexer les salaires sur les prix ! (Sur un BON indice, fiable, réaliste de prix).

Le plus drôle c’est que Sarkozy dans son discours, lui-même, a dit : “1/3 des bénéfices pour les actionnaires, 1/3 pour l’investissement, 1/3 pour les salaires” … Mais 1/3 des profits pour les salaires, ça fait plus de 200 euros pour tous !

Il PEUT y avoir l’unité syndicale là-dessus, regardez, lisez le tract de Haute Loire, où les 8 syndicats CGT, CFDT, FO, UNSA, FSU, SUD, CFTC, CGC signent sur ce mot d’ordre commun !

Rien que pour Total, 1/3 des 14 milliards de profit pour les salaires, ça ferait 50000 euros par salarié tout de suite… substantiel, non ?

Le CAC 40 a gagné autant en 2008 qu’en 2007, année record, et donc, le double de ce qu’il gagnait en 2003… Les affaires roulent en dépit de la “crise“…

Les “plans de sauvegarde de l’emploi” sont bidons dans 80 % des cas, ils ne servent que d’aubaine, pour “garder la marge” ou “éviter de la réduire“. J’en ai sur mon bureau, ils sont tous injustifiés… sauf pour garder des profits au zénith, en faisant payer les petits salariés du rang…

Leur “crise” ne doit pas nous mettre sur la défensive, exigeons qu’ils la paient, eux, patrons, actionnaires, rentiers…

Tout mûrit pour une explosion sociale, il n’y a que cela qu’ils entendront… il n’y a que comme en Guadeloupe qu’on imposera 200 euros, pour tous, mensuels d’augmentation, tout de suite !

Nous ne craignons pas l’extension, nous la souhaitons, la préparons, la défendons, la justifions … Plus ce sera fort, puissant, unitaire, mieux ce sera pour assurer la victoire.


dimanche 22 février 2009

Des problèmes aux Antilles ? Ah bon !



Aujourd'hui ont lieu les obsèques de Jacques Bino et je voulais adresser une pensée émue et solidaire à sa famille.
Contrairement à ce que veut nous faire croire le gouvernement, la "crise Antillaise" n'est pas terminée car les représentants syndicaux ne sont pas du genre à se laisser berner et que, les Antillais en ont assez d'être les dernières roues du carosse en or massif de la république et de ses amis békés !
Pour l'instant bien sûr, c'est la tristesse qui prime...
Tristesse pour la famille qui pleure la mort d'un des siens. Pour la famille syndicaliste qui pleure la perte d'un de ses membres. Et, sans aucun doute, pour ces millions de personnes qui, à travers le pays se sont émues de ce décès !
L'ampleur des manifestations de soutien à la lutte des DOM, devrait faire réfléchir sérieusement le gouvernement sur le danger d'une extension à la métropole de la lutte des Antillais.
Dans toute la France, les Antillais se rassemblent pour témoigner de leur soutien "au pays"
Hier, à Marseille, le rassemblement organisé en mémoire de Jacques Bino, mais également pour réaffirmer le soutien des antillais "d'ici à ceux de là-bas" a réuni des membres du Comité pour la commémoration de l'abolition de l'esclavage (voir sur
Mamanthé et CPPME) et de nombreuses associations socio-culturelles de la région.
Les syndicats et partis politiques (de gauche) étaient largement représentés.
Par contre, l'absence du moindre personnage d'un quelconque parti de droite (voire du centre très curieusement silencieux sur cette crise) ne laisse aucun doute quand à la "couleur" de la lutte !!!



jeudi 19 février 2009

Témoignage

Ce témoignage nous est envoyé ce jour par Tony COCO VILOIN, cinéaste guadeloupéen, engagé, citoyen du monde et témoin de son temps !!!

Ça y est ! La répression a commencé en Guadeloupe.
Ce matin des manifestants PACIFIQUES ont été chargés par les forces de l'ordre ; ils étaient à coté de barrages symboliques vite enlevés par des militaires. Ils étaient simplement en train de chanter "la gwadloup sé tan nou..." certains étaient assis par terre quand ces militaires les ont tabassés. Un jeune homme a voulu se cacher chez une dame, ils sont rentrés chez cette malheureuse, la bousculant, la jetant par terre ; puis ils ont tabassé le jeune dans la maison. Un des dirigeants du LKP a aussi été tabassé, Lollia qui est cardiaque, a été transporté au CHU, jambes et bras cassés. 12 à 40 personnes ont été arrêtés !

Mais bon ! Je comprends les réactions des gendarmes ! Cela fait 25 jours qu'on leur a promis de casser du nègre ! Il fallait qu'ils se dégourdissent les bras et les jambes! Et c'est la réponse que le gouvernement a trouvé pour répondre au cri de souffrance du peuple NON ARMÉC'est triste et malheureux !

France pays des droits de l'homme !

Qui que tu sois, noir, blanc, indien , humain quoi , il faut descendre calmement, gentiment, à la mutualité de Pointe à Pitre pour dire non au massacre prémédité des guadeloupéens. Ils veulent faire croire que c'est un combat raciste, ou encore pour l'indépendance; ce n'est pas vrai !!
C'est donner un prétexte pour que ce mouvement juste ne se propage en France et dans les autres DOMTOM.

Mais j'oubliais ! L'hymne national ne dit t-il pas: "Aux armes citoyens, formez vos bataillons, marchons, marchons qu'un sang impur , abreuve nos sillons" il est plus que jamais d'actualité. Le gouvernement et l'hymne sont en accord avec monsieur Despointes "un sang impur" le sang du gwadloupéen" coule : "anmwé san an mwen ka koulé anmwé, é jou nou ké mété a jounou pôkô vwè jou !" (au secours, mon sang coule, mais le jour ou nous courberons l'échine n'est pas encore sur le calendrier)

ASSASSINS-ASSASSINS-ASSASSINS-ASSASSINS-ASSASSINS !!!!!!!!

Fos, calme et sang froid pou tous.

AUJOURD'HUI à 17h30 en direct avec Stephane GALLAND, journaliste à Radio GRENOUILLE Interview de Raymond Gama, responsable des relations extérieures du LKP, parce que nous n'aurons jamais trop d'informations fiables sur ce qui se passe aujourd'hui à la Guadeloupe. Merci de faire circuler l'info.Radio Grenouile, 88.8 fm à Marseille
www.grenouille888.org

mercredi 18 février 2009

"LE" Manifeste

Le Manifeste de la révolte sociale
Tandis que le pouvoir use de la force contre les grévistes, donner une suite à la révolte sociale dans les DOM : c’est l’objet du Manifeste pour les produits de haute nécessité que publie l’Humanité.
Neuf artistes et intellectuels, dont les écrivains Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau, suggèrent dans ce long texte un modèle économique autre pour les DOM. Et une perspective politique à la révolte. Martinique – Guadeloupe – Guyane – Réunion

MANIFESTE POUR LES "PRODUITS" DE HAUTE NECESSITE.

"Au moment où le maître, le colonisateur proclament il n’y a jamais eu de peuple ici,le peuple qui manque est un devenir, il s’invente, dans les bidonvilles et les camps, ou bien dans les ghettos, dans de nouvelles conditions de lutte auxquelles un art nécessairement politique doit contribuer" Gilles Deleuze, L’image-temps

Cela ne peut signifier qu’une chose : non pas qu’il n’y a pas de route pour en sortir, mais que l’heure est venue d’abandonner toutes les vieilles routes.
Aimé Césaire, Lettre à Maurice Thorez


C’est en solidarité pleine et sans réserve aucune que nous saluons le profond mouvement social qui s’est installé en Guadeloupe, puis en Martinique, et qui tend à se répandre à la Guyane et à la Réunion. Aucune de nos revendications n’est illégitime. Aucune n’est irrationnelle en soi, et surtout pas plus démesurée que les rouages du système auquel elle se confronte. Aucune ne saurait donc être négligée dans ce qu’elle représente, ni dans ce qu’elle implique en relation avec l’ensemble des autres revendications. Car la force de ce mouvement est d’avoir su organiser sur une même base ce qui jusqu’alors s’était vu disjoint, voire isolé dans la cécité catégorielle –– à savoir les luttes jusqu’alors inaudibles dans les administrations, les hôpitaux, les établissements scolaires, les entreprises, les collectivités territoriales, tout le monde associatif, toutes les professions artisanales ou libérales…
Mais le plus important est que la dynamique du Lyannaj –– qui est d’allier et de rallier, de lier relier et relayer tout ce qui se trouvait désolidarisé –– est que la souffrance réelle du plus grand nombre (confrontée à un délire de concentrations économiques, d’ententes et de profits) rejoint des aspirations diffuses, encore inexprimables mais bien réelles, chez les jeunes, les grandes personnes, oubliés, invisibles et autres souffrants indéchiffrables de nos sociétés. La plupart de ceux qui y défilent en masse découvrent (ou recommencent à se souvenir) que l’on peut saisir l’impossible au collet, ou enlever le trône de notre renoncement à la fatalité.
Cette grève est donc plus que légitime, et plus que bienfaisante, et ceux qui défaillent, temporisent, tergiversent, faillissent à lui porter des réponses décentes, se rapetissent et se condamnent.
Dès lors, derrière le prosaïque du « pouvoir d’achat » ou du « panier de la ménagère », se profile l’essentiel qui nous manque et qui donne du sens à l’existence, à savoir : le poétique. Toute vie humaine un peu équilibrée s’articule entre, d’un côté, les nécessités immédiates du boire-survivre-manger (en clair : le prosaïque) ; et, de l’autre, l’aspiration à un épanouissement de soi, là où la nourriture est de dignité, d’honneur, de musique, de chants, de sports, de danses, de lectures, de philosophie, de spiritualité, d’amour, de temps libre affecté à l’accomplissement du grand désir intime (en clair : le poétique). Comme le propose Edgar Morin, le vivre-pour-vivre, tout comme le vivre-pour-soi n’ouvrent à aucune plénitude sans le donner-à-vivre à ce que nous aimons, à ceux que nous aimons, aux impossibles et aux dépassements auxquels nous aspirons.
La « hausse des prix » ou « la vie chère » ne sont pas de petits diables-ziguidi qui surgissent devant nous en cruauté spontanée, ou de la seule cuisse de quelques purs békés. Ce sont les résultantes d’une dentition de système où règne le dogme du libéralisme économique. Ce dernier s’est emparé de la planète, il pèse sur la totalité des peuples, et il préside dans tous les imaginaires –– non à une épuration ethnique, mais bien à une sorte « d’épuration éthique » [1] (entendre : désenchantement, désacralisation, désymbolisation, déconstruction même) de tout le fait humain. Ce système a confiné nos existences dans des individuations égoïstes qui vous suppriment tout horizon et vous condamnent à deux misères profondes : être « consommateur » ou bien être « producteur ». Le consommateur ne travaillant que pour consommer ce que produit sa force de travail devenue marchandise ; et le producteur réduisant sa production à l’unique perspective de profits sans limites pour des consommations fantasmées sans limites. L’ensemble ouvre à cette socialisation anti-sociale, dont parlait André Gorz, et où l’économique devient ainsi sa propre finalité et déserte tout le reste.
Alors, quand le « prosaïque » n’ouvre pas aux élévations du « poétique », quand il devient sa propre finalité et se consume ainsi, nous avons tendance à croire que les aspirations de notre vie, et son besoin de sens, peuvent se loger dans ces codes-barres que sont « le pouvoir d’achat » ou « le panier de la ménagère ». Et pire : nous finissons par penser que la gestion vertueuse des misères les plus intolérables relève d’une politique humaine ou progressiste. Il est donc urgent d’escorter les « produits de premières nécessités », d’une autre catégorie de denrées ou de facteurs qui relèveraient résolument d’une « haute nécessité ».
Par cette idée de « haute nécessité », nous appelons à prendre conscience du poétique déjà en œuvre dans un mouvement qui, au-delà du pouvoir d’achat, relève d’une exigence existentielle réelle, d’un appel très profond au plus noble de la vie.
Alors que mettre dans ces « produits » de haute nécessité ? C’est tout ce qui constitue le cœur de notre souffrant désir de faire peuple et nation, d’entrer en dignité sur la grand-scène du monde, et qui ne se trouve pas aujourd’hui au centre des négociations en Martinique et en Guadeloupe, et bientôt sans doute en Guyane et à la Réunion.
D’abord, il ne saurait y avoir d’avancées sociales qui se contenteraient d’elles-mêmes. Toute avancée sociale ne se réalise vraiment que dans une expérience politique qui tirerait les leçons structurantes de ce qui s’est passé. Ce mouvement a mis en exergue le tragique émiettement institutionnel de nos pays, et l’absence de pouvoir qui lui sert d’ossature. Le « déterminant » ou bien le « décisif » s‘obtient par des voyages ou par le téléphone. La compétence n’arrive que par des émissaires. La désinvolture et le mépris rôdent à tous les étages. L’éloignement, l’aveuglement et la déformation président aux analyses. L’imbroglio des pseudos pouvoirs Région-Département-Préfet, tout comme cette chose qu’est l’association des maires, ont montré leur impuissance, même leur effondrement, quand une revendication massive et sérieuse surgit dans une entité culturelle historique identitaire humaine, distincte de celle de la métropole administrante, mais qui ne s’est jamais vue traitée comme telle. Les slogans et les demandes ont tout de suite sauté par-dessus nos « présidents locaux » pour s’en aller mander ailleurs. Hélas, tout victoire sociale qui s’obtiendrait ainsi (dans ce bond par-dessus nous-mêmes), et qui s’arrêterait là, renforcerait notre assimilation, donc conforterait notre inexistence au monde et nos pseudos pouvoirs.
Ce mouvement se doit donc de fleurir en vision politique, laquelle devrait ouvrir à une force politique de renouvellement et de projection apte à nous faire accéder à la responsabilité de nous-mêmes par nous-mêmes et au pouvoir de nous-mêmes sur nous-mêmes. Et même si un tel pouvoir ne résoudrait vraiment aucun de ces problèmes, il nous permettrait à tout le moins de les aborder désormais en saine responsabilité, et donc de les traiter enfin plutôt que d’acquiescer aux sous-traitances. La question békée et des ghettos qui germent ici où là, est une petite question qu’une responsabilité politique endogène peut régler. Celle de la répartition et de la protection de nos terres à tous points de vue aussi. Celle de l’accueil préférentiel de nos jeunes tout autant. Celle d’une autre Justice ou de la lutte contre les fléaux de la drogue en relève largement… Le déficit en responsabilité crée amertume, xénophobie, crainte de l’autre, confiance réduite en soi… La question de la responsabilité est donc de haute nécessité. C’est dans l’irresponsabilité collective que se nichent les blocages persistants dans les négociations actuelles. Et c’est dans la responsabilité que se trouve l’invention, la souplesse, la créativité, la nécessité de trouver des solutions endogènes praticables. C’est dans la responsabilité que l’échec ou l’impuissance devient un lieu d’expérience véritable et de maturation. C’est en responsabilité que l’on tend plus rapidement et plus positivement vers ce qui relève de l’essentiel, tant dans les luttes que dans les aspirations ou dans les analyses.
Ensuite, il y a la haute nécessité de comprendre que le labyrinthe obscur et indémêlable des prix (marges, sous-marges, commissions occultes et profits indécents) est inscrit dans une logique de système libéral marchand, lequel s’est étendu à l’ensemble de la planète avec la force aveugle d’une religion. Ils sont aussi enchâssés dans une absurdité coloniale qui nous a détournés de notre manger-pays, de notre environnement proche et de nos réalités culturelles, pour nous livrer sans pantalon et sans jardins-bokay aux modes alimentaires européens. C’est comme si la France avait été formatée pour importer toute son alimentation et ses produits de grande nécessité depuis des milliers et des milliers de kilomètres. Négocier dans ce cadre colonial absurde avec l’insondable chaîne des opérateurs et des intermédiaires peut certes améliorer quelque souffrance dans l’immédiat ; mais l’illusoire bienfaisance de ces accords sera vite balayée par le principe du « Marché » et par tous ces mécanismes que créent un nuage de voracités, (donc de profitations nourries par « l’esprit colonial » et régulées par la distance) que les primes, gels, aménagements vertueux, réductions opportunistes, pianotements dérisoires de l’octroi de mer, ne sauraient endiguer.
Il y a donc une haute nécessité à nous vivre caribéens dans nos imports-exports vitaux, à nous penser américain pour la satisfaction de nos nécessités, de notre autosuffisance énergétique et alimentaire. L’autre très haute nécessité est ensuite de s’inscrire dans une contestation radicale du capitalisme contemporain qui n’est pas une perversion mais bien la plénitude hystérique d’un dogme. La haute nécessité est de tenter tout de suite de jeter les bases d’une société non économique, où l’idée de développement à croissance continuelle serait écartée au profit de celle d’épanouissement ; où emploi, salaire, consommation et production serait des lieux de création de soi et de parachèvement de l’humain. Si le capitalisme (dans son principe très pur qui est la forme contemporaine) a créé ce Frankenstein consommateur qui se réduit à son panier de nécessités, il engendre aussi de bien lamentables « producteurs » –– chefs d’entreprises, entrepreneurs, et autres socioprofessionnels ineptes –– incapables de tressaillements en face d’un sursaut de souffrance et de l’impérieuse nécessité d’un autre imaginaire politique, économique, social et culturel. Et là, il n’existe pas de camps différents. Nous sommes tous victimes d’un système flou, globalisé, qu’il nous faut affronter ensemble. Ouvriers et petits patrons, consommateurs et producteurs, portent quelque part en eux, silencieuse mais bien irréductible, cette haute nécessité qu’il nous faut réveiller, à savoir : vivre la vie, et sa propre vie, dans l’élévation constante vers le plus noble et le plus exigeant, et donc vers le plus épanouissant. Ce qui revient à vivre sa vie, et la vie, dans toute l’ampleur du poétique.
On peut mettre la grande distribution à genoux en mangeant sain et autrement.
On peut renvoyer la Sara et les compagnies pétrolières aux oubliettes, en rompant avec le tout automobile.
On peut endiguer les agences de l’eau, leurs prix exorbitants, en considérant la moindre goutte sans attendre comme une denrée précieuse, à protéger partout, à utiliser comme on le ferait des dernières chiquetailles d’un trésor qui appartient à tous.
On ne peut vaincre ni dépasser le prosaïque en demeurant dans la caverne du prosaïque, il faut ouvrir en poétique, en décroissance et en sobriété. Rien de ces institutions si arrogantes et puissantes aujourd’hui (banques, firmes transnationales, grandes surfaces, entrepreneurs de santé, téléphonie mobile…) ne sauraient ni ne pourraient y résister.
Enfin, sur la question des salaires et de l’emploi. Là aussi il nous faut déterminer la haute nécessité. Le capitalisme contemporain réduit la part salariale à mesure qu’il augmente sa production et ses profits. Le chômage est une conséquence directe de la diminution de son besoin de main d’œuvre. Quand il délocalise, ce n’est pas dans la recherche d’une main d’œuvre abondante, mais dans le souci d’un effondrement plus accéléré de la part salariale. Toute déflation salariale dégage des profits qui vont de suite au grand jeu welto de la finance. Réclamer une augmentation de salaire conséquente n’est donc en rien illégitime : c’est le début d’une équité qui doit se faire mondiale.
Quant à l’idée du « plein emploi », elle nous a été clouée dans l’imaginaire par les nécessités du développement industriel et les épurations éthiques qui l’ont accompagnée. Le travail à l’origine était inscrit dans un système symbolique et sacré (d’ordre politique, culturel, personnel) qui en déterminait les ampleurs et le sens. Sous la régie capitaliste, il a perdu son sens créateur et sa vertu épanouissante à mesure qu’il devenait, au détriment de tout le reste, tout à la fois un simple « emploi », et l’unique colonne vertébrale de nos semaines et de nos jours. Le travail a achevé de perdre toute signifiance quand, devenu lui-même une simple marchandise, il s’est mis à n’ouvrir qu’à la consommation.
Nous sommes maintenant au fond du gouffre.
Il nous faut donc réinstaller le travail au sein du poétique. Même acharné, même pénible, qu’il redevienne un lieu d’accomplissement, d’invention sociale et de construction de soi, ou alors qu’il en soit un outil secondaire parmi d’autres. Il y a des myriades de compétences, de talents, de créativités, de folies bienfaisantes, qui se trouvent en ce moment stérilisés dans les couloirs ANPE et les camps sans barbelés du chômage structurel né du capitalisme.
Même quand nous nous serons débarrassés du dogme marchand, les avancées technologiques (vouées à la sobriété et à la décroissance sélective) nous aiderons à transformer la valeur-travail en une sorte d’arc-en-ciel, allant du simple outil accessoire jusqu’à l’équation d’une activité à haute incandescence créatrice. Le plein emploi ne sera pas du prosaïque productiviste, mais il s’envisagera dans ce qu’il peut créer en socialisation, en autoproduction, en temps libre, en temps mort, en ce qu’il pourra permettre de solidarités, de partages, de soutiens aux plus démantelés, de revitalisations écologiques de notre environnement…
Il s’envisagera en « tout ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue ».
Il y aura du travail et des revenus de citoyenneté dans ce qui stimule, qui aide à rêver, qui mène à méditer ou qui ouvre aux délices de l’ennui, qui installe en musique, qui oriente en randonnée dans le pays des livres, des arts, du chant, de la philosophie, de l’étude ou de la consommation de haute nécessité qui ouvre à création –– créaconsommation.
En valeur poétique, il n’existe ni chômage ni plein emploi ni assistanat, mais autorégénération et autoréorganisation, mais du possible à l’infini pour tous les talents, toutes les aspirations. En valeur poétique, le PIB des sociétés économiques révèle sa brutalité.
Voici ce premier panier que nous apportons à toutes les tables de négociations et à leurs prolongements : que le principe de gratuité soit posé pour tout ce qui permet un dégagement des chaînes, une amplification de l’imaginaire, une stimulation des facultés cognitives, une mise en créativité de tous, un déboulé sans manman de l’esprit. Que ce principe balise les chemins vers le livre, les contes, le théâtre, la musique, la danse, les arts visuels, l’artisanat, la culture et l’agriculture… Qu’il soit inscrit au porche des maternelles, des écoles, des lycées et collèges, des universités et de tous les lieux connaissance et de formation… Qu’il ouvre à des usages créateurs des technologies neuves et du cyberespace. Qu’il favorise tout ce qui permet d’entrer en Relation (rencontres, contacts, coopérations, interactions, errances qui orientent) avec les virtualités imprévisibles du Tout-Monde… C’est le gratuit en son principe qui permettra aux politiques sociales et culturelles publiques de déterminer l’ampleur des exceptions. C’est à partir de ce principe que nous devrons imaginer des échelles non marchandes allant du totalement gratuit à la participation réduite ou symbolique, du financement public au financement individuel et volontaire…
C’est le gratuit en son principe qui devrait s’installer aux fondements de nos sociétés neuves et de nos solidarités imaginantes…
Projetons nos imaginaires dans ces hautes nécessités jusqu’à ce que la force du Lyannaj ou bien du vivre-ensemble, ne soit plus un « panier de ménagère », mais le souci démultiplié d’une plénitude de l’idée de l’humain.
Imaginons ensemble un cadre politique de responsabilité pleine, dans des sociétés martiniquaise guadeloupéenne guyanaise réunionnaise nouvelles, prenant leur part souveraine aux luttes planétaires contre le capitalisme et pour un monde écologiquement nouveau.
Profitons de cette conscience ouverte, à vif, pour que les négociations se nourrissent, prolongent et s’ouvrent comme une floraison dans une audience totale, sur ces nations qui sont les nôtres.
An gwan lodyans qui ne craint ni ne déserte les grands frissons de l’utopie.
Nous appelons donc à ces utopies où le Politique ne serait pas réduit à la gestion des misères inadmissibles ni à la régulation des sauvageries du « Marché », mais où il retrouverait son essence au service de tout ce qui confère une âme au prosaïque en le dépassant ou en l’instrumentalisant de la manière la plus étroite.
Nous appelons à une haute politique, à un art politique, qui installe l’individu, sa relation à l’Autre, au centre d’un projet commun où règne ce que la vie a de plus exigeant, de plus intense et de plus éclatant, et donc de plus sensible à la beauté.
Ainsi, chers compatriotes, en nous débarrassant des archaïsmes coloniaux, de la dépendance et de l’assistanat, en nous inscrivant résolument dans l’épanouissement écologique de nos pays et du monde à venir, en contestant la violence économique et le système marchand, nous naîtrons au monde avec une visibilité levée du post-capitalisme et d’un rapport écologique global aux équilibres de la planète….
Alors voici notre vision :
Petits pays, soudain au cœur nouveau du monde, soudain immenses d’être les premiers exemples de sociétés post-capitalistes, capables de mettre en œuvre un épanouissement humain qui s’inscrit dans l’horizontale plénitude du vivant…
Ernest BRELEUR
Patrick CHAMOISEAU
Serge DOMI
Gérard DELVER
Edouard GLISSANT
Guillaume PIGEARD DE GURBERT
Olivier PORTECOP
Olivier PULVAR
Jean-Claude WILLIAM
Notes :
[1] - Cf. – Jean-Claude Michéa – L’Empire du moindre mal. Coll. Climats – 2007 - Ed Flammarion.

mardi 17 février 2009

Solidarité Gwada/Madinina

AFP - lundi 16 février 2009, 22h03

La Guadeloupe a connu une poussée de tension lundi, avec barrages routiers et gardes à vues qui ont conduit Yves Jégo a appeler à la "trêve", tandis que Nicolas Sarkozy a pris une initiative forte dans ce conflit d'un mois: un rendez-vous jeudi aux élus d'Outre-mer.

En Martinique cependant, les négociations entre patronat et syndicats en lutte contre la vie chère ont repris sans perspective d'aboutissement proche.Alors que la grève générale lancée le 20 janvier en Guadeloupe entre mardi dans sa cinquième semaine, des militants ont coupé au petit matin routes et ponts en neuf points, selon la préfecture, entassant palettes, branchages et cocotiers sur des axes stratégiques.

Des forces de l'ordre ont été immédiatement dépêchées, démantelant les barrages que les manifestants remontaient un peu plus loin.Une cinquantaine de personnes ont été interpellées, selon le procureur de la République Jean-Michel Prêtre.

Elles ont été gardées à vues plusieurs heures avant d'être élargies. Pour une quarantaine, il n'y a eu qu'un contrôle d'identité. Mais dix manifestants ont été convoqués devant la justice en juin, selon la même source, pour notamment "entrave à la circulation" et violences avec armes.

Ces 10 militants avaient été retenus au commissariat central de Pointe-à-Pitre, devant lequel s'étaient massés plusieurs centaines de personnes, scandant leur soutien au son de tambours.Selon la préfecture, il n'y a eu aucun tir de grenades lacrymogènes, mais des grévistes se sont plaint de violences.

Un responsable du LKP, Alex Lollia, a bénéficié d'un arrêt de travail de cinq jours après avoir été blessé sur un barrage routier dégagé par la police. "Les CRS sont arrivés en masse, ils ont commencé à nous frapper et à lancer des gaz lacrymogènes. C'était excessivement violent", a assuré le syndicaliste, affirmant avoir entendu des insultes racistes.

Jeudi, Elie Domota, leader du collectif, avait lancé un avertissement sur une télé locale: "si quelqu'un blesse un membre du LKP ou un manifestant guadeloupéen, il y aura des morts".

En métropole, le Premier ministre François Fillon a jugé que les barrages routiers en Guadeloupe ne constituaient pas des "moyens légaux" d'expression.
Le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo a appelé à une "trêve", assurant que la situation n'"est pas acceptable" et évoquant le spectre d'émeutes sanglantes en mai 1967 à Pointe-à-Pitre.Il a plus tard indiqué que le gouvernement oeuvrait à un "plan B" pour les PPME guadeloupéennes, parlant de "nouvelles baisses de charges".

Victorin Lurel, président (PS) de la région Guadeloupe, a lui aussi appelé "solennellement l'ensemble de la population à garder son calme", dénonçant une "montée aux extrêmes".

Ces appels sont lancés alors qu'un meeting du LKP devait se tenir à 19H00 (23H00 à Paris) et qu'un comité anti-grève a convoqué une grande marche silencieuse mardi matin à Pointe-à-Pitre.

Pour la première fois depuis le début de la crise, le chef de l'Etat s'est impliqué directement: l'Elysée a annoncé qu'il recevra jeudi les élus des départements d'Outre-mer pour "faire un point" sur la situation "dans le contexte de la crise économique". A Paris encore, treize associations et partis de gauche ont défilé pour marquer leur solidarité avec les manifestants d'outre-Atlantique, sous la bannière "Antilles-métropole, Yes we can".

La situation semblait tout aussi bloquée en Martinique voisine, où la grève dure depuis 11 jours et où de 8.000 (préfecture) à 15.000 (organisateurs) personnes ont manifesté à Fort-de-france.




* * *


La situation se dégrade en Guadeloupe...
Le rassemblement de samedi (à Marseille), qui a réuni entre 250 et 300 personnes, a permis de récolter 250 signatures pour la pétition de soutien.
Afin de témoigner leur solidarité avec les Guadeloupéens, Martiniquais, Réunionnais, Guyannais, en grève (ainsi qu'avec nos familles, compatriotes et amis dans les départements d'Outremer), les Antillais, Guyanais, Réunionnais et sympathisants se rassemblent en force :




samedi 21 février 2009 à 14h30
quai d'honneur, devant la mairie de Marseille
pour soutenir les revendications des départements d'Outremer.





M O B I L I S O N S - N O U S !


la situation à ce jour (16-02-09) : lire ici


dimanche 15 février 2009

Elle fait couler pas mal d'encre


Pendant que M. Jego continue à ne servir à rien, que MAM envoie la maréchaussée contre les manifestants, Môssieur le président crée un "conseil" pour régler la situation outremer... IL est clair que ça va tout arranger !

Alors que trop de Français continuent à croire que vivre dans les DOM - TOM c'est le paradis, voici quelques pistes de réflexion. Pour ceux qui veulent savoir...

La vidéo passée sur canal plus suscite beaucoup de commentaires et risque fort de disparaître des sites communautaires...

Réalisé par Romain Bolzinger, montage de Franck Zahler. Production TAC PRESSE.Diffusé le 30/01/2009 dans Spécial Investigation sur Canal + et le 6 février sur Canal+ Antilles.Les Derniers maîtres de la Martinique dresse le portrait d'un département rongé par les inégalités et les rancoeurs post-coloniales.

Au coeur de l'enquête: la communauté méconnue des Békés, ces héritiers blancs des grandes familles nobles qui contrôlent l'économie des Antilles. Un document rare.La Martinique, l'une des plus vieilles colonies françaises, est aujourd’hui un département d’outremer rongé par les inégalités et les rancœurs post-coloniales.
Grèves à répétitions, chômage supérieur à 20%, climat social délétère. 160 ans après l’abolition de l’esclavage, noirs et blancs n’ont pas cicatrisé les plaies de l’Histoire.
On découvre dans ce reportage certains détails qui confirment que les guadeloupéens et les martiniquais ont vraiment des raisons concrètes de se mobiliser : par exemple un kilo de bananes plus cher à Fort-de-France qu'à Paris.... bananes de la Martinique bien sûr ! Cherchez l'erreur...
Les "Békés", héritiers des familles de colons blancs, sont toujours les vrais maîtres de la Martinique. Arrivés sur l’île au 17 ème siècle, les familles "Békés" représentent aujourd’hui moins de 1% de la population martiniquaise.


Les descendants des colons ont toujours entre les mains 20% du PIB de l’île. Le cœur de leur puissance est la propriété foncière et leur sens des affaires: ils possèdent 52% des terres agricoles, ils contrôlent 40% de la grande distribution en Martinique, ils sont en situation de quasi monopole dans l’industrie agroalimentaire.Les autres atouts des patriarches Békés, ce sont leurs connexions politiques, à Paris et à Bruxelles, où ils défendent leurs affaires familiales au plus haut niveau.

La connivence entre les grandes familles Béké et le pouvoir politique a été mise au jour en 2007 avec l’affaire du chlordécone. Un pesticide interdit en France à l’origine d’une catastrophe sanitaire majeure aux Antilles françaises.(plus sur http://www.caraibes-mamanthe.org/)On les découvre fins stratèges pour protéger leurs intérêts au sein de l'union européenne, solidaires pour maintenir exagérément élevés les prix pratiqués par la grande distribution, et pour certains respectueux des traditions ancestrales liées à la qualité du "cru béké".

Les békés, soucieux de leur image de marque, ont aussi réagi à ce documentaire, et il semblerait qu'ils essaient de faire pression pour qu'il ne soit plus diffusé.

Garcin MALSA, Président du MIR (Mouvement International pour les Réparations), met en garde le pouvoir français :
"Ces pressions indignes relèvent de l’intimidation dont sont coutumiers les békés qui veulent maintenir notre peuple dans l’ignorance de l’origine du malaise profond qui affecte actuellement notre société martiniquaise.Dans ce documentaire les békés avouent publiquement leur racisme tenace et quasi héréditaire à l’égard du peuple martiniquais ainsi que leur comportement d’apartheid.Ce reportage démontre également leurs liens ancestraux avec les gouvernants français qui par leurs largesses leur permet de maitriser toute l’économie et singulièrement l’import-export et de réaliser des profits juteux sur le dos du peuple martiniquais, et ce en toute illégalité au regard des lois françaises.Interdire aux martiniquais de regarder une telle émission dans laquelle les békés eux mêmes affirment leur supériorité raciale et leur droit naturel de dominer le peuple martiniquais, équivaudrait purement et simplement pour le pouvoir français à cautionner en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane le racisme et toutes les formes d’apartheid qu’il dénonce ailleurs et prétend combattre sur son territoire."
Garcin. MALSA - Président du MIR



Les derniers maîtres de la Martinique
(si le lien est rompu n'hésitez pas à me le signaler)
Partie 1


esclavage moderne_Les Derniers Maîtres de la Martinique_1/3 envoyé par tchelsoo


Partie 2


esclavage moderne_Les Derniers Maîtres de la Martinique_2/3 envoyé par tchelsoo


Partie 3


Les Derniers Maîtres de la Martinique_3/3 envoyé par tchelsoo

vendredi 13 février 2009

Surprise... (pour qui sera la surprise ?)

Au terme d’une semaine surchargée de boulot, je vois arriver le WE avec soulagement ! Je suis vannée et si, pour l’instant, j’ai la chance de passer à travers les différents virus qui sévissent ici et là, je rêve de vacances et de grasses-matinées !

Il est vrai que la morosité ambiante n’aide pas à se sentir "bien". La semaine dernière, je suis, comme tous les samedis, allée faire mes courses. J’ai dépensé 88 euros et, sincèrement quand j’ai fait l’étude de ce que j’avais ramené, j’avais envie de hurler !
Pourtant mes achats n’avaient rien de somptuaires !

Mais, il est également vrai que jusqu’àprésent nous sommes encore privilégiés par rapport à nos concitoyens Antillais et Réunionnais, frappés encore plus durement que nous les "métros" par la crise !

Cette crise qui ne fait pas recette auprès de "notre cher hyper-président" qui préfère encore une fois partir courir le monde et jouer à "tout ce que je fais mon âne le refait" sur les pas de M. Obama.

Washington et Téhéran envisage de reprendre des "discussions diplomatiques"… ?
Monsieur Sarkozy, se dit qu’à défaut d’Iran, il doit être présent dans "le monde arabe" et du coup, Môssieur le président de Sarkoland, s’en vient en visite surprise (il croit donc que les autres présidents n’ont que ça à faire de l’accueillir ?) à Bagdad où il joue à je vous ai compris !


Outre l’aspect brouillon et agité de ce type de visite, on ne peut s’empêcher de relever qu’au lieu de s’occuper de régler la crise dans SON pays, de faire par exemple le président du pouvoir d’achat pour le peuple qu’il est sensé gouverner, il continue à brasser de l’air et des mots.

Il promet des millions pour l’automobile, encore des millions pour les banques, mais pour sortir les Antilles de la crise, il promet (et là encore il ne fait que promettre) 180 millions d’euros.
N’est-ce pas, encore une fois, se f.utre du monde ? Les syndicats ne s’y trompent d’ailleurs pas et beaucoup sonnent l’alarme : la grogne monte hors les murs et risque bien de se propager, parce qu’en plus de ne pas être content de la politique de sa majesté, nous sommes solidaires de tous ceux qui en souffrent.

lundi 9 février 2009

Boubacar Joseph N'Diaye est mort

Loin de nos yeux, là-bas, dans l’île de triste mémoire, il est mort Joseph.
Papa N’Diaye a fermé ses yeux et la vie de Joseph est entrée dans l’Histoire. L’oeuvre de sa vie ? Notre mémoire !
En oeuvrant au cœur de la souffrance passée, il a donné les clés de la renaissance à ceux qui voulaient savoir et retrouver cette partie d’eux-mêmes ; à ceux qui faisaient le pèlerinage sur la terre-mère comme un retour au bercail.
Il disait avec pudeur, les corps malmenés par les chaînes, les larmes qui coulent sans bruit, les cris de douleur qui transpercent les âmes ! Il savait dire avec dignité les souffrances de celles et ceux emportés loin de Mama Africa sur cette mer dont tant avaient peur, cette mer qui pour beaucoup s’est transformée en linceul…
Le chant des âmes tourmentées dont l’île à jamais résonne ! A ces voix du passé s’ajoute aujourd’hui celle d’un grand Monsieur qui donnait au mot Nègre toute la fierté que l’on peut y trouver quand, comme lui on préfère être Nègre que Noir .
Comme il disait, je préfère que l’on m’appelle Nègre putôt que Noir car, noir est une couleur alors que Nègre est "ma race"
Un poète nous a quitté. Le gardien de notre histoire s’en est allé rejoindre Kunta, Aimé, Toussaint, Solitude… et tous ceux qui ont été victimes de ce crime contre l’Humanité que fut l’esclavage.
Ensemble, au paradis des âmes nobles ils vont refaire le monde mais hélas, nous n’en profiterons pas.
Adieu Monsieur N’Diaye, fasse Yémanja que votre esprit survive à jamais dans l’île du souvenir.





B.World Connection à Gorée Vidéo envoyée par 2fresh

Une emission spéciale sur l'ile de Gorée à la rencontre notamment
de Boubacar Joseph N'Diaye,
Conservateur de la maison des esclaves à Gorée au Sénégal.



B.World Connection à Gorée (Suite) Vidéo envoyée par 2fresh



B.World Connection à Gorée (Fin) Vidéo envoyée par 2fresh

vendredi 6 février 2009

Et pendant ce temps là...

Monsieur le "petitprésidenthyperactif" a servi (paraît-il) à ceux qui lui ont fait de l'audience un merveilleux discours plein de promesses.

Promesses qui, comme d'habitude, ne sont que des "attrape-nigauds" !

Ce sera, encore et toujours le peuple qui paiera la note car le manque à gagner des communes généré par les mesures gouvernementales, se traduira obligatoirement par une augmentation des impôts locaux et autres taxes d'habitation.

Mais, le but sera atteint, le président aura donné l'impression d'avoir écouté/entendu, "la grogne de la rue" et cela lui permettra, tout au moins il l'espère, "de faire retomber le soufflé" de la colère qui gronde dans bien des domaines.


Les chercheurs-enseignants ont entamé un mouvement de grève, (rejoints par les étudiants qui soutiennent leurs enseignants à l'inverse de ces derniers qui n' ont pas soutenu les grèves contre la LRU)

Et je pense très sincèrement que ça ne va pas s'arrêter là. Car les chiffres du chômage caracolent vers des sommets jamais atteints, le pouvoir d'achat n'est toujours pas au chapitre des préoccupations présidentielles sauf un petit saupoudrage au niveau des allocations familiales.


Mais, par exemple, les millions de foyers qui n'ont pas d'allocations familiales parce que, leurs enfants sont trop grands (au-delà de 20 ans ... vous pouvez toujours vous accrocher même si votre enfant est étudiant par exemple)

Ceci ajouté à la suppression de la demi-part dans le calcul des impôts pour les foyers mono-parentaux on ne verra encore pas d'amélioration dans notre quotidien. D'autant que les étudiants qui travaillent, paient des impôts alors même que ce cher président avait promis de défiscaliser le travail des étudiants... et, de fait, les parents de ces étudiants paient à leur tour des impôts puisque les enfants ne sont plus comptés "à charge"...


Enfin je me répète mais vraiment, la démocratie sarkoz'hyène (j'adore cette formule) nous promet des merveilleux jours à venir !


Et, pendant ce temps, Kouchner se trouve "défendu" par Fillon qui le dédouane de ce début de "scandale" soulevé par le livre de P. Péan. Même si ce monsieur est souvent décrié, son livre recèle très certainement des vérités qui ne sont pas bonnes à découvrir sur les activités de "French doctor" en Afrique.


Mais, comme le formulait une question posée récemment dans un sondage par un quotidien en ligne "ça ne m'étonne pas, je ne l'ai jamais aimé" !

jeudi 5 février 2009

Brèves solidaires et... envers du décor !








La CIMADE se porte partie civile, affaire de "Salem Souli" envoyé par Tele-liberte

Un article de Tassadit Imache.
Ecrivaine, auteure notamment de l'ouvrage *Des nouvelles de Kora,* àparaître en mars 2009 (Actes Sud) ; membre de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS de février 2001 à février 2007.)Paru dans Le Monde diplomatique

L'envers du décor : Protocoles de l'expulsion

Depuis des années, nous avons été nourris de constats fallacieux et de faux débats visant à définir comme problématique la présence des immigrés dans notre pays. Tandis que les journaux télévisés nous proposaient enillustration : femmes en boubous avec grappes d'enfants, adolescents noirs et maghrébins au pied des immeubles, camps sinistrés de gens du voyage.
Nous avions subi cette immigration-là, le temps est venu où l'on va enfin choisir avec qui nous voulons vivre. Oui, nous avons été bien préparés à la politique actuelle de contrôle de l'immigration.

Ainsi, "les étrangers qui n'ont pas de papiers ont vocation à retourner dans leur pays".Et, en vérité, nous faisons œuvre de charité en arrachant ces gens-là des mains de leurs exploiteurs pour les jeter dehors. Aussi proprement que possible, à la française, avec beaucoup d'administration. Et nous devrions même nous honorer d'être de ce pays-là, en Europe, qui met le curseur des valeurs humaines le moins bas.

Aujourd'hui sont apparus dans notre paysage moral et politique des décors inimaginables jusqu'alors : des centres, des locaux où sont enfermés des individus, des familles. Exilés, réfugiés qui, une fois jugés en préfecturecoupables de ne plus remplir les toujours plus nombreux critères de notre hospitalité, sont arrachés à leur vie et aux nôtres, en attendant d'être expulsés sous la contrainte physique, psychologique et morale. Et une directive européenne vient d'autoriser la durée de leur enfermement jusqu'à dix-huit mois.

Des concitoyens nous disent ce qu'ils ont vu et vécu dans la rue, le métro, l'avion. Ces scènes d'interpellations ou de reconduites stupéfiantes, composées des mêmes ingrédients : rapt et brutalité. Et ces visages-là entraperçus, défigurés par l'angoisse ou la honte — illégaux ? L'expulsion a ses protocoles particuliers, des procédures élaborées dans la langue et la logique de la seule rationalité technique. Le stress des professionnels de la sécurité, les émotions de part et d'autre, les cris, crachats, pleurs, insultes, peur, pitié sont convertis en facteurs de frein,en risques de mauvais résultats. Car si la mission échoue, le "clandestin" redescend de l'avion, remet ses pieds sur notre sol. Et tout est à recommencer...

On peut imaginer aisément l'état de tension des pro-fessionnels qui sont chargés de ces DEPA *(Deported Accompanied),* la pression qui s'exerce sur eux pour que les chiffres atteints soient ceux des objectifs, en hausse permanente.

Dès lors, on équipe mieux nos escorteurs et on considère tous les aspects pratiques. Des gants épais prémunissent des morsures, du risque d'infection. Les bras d'une fonctionnaire de police sont plus efficaces pour un nourrisson somalien que ceux d'une mère menottée qui se laisse tomber au sol et dit qu'elle ne veut pas partir.

On prévient le risque le plus dangereux : l'empathie qui guette tout policier, tout policier-citoyen-parent, mais surtout les voyeurs présents sur le parcours du reconduit —magistrats,médecins, infirmiers, associations humanitaires—.

Ainsi, l'attente avant l'embarquement de personnes éprouvées ou malmenées est plus appropriée dans le véhicule de police, sur le tarmac, qu'au service médical de l'aéroport, où travaillent de potentiels intrus.On a observé que le désespoir décuple les forces humaines, et aussi comme ces gens-là savent détourner un objet de sa fonction pour s'automutiler, tenter de se suicider pour compromettre l'expulsion.

On en a tiré les leçons. On sait endiguer la montée vaine de l'espoir, proportionnelle au risque de franchissement par les policiers des limites déontologiques. On a accumulé des données précieuses sur le comportement des DEPA (la Nigériane est violente et le Chinois un dangereux paquet de nerfs). Il faut suivre leur évolution psychologique jusqu'à l'heure du décollage, entretenir un semblant de dialogue, endormir les résistances avec un ton ferme et calme : tenez-vous tranquille et vous reviendrez légalement, débattez-vous et plus jamais vous n'entrerez en France.

On a réfléchi à leur entrée dans l'avion. Elle se fait avant les passagers ordinaires, par l'arrière ; il y a un sas de sièges vides. Un des professionnels aura en charge la négociation éventuelle avec un commandant offensé de ne plus être maître à bord. Un autre parlera aux passagers étonnés ou choqués, potentiels fauteurs de troubles. On appréhende mieux les tensions. Selon le profil du citoyen-voyageur qui vient se renseigner auprès des escorteurs, les réponses varient graduellement. Cela va de l'information — *"Nous appliquons la loi"* — à l'intimidation et à la menace.

Si le nombre d'importuns augmente, ce sera le franc rapport de forces avec extraction des perturbateurs, gardes à vue et poursuites judiciaires pour obstacle au vol d'un aéronef ou incitation à l'émeute. Depuis cinq ans, on dispense aux personnels de sécurité des formations spécifiques nourries d'observations de terrain. Grâce au camescope, on peut revoir indéfiniment une reconduite. On pointe à l'image les erreurs à ne pas commettre. En direct, il y a cet homme noir qui a crié, appelé sa mère et le Bon Dieu. Comment le faire monter dans l'avion ?

L'instructeur montre les endroits précis du corps, les gestes techniques professionnels recommandés. Voilà comment on immobilise des bras, une paire de jambes, grâce à ces bandes de type Velcro. En deux minutes, on obtient une momie transportable. Il n'est certes plus permis de plier à la hâte les récalcitrants sur le siège de l'avion pour les dérober à la vue et à l'attention des autres passagers, bouche fermée à la main, ni de s'asseoir sur le dos du reconduitjusqu'au décollage.

Deux hommes en sont morts, leur cœur s'est arrêté sur notre territoire. Ils s'appelaient Ricardo Barrientos et Mariame Getu Hagos.

Mais un problème demeure : celui des "nuisances phoniques" . Comment éviter que le reconduit, par ses cris, n'ameute l'équipage, les voyageurs ? On a trouvé une solution du côté des arts martiaux : on enseigne la pression à exercer en certains points du cou. Ça coupe la respiration, le cerveau n'est plus irrigué, le reconduit n'a plus de voix. Cela a un nom assez poétique : la "modulation phonique", ou comment empêcher une personne en détresse d'appeler au secours.

Du fax préfectoral au siège d'avion, de l'arrêté administratif au saucissonnage, la logique inhumaine de l'expulsion se déroule jusqu'à l'indignité finale, endossée par les policiers. La violence intrinsèque de la reconduite était inscrite dès le départ : la personne ne pèse rien. Et, à la fin, on charge des êtres humains inertes, à l'horizontale, comme des choses. Culture étatique du mensonge, du guet-apens, du contournement délibéré des lois et des dispositifs d'aide existant dans nos démocraties pour les plus vulnérables...

Voici maintenant que le Comité inter-mouvements auprès desévacués (Cimade), engagé auprès des migrants, des demandeurs d'asile et des expulsés, est menacé dans son action(1<
http://www.monde-diplomatique.fr/2008/11/IMACHE/16505#nb1>).Ses membres voient arriver dans les centres de rétention des personnes dont la vie a basculé en quelques heures, traînant les effets qu'on leur a laissé prendre, les cartables, parfois un nourrisson dans un couffin. La présence de la Cimade dans ces lieux, c'est ce qui reste aujourd'hui de notre présence, de notre regard. Un organisme humanitaire peut être amené à signifier à l'administration, à la police, aux responsables politiques, aux citoyens, par ses rapports rendus publics, des manquements inacceptables.

Cette voix-là, on voudrait la "moduler" aussi. Le gouvernement veut ouvrir l'humanitaire à la concurrence pour casser l'expérience accumulée, morceler le territoire en "lots" pour empêcher une visibilité d'ensemble. Il exige neutralité et confidentialité. L'humanitaire ne serait pas assez neutre : avec l'humain, viennent en effet le droit et la dignité de la personne. Comme le secret et l'arbitraire vont bien aux lieux clos... ce terreau d'abus et de violences de nos prisons.

Alors, que dirons-nous à cette heure ? Sommes-nous encore de ceux qui veulent continuer à parler notre langue : "droit", "liberté", "dignité" de la personne ?
De ceux qui pensent que " pour eux" valent nos textes et notre croyance en la pérennité de l'universalité des valeurs ? Car la façon dont aujourd'hui on traite chez nous ces étrangers-là, les plus vulnérables, dit quelque chose de grave sur la France et les étrangers, et sur l'Europe, au reste du monde. Sur ce que nous étions, et sur ce que nous risquons d'être demain. Etrangers à nous-mêmes ?


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Seule la Cimade est habilitée, depuis 1985, à intervenir auprès desétrangers expulsables à l'intérieur des centres de rétention administrative. Le ministère de l'immigration entendait émietter par la concurrence cette mission. Après la suspension de l'appel d'offres décrétée par le tribunal administratif de Paris, la décision a été reportée au 31 octobre au plus tard.

mercredi 4 février 2009

Démocratie Sarkoz'hyène


Les 53 % de votants qui, en votant Sarkozy, ont plongé 100% des français dans la m.rde ont donné à ce petit personnage toute latitude pour détruire notre système éducatif et social, ainsi que tout ce qui peut se rattacher à la démocratie telle que l'avaient rêvée les révolutionnaires, les communards, et tous ceux qui se sont battus, souvent jusqu'à la mort, pour que nous ayons une société plus humaine, ou en tout cas, moins inégalitaire.

Et où en sommes nous aujourd'hui ??? A nous éreinter l'âme et l'esprit pour réveiller un espoir vacillant ! A souffler sur les braises pour rallumer les flammes de l'envie : envie de penser, de revendiquer, d'agir, mais par-dessus tout envie d'espérer en des lendemains meilleurs.

A l'heure actuelle, les français s'enfoncent lentement mais sûrement dans la morosité ambiante. On nous jette "en pâture", quelques "mesurettes-trompe-couillon" genre de placebo sur des plaies à vif pour nous faire croire que notre "bien-aimé hyper-président" s'occupe de tout et que le pays va bien !Les jeux sont faits rien ne va plus disent les croupiers…

Et, à l’instar des deux millions et demi de personnes qui étaient dans les rues de France et de Navarre nous savons bien que rien ne va et surtout pas notre quotidien tant dans le domaine éducatif, professionnel, familial, social, commercial !
Nous savon bien également que les jours meilleurs vont être longs à venir car, à l’heure actuelle et en toute lucidité, qui à gauche peut reprendre le flambeau des luttes sociales ? Des combats qu'il va falloir mener avec acharnement contre "ces capitalistes" qui nous gouvernent !

Même si mon cœur de militante aspire à une union sacrée, même si mon esprit citoyen se dit qu’elle devrait voir le jour entre toutes les forces de la VRAIE gauche, (PC, LO, NPA/LCR) il suffit de voir la façon dont chacun refuse bien souvent la simple "discussion" pour se dire que la démocratie sarkoz’hyène a encore de beaux jours devant elle !

Encore bien des destructions seront accomplies avant que nous ne soyons libérés du capitalisme triomphant que l’on s’applique désormais à nous présenter comme "humanisé", de l’éducation au rabais, des privatisations rampantes, des atteintes à la démocratie, aux libertés fondamentales, des abus de pouvoir et des faits du prince !

Il n’y a qu’à voir avec quelle aisance on peut, quand on s’appelle Sarkozy, se jouer des fonctionnaires de la République, les démettre, les muter, etc… (lire ci-dessous une très édifiante lettre… et la réponse qui lui a été donnée !

mardi 3 février 2009

Agenda Kreyol

Actualité à découvrir sur le site
http://www.caraibes-mamanthe.org/













"Quelle leçon tirer de Barack Obama ?"
la Lettre de l'écrivain guadeloupéen d'Ernest Pépin ouvre un débat sur la crise guadeloupéenne lire la suite...


Le poète, parolier et slameur Ti-Malo, répond à la lettre d'Ernest Pépin lire la suite...



Guadeloupe : un peuple qu'il faut entendre - voir - respecter"Liyannaj Kont Pwofitasyon" Par Jocelyn Valton lire la suite...
Jusqu’au 21 février 2009
"Nous ne nous étions jamais rencontrés", théâtreMarseille du Nord au Sud, deux ans d'enquête auprès d'adolescents. Cinq adolescents et cinq acteurs se rencontrent et une relation particulière se construit peu à peu avec, comme levier de la démarche: "comment moi acteur, je peux te jouer, être en quelque sorte ton porte-parole ?".
Sous le regard complice des adolescents, filmés par la cinéaste Florence Lloret, les acteurs portent le récit de ces rencontres, les rêves et le quotidien de ces jeunes avec qui ils ont cheminé de longs mois durant.Tout les séparait, comme tout séparait aussi les jeunes entre eux : milieux sociaux, origines culturelles. Il y avait d'énormes fossés pour tenter de se rapprocher les uns des autres.
L'aventure de ce spectacle, mis en scène par Michel André, c'est l'histoire de ces rapprochements qui prennent corps sur la scène. Avec Hugues FESNEAU, Karine FOURCY, Josette LANLOIS, Patrick SERVIUS, Henry VALENCIA, en complicité avec Daouda, Marion, Nicolas, Chloé, BelindaMise en scène : Michel ANDRE et Florence LLORETLumières : Olivier LE TETOUR Retranscription des interviews : Sophie SORRETSpectacle labellisé "2008, année du dialogue interculturel"La Cité, Maison de théâtre - 54, rue Edmond Rostand -13006 MARSEILLEInfos et réservations : 04 91 53 95 61




Samedi 7 février 2009 à 15h00
Projection et débat : Moolaadé film de Ousmane Sembene. Avec Fatoumata Coulibaly, Maïmouna Hélène Diarra, Salimata Traoré Film français, burkinabé, camerounais, sénégalais, marocain, tunisien, 1h57mn , 2002Dans un village sénégalais, Collé Ardo n'accepte pas que son unique fille subisse l'excision, ce rite de purification qu'elle juge barbare. La nouvelle se répand dans le pays, et quatre fillettes réclament à Collé Ardo le droit d'asile, le Moolaadé. Dans le village, les tenants de la tradition et de la modernité s'affrontent.Débat avec Jean-Pierre Bonsignour, médecin, Naki Sy Savané, comédienne et membre de Groupement Anti Mutilations Sexuelles (GAMS).
Bibliothèque l'Alcazar Salle de conférence58 Cours Belsunce - 13001 MARSEILLE




Jeudi 12 mars 2009 à 20h30
Mônica Passos TrioMonica Passos, brésilienne aux mille talents, donne une vision enthousiaste et extravertie des diversités musicales de son pays. Avec une voix voluptueuse et puissante, la diva possède une vitalité exubérante, une présence sur scène envoûtante et un art du conte fascinant.Myspace :Le Cri du Port - 8, rue du Pasteur Heuzé13003 Marseille - Tél : 04 91 50 51 41



Pour ceux qui "montent" à la capitale :
Du 7 avril au 5 juillet 2009Kréyol Factory : Des artistes interrogent les identités créoles.Que signifie être caribéen, caribéen-haïtien, caribéen-jamaïcain, ou encore français de Martinique, de la Réunion ou de Guyane ? Au-delà d'une histoire commune marquée par la traite, l'esclavage et la colonisation, comment penser ces multiples identités ?
Pour la première fois dans une exposition d'art contemporain, 60 créateurs originaires des Caraïbes, de l'Océan Indien ou des diasporas européennes et américaines, livrent leur vision de la diversité des mondes créoles. Grande Halle de la Villette - 75019 PARIS Infos/Résa : 01 40 03 75 75


Le samedi 11 avril 2009 à 20h00
, Baze Créole vous présente le groupe de Kompa ZENGLEN en live à Marseille Au Florida Palace (279 ave Mireille Lauze - 13010 MARSEILLE)Renseignements : 06 61 55 96 11



Le 14 janvier 2009, le Comité pour la Mémoire de l'esclavage, présidé par Françoise VERGES, a remis son prix de thèse. Le prix 2008 a été décerné à Natacha BONNET, pour sa thèse "Seigneurs et planteurs, entre ouest atlantique et Antilles : quatre familles du 18e siècle", soutenue devant l'Université de Nantes le 21 octobre 2006 sous la direction de Guy SAUPIN.
Rappelons que troix prix de thèse ont déjà été remis les années précédentes :
- Prix 2007 : décerné à Antonio de Almeida Mendes, pour sa thèse Une histoire transcontinentale et transnationale de la traite moderne entre Atlantique et Méditerranée (XVe-XVIIe siècles, et à Karim Ghorbal, pour la thèse Réformisme et esclavage à Cuba (1835-1845).
- Prix 2006 : décerné à Audrey Carotenuto, pour sa thèse Les résistances serviles dans la société coloniale de l'île Bourbon (1750-1848).

- Prix 2005 : attribué à Hubert Gerbeau pour sa thèse L'esclavage et son ombre à Bourbon.Plus d'infos sur le site du CPME

Appel à projets d'artistes
Dans le cadre de la mise en place de ses projets d'exposition, La Kaz aux Artistes (Martinique) recherche des artistes plasticiensayant pour démarche la récupération et le recyclage... faites passez le message. ( lire la suite...)




















Ballet Tche Kreyol

Ruby, my funny dog

TEMOIGNAGES DE FEMMES

On parle d'égalité

Merci à LeParisien.fr vidéo censurée (Dalymotion et Youtube) ! Significatif !

Enfants du monde

Beautés animales