mardi 31 mars 2009

ORELinSANe !


Nous savons, et pour cause, que sur le net on peut trouver du pire et du meilleur… Des pervers, des apprentis espions ou pire, des pirates, etc., etc…Tiens d’ailleurs, c’est marrant, pourquoi parle-t-on tant de ce qui est moche et si peu de ce qui est constructif, instructif, distrayant, solidaire ??? Enfin…

Aujourd’hui, je me suis intéressée à une polémique qui enfle depuis quelques jours concernant un clip vidéo d’un rappeur (ou qui se voudrait tel) nommé Orelsan (doù le jeu de mots Orelsan/isane). Ce jeune homme, certainement bien sous tout rapport, nous exprime la grande estime qu’il a de la gent féminine et vous pourrez découvrir ci-dessous, combien sa plume est pacifiste, noble et fleurie !

La vidéo incriminée a été mise en ligne, il y a deux ans mais, après qu’une ministre se soit récemment insurgée des propos tenus dans ce clip, l’affaire prend quotidiennement de l’ampleur. Je m’étonne toutefois que se soit seulement maintenant que, pour leur part, les medias s’en inquiètent et alimentent la polémique autour de cette "chanson"


Elle a pourtant déjà pu pervertir pas mal de jeunes écervelés qui sont persuadés que pour être un bon rappeur il faut être macho ET sexiste.
Ces apprentis rappeurs qui se cherchent une "icône" ou un "maître à penser" l’ont visualisée et prise pour parole d’évangile, alors même que tous les jours des femmes meurent suite à des violences infligées par leur compagnon, petit ami, ou parent et que les associations féministes luttent quotidiennement pour tenter d’éduquer d’éradiquer les préjugés sexistes et que nous attendons toujours une loi cadre contre ces violences !


Alors parfait, Madame la ministre, vous vous êtes insurgée et la presse fait l’écho de votre indignation. Mais, personnellement, j’aimerais mieux que vous interveniez auprès de son Altesse pour qu’il fasse voter la loi-cadre que nous demandons depuis si longtemps.
Car, ce gouvernement qui nous "pond" des lois et des décrets avec une facilité déconcertante n’a toujours pas été capable de faire voter celle qui dort dans un carton depuis déjà longtemps.
Mais il est vrai que la lutte contre les violences faites aux femmes est moins glamour que les voyages de son altesse !


Bref, pour revenir aux rappeurs, entendons-nous bien, je ne mets pas tous les rappeurs sous l’étiquette "macho sexiste", mais il faut reconnaître que c’est trop souvent que les textes sont remplis de propos agressifs, insultants et dévalorisant envers les femmes, (liste non exhaustive et plus si affinités: homosexuels, juifs, chinois, etc. voire même autres rappeurs pour "se la jouer gangsta’s" traduisez gangster version US).

S’il est clair que l’expression artistique, qu’elle soit académique ou rebelle, doit être respectée il est, je pense, dommageable que la violence vise toujours plus les femmes et que nous soyons systématiquement dépeintes comme des p.tes.

Je vous livre donc le texte incriminé et, pour mon plus grand plaisir la réponse de la rappeuse au rappeur (cf. La Meute)

ATTENTION ce texte peut choquer

UN RAMASSIS D’INSULTES ET DE MENACES SEXISTES ET MACHISTES PARTICULIEREMENT HAINEUX, dont l’auteur prétend que c’est une chanson… Le vocabulaire en est ordurier et digne de l’illettré qui l’a commise (je n'ai rien corrigé juste adouci les insultes par des points) ! !

"Sale P.te" - Orelsan
Intro : Attends bouges pas j'ai un mail d'Orel j'te rappelle
Ce soir j'suis rentré du taff plus tôt que d'habitude

Je suis passé chez toi pour te faire une surprise
Quand j'suis arrivé t'étais dans ton hall avec l'autre type qui est en cours avec toi
Et je vous ai vu...
Je vous ai vu vous jeter sur l'autre
il passait les mains sous ton pull pendant que tu l'embrassais
P.tain j'avais envie de vous tuer j'étais choqué
j' croyais que tu étais différente des autres pétasses
J'te déteste j'te hais
J'déteste les petites p.tes genre Paris Hilton
les meufs qui s.cent des queues de la taille de celle de ''Lexington''
T'es juste bonne à te faire péter le rectum
même si tu disais des trucs intelligents t'aurais l'air conne
J'te déteste j'veux que tu crèves lentement
J'veux que tu tombes enceinte et que tu perdes l'enfant
Les histoires d'amour ça commence bien ça fini mal
Avant je t'aimais maintenant j'rêve de voir imprimer de mes empreintes digitales
Tu es juste une p.tain d'avaleuse de sabre une sale catin
Un sale tapin tout ces mots doux c'était que du baratin
On s'tenaient par la main on s'enlassaient on s' embrassaient
On verra comment tu fais la belle avec une jambe cassée
On verra comment tu s.ces quand j'te déboiterais la mâchoire
T'es juste une truie tu mérites ta place à l'abattoir
T'es juste un démon déguisé en femme j'veux te voir briser en larme
J'veux te voir rendre l'âme j'veux te voir retourner brûler dans les flammes
Refrain x2
Poupée je t'aimais mais tu m'as trompé
Tu m'as trompé tu l'as pompé tu es juste une sale p.te
Une sale p.te une sale p.te une sale p.te une sale p.te
J'déteste les sales traînées comme Marjolaine
Les petites chiennes les chichiteuses les filles à problèmes
J'rêve de la pénétrer pour lui déchirer l'abdomen
Je t'emmènerai à l'hôtel je te ferai tourner dans ma villa romaine
Tu s.ces pour du liquide tu te casses à marrée basse
Pétasse tu mériterais seulement d'attraper le DAS
Le seul liquide que je t'ai donné c'est mon sperme
Si j'te casse un bras considère qu'on s'est quittés en bons termes
J't'aime j'ai la haine j'te souhaite tout les malheurs du monde
J'veux que tu sentes la chaleur d'une bombe j'veux plus jamais que tu me trompes
J'étais trop fidèle (sale p.te)J'ai les nerfs en pelote (sale p.te)
J'vais te mettre en cloque (sale p.te) Et t'avorter à l'opinel''
Oh mais c est de ta faute t'étais jamais là pour moi''
Oh je m'en bas les couille c'était de la faute à qui
J'te collerai contre un radiateur en te chantant ''tostaky''
J'veux que tu pleures tout les soirs quand tu t' endors
parce que t'es du même acabit que la p.te qu'à ouvert la boite de pandore
Refrain
J ai la haine j'rêve de te voir souffrir
J ai la haine j'rêve de te voir souffrir baby
J ai la haine j'rêve de te voir souffrir
J ai la haine j'rêve de te voir souffrir baby



à savourer au second degré : Réponse de la rappeuse au rappeur


MOI, J’SUIS CAP’ !

Regard’-moi dans les yeux, Orelsan, et fil’ doux !
Tu te crois tout permis, les insult’ et les coups.
T’es pas à la hauteur, arrête tes délires !
Ma patience est à bout, prépare-toi au pire !
Les p’tits mecs dans ton genre, je n’en fais qu’une bouchée.
Ton « Sale p.te ! », dans la gorge je vais te l’faire rentrer.
Parc’que tu chantes à Bourges, tu te la pètes grave,

toi, banal en images, et nul en orthographe !
Cogner, violer, casser, tabasser, massacrer,
les filles dans ta tête, le français sur l’papier,
tu te la joues rebelle, et tu t’crois très méchant.
T’as la haine, que tu dis, ça remplace pas l’talent.
Faut t’y faire, Orelsan, j’embrasse qui je veux,

et la rue est à moi, je n’ai pas froid aux yeux.
T’aurais pas dû m’chercher, j’vais l’crier sur les toits,
te mettr’ la honte à donf jusque devant chez toi,
ça s’ra sur Internet, ça f’ra l’tour des radios,
que t’es qu’un bandemou, un ringard de macho.
T’as dit ‘’t’es différente des meufs que j’ai connues’’.

C’était quand tu m’draguais, mais t’as encore rien vu.
Rien à fout’ de ta haine, elle va direct poubelle.
J’vais pas m’laisser salir par un p’tit vermicelle.
Si tu b.ises comme t’écris, y'a pas d’quoi la ram’ner :
les paroles de ton rap, c’est du sous-Dieudonné !
À force de dire ‘’t’es bonne’’, de te prendr’ pour le pape,

t’as oublié que j’suis meilleure que toi en rap.
J’appelle les copines : « Féministes, wesh ! yo ! »
J’en ai soupé, d’ta haine,
je sors mon grand couteau,
l’ail et les p’tits oignons, j’émince et j’fais chauffer.
T’as assez dégueulé, maintenant tu vas t’calmer.
Les filles, finissons-en avec ces p’tits couillons !

Ils étaient forts tant que nous n’osions pas dire NON.
Orelsan, baisse ton froc, je saliv’ déjà trop.
Chiennes de garde, foncez, et en avant les crocs !
Aux défenseures des femmes les oreilles et la queue,
les c.uilles à l’offensée, et des excuses je veux.

Signé : Pitbulle, espoir de la chanson française
"Agressive, moi ? Mais c’est une berceuse !"

dimanche 29 mars 2009

Le clin d'oeil du dimanche

Un nouvel épisode de la série : "Les aventures de Nicolas"...




L'angélisme d'Areva...


on y croit tous très fort n'est ce pas ???



Article : Philippe Bernard et Jean-Michel Bezat - Le monde (on line)
L'uranium réveille toutes les convoitises - celle de la France en particulier, dont 80 % de l'électricité est produite par les centrales nucléaires d'EDF. Dans ses voyages à l'étranger,
Nicolas Sarkozy ne se contente pas de se faire le "VRP" de la technologie "made in France" (avec le réacteur EPR de troisième génération), comme l'en accusent les Verts et les associations écologistes ; il s'emploie aussi à parrainer des accords destinés à sécuriser l'approvisionnement du pays en uranium, nécessaire à la fabrication du combustible des cinquante-huit réacteurs français.

La visite du chef de l'Etat en République démocratique du Congo (RDC), au Congo-Brazzaville et au Niger, jeudi 26 et vendredi 27 mars, a donc pris une dimension énergétique importante avec la signature à Kinshasa, jeudi, d'un important accord sur l'uranium entre Areva et le gouvernement de la RDC. Le groupe nucléaire français a obtenu le droit d'explorer et d'exploiter les futurs gisements découverts dans un pays en proie à l'anarchie, mais qui détient, selon les experts, "un potentiel uranifère significatif" par sa surface et son profil géologique. La convention ne porte pas seulement sur l'exploration de la riche région minière du Katanga, mais sur l'ensemble du territoire de la RDC.


"C'est un sujet extrêmement vaste qui va prendre des années, a prévenu la présidente du directoire d'Areva,
Anne Lauvergeon. Nous allons décider ensemble des priorités, aller voir ce qui est exploitable." Une commission mixte franco-congolaise y travaillera. Areva souhaite mettre en place un "partenariat gagnant-gagnant" pour valoriser ces ressources.

L'accord ouvre une brèche dans le monopole théorique que la société d'
Etat Gécamines exerçait sur le secteur. Négocié en secret depuis deux ans, il efface un contrat un temps annoncé entre l'Etat congolais et Brinkley Africa, filiale du groupe britannique Brinkley Mining, rompu en septembre 2007. Il prévoyait la reprise de l'exploitation de l'énorme mine de Shinkolobwe, officiellement fermée mais soumise à une exploitation sauvage.

Au sein de l'exécutif congolais, la bataille pour l'attribution des concessions, renouvelées depuis l'arrivée de
Joseph Kabila au pouvoir en 2001, fait l'objet de joutes homériques sur fond de soupçons de corruption. Mme Lauvergeon affirme qu'en Afrique comme ailleurs, Areva s'interdit ce genre de pratiques. "Nous sommes perçus comme un exploitant sérieux, sans caisse noire, qui investit, utilise des techniques sophistiquées et fait profiter les populations locales, explique-t-elle.

L'accord avec la RDC intervient après la signature entre Areva et le Niger, début janvier, d'une convention minière stratégique pour le numéro un mondial du nucléaire. La mise en oeuvre du permis d'exploitation d'Imouraren en ferait la deuxième mine du monde lors de son ouverture prévue en 2012. Elle permettra à Areva de faire passer sa production annuelle de 6 000 à 12 000 tonnes vers 2015.
La France, qui exploite l'uranium nigérien depuis cinquante ans, a été préférée au Canada et surtout à la Chine, qui cherche par tous les moyens à sécuriser l'approvisionnement des quelque trente réacteurs qu'elle construira d'ici à 2020 à raison de deux ou trois tranches par an.


Mme Lauvergeon assure, là aussi, vouloir être exemplaire et développer un "partenariat sur le très long terme" au bénéfice des deux parties. Les deux tiers des revenus d'Imouraren iront au Niger et le tiers restant à la société française, après paiement des impôts et taxes, a-t-elle indiqué. "On ne peut pas travailler dans un pays si les gens ne voient pas ce qu'on fait pour eux", note-t-elle. Les ONG regroupées au sein du Réseau des organisations pour la transparence et l'analyse budgétaire n'y croient guère et rappellent que "les populations des zones minières sont préoccupées par le phénomène de radiation et la pollution des nappes d'eau".


Après vingt ans de sous-investissement, la renaissance du nucléaire relance la chasse aux gisements, et les tensions s'exacerbent sur le marché de l'uranium. Les stocks militaires recyclés en combustible pour centrales dans le cadre des politiques de désarmement s'épuisent en effet au moment où les pays émergents (Chine, Inde, Russie...) développent leur parc électro-nucléaire. Y a-t-il pénurie en vue ? "Au rythme actuel de la consommation, les ressources identifiées peuvent approvisionner l'industrie pendant un siècle", répond l'Agence pour l'énergie nucléaire, qui dépend de l'Organisation de coopération et de développement économiques. Un optimisme dénoncé par les anti-nucléaires, qui jugent que les ressources, largement surestimées, s'épuiseront vers 2030.


L'uranium est une ressource stratégique pour la France plus que pour tout autre pays. D'autant que le chef de l'Etat a confirmé le choix de l'énergie nucléaire en annonçant, le 6 février, la construction d'un second EPR, le réacteur de troisième génération, sur le site de Penly (Seine-Maritime). Il souhaite même que la France, qui affiche actuellement un déficit commercial record, exporte plus de courant grâce au développement de son parc nucléaire.


Avec ce minerai, c'est l'approvisionnement d'EDF, et donc la sécurité énergétique, qui sont en jeu. Areva lui fournit encore 40 % à 50 % de son uranium naturel, l'autre moitié étant livrée par d'autres géants miniers (BHP Billiton,
Rio Tinto, Cameco...). "Nous avons une couverture à long terme qui nous amène en 2020, explique Sylvain Granger, directeur adjoint de la division combustible nucléaire d'EDF. Par chance, il y a une plus grande diversité de sources que dans le pétrole et le gaz." Et les grands gisements se trouvent dans des pays politiquement sûrs, comme l'Australie ou le Canada. Pour s'assurer l'accès à ce minerai à long terme, EDF négocie avec des groupes miniers pour co-investir dans l'exploitation de gisements en échange d'un droit d'enlèvement de l'uranium à bon prix.

Il est également vital pour Areva de diversifier ses sources d'approvisionnement. Exploitant des mines dans trois pays (Canada, Niger et Kazakhstan), le groupe détient de 20 % à 25 % du marché de l'uranium naturel. Il prospecte en Mongolie, en Libye, en Jordanie. Sa stratégie de groupe intégré sur toute la chaîne nucléaire le pousse à proposer des réacteurs, le combustible et son retraitement. Il a ainsi vendu deux EPR à la compagnie d'électricité chinoise CGNPC, mais aussi 49 % du canadien UraMin (racheté un an plus tôt), qui possède des droits d'exploitation en Afrique du Sud, en Namibie et en Centrafrique. Ce modèle intégré semble faire des émules : les fabricants de réacteurs Toshiba-Westinghouse et
General Electric-Hitachi s'intéressent désormais aux mines d'uranium.

Infographie
La répartition des ressources d'uranium dans le monde
Les faits
Sarkozy se réjouit du partenariat "gagnant-gagnant" signé avec le Niger
Reportage
A Kinshasa puis Brazzaville, Nicolas Sarkozy appelle à une "refondation" des relations franco-africaines
Portfolio
La tournée africaine de Nicolas Sarkozy
Décryptage
Sarkozy débute une tournée dans trois pays d'Afrique francophone

samedi 28 mars 2009

News Kréyols

Cette nouvelle là me fait tellement plaisir que je la mets en "vedette"...

CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires) Le 3 Avril 2009, le Directoire assigne Patrick LOZES en référé.
http://www.caraibes-mamanthe.org/divers/Communique_de_presse_refere.pdf


Le bulletin d'infos de Mamanthe :

Actualité :

Lundi 30 mars à 19h00 Monsieur Raymond GAMA responsable des relations extérieures du LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon) sera présent à Marseille pour une conférence de presse, et une rencontre avec les associations des DOM et sympathisants et du pot de l'amitié. Cité des Associations Salle de Conférences 93, la Canebière 13001 MARSEILLE
http://collectif-soutien-dom-paca.over-blog.com/

DOSSIER SPECIAL SUR LA CRISE dans les départements d'Outre-Mer : appels à mobilisation, collectifs, infos, témoignages, ...
http://www.caraibes-mamanthe.org/crise_guadeloupe_guyane_martinique_reunion.html

Le dimanche 10 mai 2009, Journée nationale de commémoration de l'esclavage, des traites négrières et de leurs abolitions, mettra à l'honneur la résistance à l'esclavage. Le Collectif PACA pour la Mémoire de l'Esclavage vous invite à vous joindre à la marche et au programme de manifestations culturelles qui débuteront à 13h30 sur la Canebière (angle Canebière / cours Saint-Louis)
Au programme :
13h30 : marche de la Mémoire (jusqu'au Quai d'Honneur du Vieux-Port),
suivie d'une cérémonie et d'un programme de manifestations culturelles. Plus d'infos prochainement sur le site du CPPME :
http://www.esclavage-paca.com/

Les coups de coeur de Mamanthé :

Jusqu'au 4 avril 2009 du mardi au samedi à 21h
"Elles sont toutes folles" En tournée dans toute la France, NAHO revient à La Fontaine d’Argent pour nous présenter son spectacle : “Elles sont toutes folles”. Une soirée à ne pas manquer. Vous avez besoin d’un bon spectacle sur-vitaminé pour vous redonner la pêche ? "Elles sont toutes folles" est le remède qu’il vous faut ! Grandement conseillé par la Sécu mais bien sûr, non remboursé...
Théatre de l'humour "La fontaine d'Argent" 5 Rue Fontaine d'Argent 13100 Aix en Provence Tél : 04 42 38 43 80 Site web :
www.lafontainedargent.com

Jusqu'au 10 Avril 2009
Escales Caraïbes De la Martinique aux portes du Brésil, d'Haïti à la République dominicaine ou encore de Cuba à Trinidad, le bassin caraïbe est un vaste ensemble dont l'espace ne se résume pas aux Antilles françaises.... Conférences, rencontres / lecture, théâtre, concerts, cinéma, danse.... L'arc Scène Nationale - Esplanade François Mitterrand 71201 Le Creusot cedex - Téléphone 03 85 55 13 11http://www.larcscenenationale.fr/escales_francophones.htm

Samedi 4 avril 2009
LE stage de l'année !! Pensez à vous inscrire très vite... Stage de danse et de percussion gwo ka, sur percussions live Avec Cyrill Daumont et Dominique Tauliaut (Paris) Chez KANN' CREOLE http://www.caraibes-mamanthe.org/stage_danses_percussions_gwo_ka_gwladys.html

Du 4 au 30 avril 2009
"La force de regarder demain" Exposition en hommage à Aimé Césaire avec notamment l'artiste peintre martiniquaise Yvette LAVALLIERE. Vernissage le samedi 4 avril à 11h00Bibliothèque Municipale de Cuge les Pins - Rue Gabriel Vialle 13780 Cuges-les-Pins Tél : 04 42 73 39 55 Horaires d’ouverture : mardi et vendredi 15h00-18h30 ; Mercredi 9h00-12h30 / 15h00-18h30 ; Samedi 9h00-12h30

Si vous aimez la poésie de Claude Nougaro, l’Opéra, la Musique, l’émotion des mots, des images, les senteurs, les symboles, le bruit et les silences,alors... réservez votre billet (à partir de 10 €) pour le 6 juin 2009 à 21h.Venez soutenir dès à présent le MARGOSE Festival en réservant vos billets pour cette soirée inoubliable, spéciale « hommage à la poésie de Claude Nougaro » avec l’exceptionnel chanteur de Jazz Monsieur David LINX.Privilèges et cadeaux surprises offerts aux 50 premières réservations.
Top résa, Bon week end, c’est à vous cliquer sur le lien « billetterie électronique » suivant svp : http://www.digitick.com/david-linx-hommage-a-claude-nougaro-concert-opera-de-marseille-06-juin-2009-css4-digitick-pg101-ri203518.htmlhttp://www.margose-festival.com
Equipe communication

Retrouvez tous les événements à ne pas manquer pour les jours et les semaines à venir :
http://www.caraibes-mamanthe.org/agenda-caraibes.html
Sans oublier les soirées :
http://www.caraibes-mamanthe.org/soirees-antillaises.

vendredi 27 mars 2009

Aubagne... danse en avril !

Même si la sagesse populaire veut qu'en avril on ne se découvre d'un fil, il semble que le printemps soit arrivé... Et, au printemps, Aubagne est l'écrin de la danse.
Des spectacles "dedans" des spectacles "dehors", des découvertes, du temps de partage... et tout un programme à découvrir ci-dessous.
Danse en Avril du 31 mars au 12 avril.

mercredi 25 mars 2009

Egalité ? Quelle égalité !


Popularité sarkoz’hyène en baisse ?
Gouvernement brouillon ?
Luttes intestines au sein de l’UMP (Union des Mercenaires du Patronat )
Chômage, pauvreté, précarité en hausse ?
Qu’à cela ne tienne faites un discours "pédagogique" (
lire) et surtout n’oubliez pas de faire encore et toujours vibrer la corde du sécuritaire et de jouer sur les effets d’annonce.
Les jeunes sont les plus nombreux à être victimes du chômage… mais on veut remettre les seniors au travail supprimer les 35 heures et reculer l'âge de la retraite (hilarant non ?)
Pendant des années, le patronat Français a délocalisé à outrance des entreprises prospères pour payer moins de ci ou moins de ça… mais surtout pour faire plus de profits.
Faites l’expérience : ouvrez n’importe quel journal pas trop inféodé à son altesse et vous verrez le nombre d’entrefilets faisant référence à des plans sociaux, des entreprises qui ferment ou licencient! Le(s) gouvernement(s) ont laissé faire, voire favorisé, les délocalisations au nom de la "sacro-sainte Europe" et de je ne sais quels calculs "mondialistes".


On nous serine depuis des mois que la crise est mondiale, que rien ne pouvait l’empêcher qu’il faudra se serrer la ceinture, faire preuve d’unité nationale et, on continue à nous vendre la même bouillie en changeant, selon les jours, quelques ingrédients.
Mais l’essentiel du discours demeure : tout ça c’est la faute aux sub-primes (pour mémoire sa majesté en vantait il n’y a pas si longtemps les vertus et rêvait de les voir appliquées en France).
Les "patrons" nous le répètent assez souvent : la concurrence est rude, les prix de la main d’œuvre trop élevés, les formations trop coûteuses, etc…
C’est, aussi, bien la faute de "ces fainéants de salariés" qui veulent un salaire (plus qu’une poignée de roupies), une mutuelle, des congés payés (trop à leur goût), font la grève, sont malades, etc…

Evidemment, lorsque l’on connaît les conditions de travail dans les pays où ils ont délocalisés leurs entreprises (Chine, Turquie, Tunisie, Pakistan, Bangladesh, Maroc, et autres contrées démocratiques et riantes) il n’y a là ni philanthropie ni bonté d’âme pour les peuples des pays concernés mais l’unique goût du lucre !S’il est normal qu’une entreprise "gagne de l’argent" il l’est beaucoup moins que des patrons d’entreprises en faillite quittent le navire avec le coffre pendant que les salariés se retrouvent sur le pavé !
Aujourd’hui, il faudrait que, les petits, les ouvriers, les précaires, les sans-droits, payent au prix fort leurs errements, leurs magouilles, leurs spéculations !
Pendant qu’ils continuent à engranger des profits…
C’est tout de même incroyable non ?

Pas étonnant avec tout ça que l'exemple des mobilisations Antillaises soient dans les esprits et semblent avoir rajouté du corps au mouvement en métropole si l'on en crois la mobilisation "record" du 19 mars.Aux Antilles où pourtant, rien n’est réglé et où il pourrait bien y avoir un "retour de bâton" pour le patronat local.
En effet, le Medef local n’a pas signé l’accord sur les salaires, les prix continuent à grimper et les seules actions significatives depuis la levée des blocages, sont les prises de positions et propos assassins sur M. Domota et le LKP, lui reprochant d’être raciste, indépendantiste, terroriste…

Parallèlement, on prétend organiser des "états-généraux" des DOM (
lire/lire) mais, la substance et les sujets sont choisis en exclusive par Paris où les "plus grands" patrons Domiens se sont déplacés pour dicter leur exigences et œuvrer au maintien de leurs privilèges. Si on les écoute, tous ceux qui se rebellent sont immanquablement racistes, indépendantistes, voire les deux !

Malgré les déclarations la main sur le coeur attestant que les Antilles et les Antillais sont Français, une réalité demeure : le SMIC n’est pas au même taux à Pointe à Pitre/Fort-de-France qu’à Paris, Lyon ou Toulouse. Les cadres des grandes entreprises sont quasi exclusivement des "Métros" ou des "Blancs-Pays" ? Les prix des denrées de première nécessité sont prohibitifs, sans compter le mépris évident de la communauté Béké face aux "Nègres". On caricature M. Domota, et ses propos à l'égard du patronat Béké mais, le plus raciste des deux n’est certainement pas celui que l’on désigne… Confère par exemple, les propos de M. Lefebvre (tonton macoute) et ceux de ce Béké sénile qui continue à vouloir "préserver la race" !

Pendant ce temps, en Métropole on continue à traquer des gens parce qu’ils aiment "un étranger" (
lire/signer) , un certain borgne vomit à nouveau des propos insanes sur ce qu’il persiste à appeler "détail de l’histoire" ( lire) tel autre pseudo humoriste s’engage dans la campagne électorale des européennes sous une "étiquette anti-sionniste" (lire comment cela peut-il même être possible ?)

Oui, à bien des niveaux, l’unité n’est visiblement pas la préoccupation actuelle !

Mais, pour ces derniers jours, c’est encore le pape qui décroche le premier prix toutes catégories : ses propos sur le préservatif, le sida, l’avortement, ont très certainement plus œuvré pour la désunion des catholiques que beaucoup de ceux tenus par ses prédécesseurs (
lire/lire-signer) !

NON, le monde n’est pas égalitaire et nullement en passe de le devenir !

mardi 24 mars 2009

TRES IMPORTANT : message solidaire

CECI EST UN APPEL A L’AIDE VENANT DU C.H.U D'ANGERS :

MERCI DE LIRE ET DE FAIRE SUIVRE AU PLUS GRAND NOMBRE DE GENS QUE VOUS CONNAISSEZ.

Dr MATHIEU RIGAUDEAU, ASSISTANT CHEF DE CLINIQUE SERVICE DES MALADIES INFECTIEUSES ET REANIMATION MEDICALE AU C.H.U. DE NANTES
TEL: 02.41.28.42.87 - FAX: 02.41.28.26.52

BONJOUR,

AURIEZ-VOUS LA GENTILLESSE DE FAIRE SUIVRE CE MAIL A TOUTES VOS LISTES D'ENVOIS ?

MERCI D’AVANCE POUR VOTRE IMPLICATION.

SI VOUS CONNAISSEZ UNE PERSONNE DE GROUPE 'A' RHESUS NEGATIF (TRES RARE), ET SI CETTE PERSONNE EST, DE PREFERENCE, DE SEXE MASCULIN, AGEE DE MOINS DE 25 ANS, ALORS ELLE POURRA PEUT-ETRE AIDER : NOELIE - 1 AN ATTEINTE D'UNE LEUCEMIE RARE A BENEFICIER D'UNE GREFFE.

LE DELAI EST TRES COURT : 2 MOIS

CONTACTER L'ETABLISSEMENT FRANCAIS DU SANG DE BOIS-GUILLAUME AU 02.35.60.50. 50

NOELIE EST POUR LE MOMENT HOSPITALISEE A ANGERS (49)

POUR CONTACT : FABIENNE HALOPEAU
NORMANDIE Est SERVICE.
TEL: 02.31.65.60.51 - FAX: 02.31.64.21.76

FAITES SUIVRE CE MESSAGE, C'EST SERIEUX.

PS: A CEUX QUI EN ONT MARRE DES CHAINES: ON VA UTILISER L'ARGUMENT BANAL MAIS VRAI: SI CA VOUS ARRIVAIT, VOUS AIMERIEZ BEAUCOUP QUE LES GENS RENVOIENT CE MAIL, PERMETTANT, PEUT-ETRE, DE TROUVER UN DONNEUR MERCI, CECI NE PRENDRA QUE QUELQUES MINUTES DANS VOTRE VIE

dimanche 22 mars 2009

Le clin d'oeil du dimanche

Après la mobilisation record du 19 mars, le président ne s'apperçoit toujours pas que le peuple français est mécontent... C'est sur que comme il n'est jamais là, ça aide !

Ah qu'il est juste, fort et noble le président du pouvoir d'achat !

Allez, courage !

Plus que :3 ans 45 jours 23 heures 15 minutes...

samedi 21 mars 2009

Fraises espagnoles/ scandale écologique


Ce texte qui date d'avril 2007 n'est certes pas de "prime fraîcheur" mais devrait inciter à réfléchir...
Car, depuis qu'il a été écrit, combien d'ouvriers s'en sont retournés chez eux avec les poches peut-être un peu moins vides mais les poumons définitivement consumés par les produits chimiques ?
Quels ravages supplémentaires ont frappé la faune, la flore de la région concernée ?
Personnellement je viens de découvrir cette situation et, bien sûr beaucoup de choses de ce type se produisent partout dans le monde. Il y a peu je regardais un documentaire sur la culture de l'ananas et croyez moi c'est au moins aussi moche que pour la fraise ! Peut-être même pire car ça se passe dans des régions reculées d'Amérique du Sud où le peuple a encore moins le choix de la résistance.
Il en va de même pour la culture du "quinoa" depuis que nous l'avons intégré à notre besoin de "bio" et "d'alter-foodisme" les paysans doivent le cultiver à trop grande échelle, appauvrissant ainsi le sol et perdant le bénéfice d'un aliment qui leur permettait de palier à la malnutrition !
Alors que, nos régions pourraient produire diverses variétés de légumes mais que la plupart exploitations semblent désormais plus attirées par le "céréalier" Bio-carburant oblige ???
Enfin, je n'achetais déjà pas les fraises d'Espagne... mais maintenant j'ai une raison supplémentaire de les boycotter !
Fraises espagnoles/ scandale écologique
D'ici à la mi juin, la France aura importé d'Espagne plus de 83 000 tonnes de fraises. Enfin, si on peut appeler "fraises" ces gros trucs rouges, encore verts près de la queue car cueillis avant d'être mûrs, et ressemblant à des tomates. Avec d'ailleurs à peu près le goût des tomates...
Si le seul problème posé par ces fruits était leur fadeur, après tout, seuls les consommateurs piégés pourraient se plaindre d'avoir acheté un produit qui se brade actuellement entre deux et trois euros le kilo sur les marchés et dans les grandes surfaces, après avoir parcouru 1 500 km en camion. À dix tonnes en moyenne par véhicule, ils sont 16000 par an à faire un parcours valant son pesant de fraises en CO2 et autres gaz d'échappement.
Car la quasi totalité de ces fruits poussent dans le sud de l'Andalousie, sur les limites du parc national de Doñana, près du delta du Guadalquivir, l'une des plus fabuleuses réserves d'oiseaux migrateurs et nicheurs d'Europe.
Il aura fallu qu'une équipe d'enquêteurs du WWFFrance s'intéresse à la marée montante de cette fraise hors saison pour que soit révélée l'aberration écologique de cette production qui étouffe la fraise française (dont une partie, d'ailleurs, ne pousse pas dans de meilleures conditions écologiques).
Ce qu'ont découvert les envoyés spéciaux du WWF, et que confirment les écologistes espagnols, illustre la mondialisation bon marché. Cette agriculture couvre près de six mille hectares, dont une bonne centaine empiète déjà en toute illégalité (tolérée) sur le parc national.
Officiellement, 60% de ces cultures seulement sont autorisées; les autres sont des extensions «sauvages» sur lesquelles le pouvoir régional ferme les yeux en dépit des protestations des écologistes. Les fraisiers destinés à cette production, bien qu'il s'agisse d'une plante vivace productive plusieurs années, sont détruits chaque année. Pour donner des fraises hors saison, les plants produits in vitro sont placés en plein été dans des frigos qui simulent l'hiver, pour avancer leur production. À l'automne, la terre sableuse est nettoyée et stérilisée, et la microfaune détruite avec du bromure de méthyl et de la chloropicrine.
Le premier est un poison violent interdit par le protocole de Montréal sur les gaz attaquant la couche d'ozone, signé en 1987 (dernier délai en 2005); le second, composé de chlore et d'ammoniaque, est aussi un poison dangereux: il bloque les alvéoles pulmonaires.
Qui s'en soucie ?
La plupart des producteurs de fraises andalouses emploient une main d'oeuvre marocaine, des saisonniers ou des sans papiers sous payés et logés dans des conditions précaires, qui se réchauffent le soir en brûlant les résidus des serres en plastique recouvrant les fraisiers au coeur de l'hiver.
... Un écologiste de la région raconte l'explosion de maladies pulmonaires et d'affections de la peau. Les plants poussent sur un plastique noir et reçoivent une irrigation qui transporte des engrais, des pesticides et des fongicides. Les cultures sont alimentées en eau par des forages dont la moitié ont été installés de façon illégale.
Ce qui transforme en savane sèche une partie de cette région d'Andalousie, entraîne l'exode des oiseaux migrateurs et la disparition des derniers lynx pardel, petits carnivores dont il ne reste plus qu'une trentaine dans la région, leur seule nourriture, les lapins, étant en voie de disparition.
Comme la forêt, dont 2 000 hectares ont été rasés pour faire place aux fraisiers. La saison est terminée au début du mois de juin. Les cinq mille tonnes de plastique sont soit emportées par le vent, soit enfouies n'importe où, soit brûlées sur place. ... Et les ouvriers agricoles sont priés de retourner chez eux ou de s'exiler ailleurs en Espagne. Remarquez: ils ont le droit de se faire soigner à leurs frais au cas ou les produits nocifs qu'ils ont respiré ...
La production et l'exportation de la fraise espagnole, l'essentiel étant vendu dès avant la fin de l'hiver et jusqu'en avril, représente ce qu'il y a de moins durable comme agriculture, et bouleverse ce qui demeure dans l'esprit du public comme notion de saison.
Quand la région sera ravagée et la production trop onéreuse, elle sera transférée au Maroc, où les industriels espagnols de la fraise commencent à s'installer. Avant de venir de Chine, d'où sont déjà importées des pommes encore plus traitées que les pommes françaises...
Claude-Marie Vadrot Politis jeudi 12 avril 2007

vendredi 20 mars 2009

**Déclaration commune signée par la LDH**


*Assez d’intimidation des militants
qui veillent au respect des droits fondamentaux des étrangers !*


Paris, le 12 mars 2009
Trois militants engagés aux côtés des exilés du Pas-de-Calais - deux de l’association Terre d’errance et un du Collectif C’Sur de Calais – ont été interrogés, le 25 février 2009, par la Police aux frontières (PAF) sur commission rogatoire d’un juge d’instruction de Béthune.
Pour l’une d’entre eux, la police a procédé avec son sens habituel des civilités : interpellation spectaculaire à son domicile au petit matin, devant ses voisins, avec perquisition de sa maison près d’Arras où elle s’obstine, depuis des mois, à commettre le crime de… recharger les téléphones portables de la vingtaine d’Erythréens qui campent dans la "jungle" voisine (un fossé dans les champs).
Dans la foulée, les treize Erythréens présents dans la jungle ont été arrêtés. Evidemment !

D’autres militants ont payé ou paient actuellement leur engagement de poursuites judiciaires à répétition. Toujours dans le Pas-de-Calais, par exemple, Jean-Claude Lenoir, de l’association Salam, comparaît au TGI de Boulogne le 18 mars.
Ces tentatives d’intimidation visent à priver de soutien humain,politique et juridique les étrangers considérés comme indésirables : surle littoral Nord-Ouest, les exilés d’Afghanistan, d’Erythrée, d’Irak, du Soudan qui, sept ans après la fermeture du camp de Sangatte en 2002, restent aussi nombreux sur un territoire toujours plus vaste (six départements : Pas-de-Calais, Somme, Seine-Maritime, Calvados, Manche et Paris), et, ailleurs sur le territoire, les sans-papiers, dans les structures qui les hébergent, les informent, les soignent, ou dans les écoles où leurs enfants sont scolarisés.

Bénévoles d’associations, salariés d’institutions du secteur social ou simples citoyens risquent de plus en plus d’être interpellés, placés en garde à vue, de faire l’objet de perquisitions, voire de mises en examen, pour avoir fait ce que leur conscience de citoyen, leur engagement militant, ou leurs obligations professionnelles leur dictent.
Ont ainsi fait l’objet de poursuites, sous des chefs d’inculpation divers :une militante de RESF, pour avoir protégé les enfants de sans-papiers ; une directrice d’école parce qu’elle avait osé s’émouvoir de l’interpellation à la porte de son établissement du grand-père de l’un de ses élèves ; des passagers d’avion qui s’inquiètent de la violence utilisée à l’encontre d’étrangers reconduits de force ; etc.

A l’instar de ses prédécesseurs, le nouveau ministre de l’immigration, M. Besson, a indiqué vouloir "décourager les candidats à l’immigration clandestine, et (…) démanteler les réseaux qui la rendent possible" [1]

Au nom de cet objectif, tout appui humanitaire aux exilés ou aux sans-papiers sera-t-il assimilé à l’action des réseaux de passeurs ?

Les organisations signataires s’indignent de cet engrenage de la répression qui criminalise le moindre geste de solidarité ou de simple humanité ou même l’action sociale lorsque, conformément à sa mission, elle se refuse à toute discrimination, qui entend museler toute forme d’opposition à la politique gouvernementale et dissuader les citoyens de défendre ceux dont les droits sont bafoués. Elles affirment leur solidarité avec les militants interpellés et poursuivis, et leur détermination à continuer à soutenir exilés et sans-papiers.

Organisations signataires :
* ADESCAM (Association de sensibilisation et de dévéloppement des
Camerounais
migrants au Maghreb
* AMF (Association des Marocains en France)
* Amoureux au ban public (Les)
* APSR (Association d’Accueil aux médecins et Personnels de Santé Réfugiés en

France)
* ARDDI (Association pour la Reconnaissance et la Défense du Droits des Immigrés

– Niort)
* ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France)
* ATTAC France
* Autremonde
* CATRED (Collectif des accidentés du travail, handicapés et retraités pour l’égalité

des droits)
* Cercle de Silence de Paris - Conseil d’Etat
* CGT Educ’ation -21 * Chrétiens-Migrants (Tours)
* Cimade (La)
* CNT 21 (Confédération Nationale du Travail -21)
*Collectif de soutien aux Exilés du Xè arrdt de Paris
* Colporteurs (Les)
* COPAF (Collectif Pour l’Avenir des Foyers)
* Comité d’aide aux réfugiés (Bois-Colombes - 92)
* Coordination Sarthoise pour le Droit d’Asile
* Dom’Asile
* Fasti (Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés)
* FCPE 21 (Fédération des Conseils de Parents d’Elèves -21)
* FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale)
* Fondation Frantz Fanon

* Forum-Réfugiés
* FSU (Féfération syndicale unitaire)
* FTCR (Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives)
* GAS (Groupe Accueil et Solidarité)
* Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés)
* LDH (Ligue des Droits de l’Homme)
* Montgolfière
* MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples)
* NPA (Nouveau Parti anticapitaliste)
* Pastorale des migrants
* PCF (Parti communiste français)
* RAJFIRE (Réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées)
* RCI (Réseau chrétiens-Immigrés)
* RESF (Réseau Education Sans Frontières)
* RUSF 21 (Réseau Universités Sans Frontières -21)
* SAF (Syndicat des Avocats de France)
* Secours catholique (Le)
* SM (Syndicat de la magistrature)
* SUD Education (Fédération)
* Terre d’errance (62)
* Union syndicale Solidaires
* USP (Union syndicale de la Psychiatrie)


Notes : [1] Discours du 27 janvier, au port de Calais

mercredi 18 mars 2009

Les lauréats

Aujourd’hui encore les journaux regorgent de bonnes nouvelles !
Bouclier fiscal maintenu par la volonté de sa très tyrannique majesté, vote de confiance de l’assemblée (SAUF : lire) sur le retour "intégral" de la France dans l’Otan, phrase assassine de Mme Parisot à l’encontre de M. Thibault (lire), et je passe sous silence les autre sympathiques mesures que le gouvernement nous assène quotidiennement.

ET, encore une fois, deux lauréats se partagent la palme de l’inutilité, de l’hypocrisie primaire, du mensonge éhonté, du sectarisme de bas-étage, de l’incommensurable c.nnerie !

Il s’agit, mais sans doute l’aurez-vous déjà deviné, de ce cher Nicolas Ier et de son bien aimé pape Benoît XVI. Le premier nous dit qu"il n’a pas été élu pour augmenter les impôts" (sic) que pour ma part je rectifie en : il n’a pas été élu pour augmenter les impôts des riches !

Nous voilà donc rassurés !

Mais, cette constatation faite, je me demande bien pour quoi a-t-il été élu à part pour protéger les riches et ses amis ? Car soyons clairs, il n’a visiblement pas été élu pour augmenter notre pouvoir d’achat, améliorer nos conditions de vie ou de santé, pas non plus pour améliorer l’accès à l’éducation, œuvrer à la paix (cf. les troupes françaises en Afghanistan) ou pour quelque action bénéfique au peuple français. Nous avons déjà pris toute la mesure de son arrogance, de son goût démesuré pour le paraître, et, pour confirmer ce travers qu’il a de dilapider l’argent public, voici un témoignage des plus intéressants…

Le vocabulaire est celui d'un militaire pourtant ce témoignage nous parle !

Sujet: : Déplacement de l'Empereur SARKOZY 1er à Valence (Drôme)
Ce mardi 03 mars à 11h00, l'empereur SARKOZY était chez nous, dans la Drôme. A l'heure des économies, à l'heure où il faut se serrer la ceinture, il aura encore "claquer" des millions d'euros pour sa propagande !!! 1265 gendarmes déployés !!! Oui, vous avez bien lu 1265 ! Nous montons la garde 24h/24 à l'aérodrome de Chabeuil et à la gare TGV. Son altesse ne voulant pas venir en Falcon république, il vient en Airbus (plus spacieux et nettement plus "digne" de son rang, du moins le pense-t-il). Seulement, il n'y a pas de rampe pour le faire descendre de l'avion ; ce n'est pas grave, on en fait venir une, vite fait, par convoi exceptionnel depuis Lyon !!! Ce soir, je prends le boulot à 19h30, jusqu' à demain 15h30... C'est ma troisième nui t! Pour ne pas être gêné, l'Empereur aura la voie rapide Valence/ Romans coupée dans les deux sens pendant 30 mn. 60 voitures d'usagers de la SNCF (sur son passage) seront mises à la fourrière. Si jamais il y avait un contretemps, ce ne serait pas grave : un hélico Puma est tenu à sa disposition ainsi qu'un hélico Gazelle en appui....Il va donc aller faire le beau sur deux sites (Ecole de Chatuzange-le-Goubet et salle polyvalente d'Alixan) et pour se faire mousser, il a invité 3000 (TROIS MILLE) personnes à un petit vin d'honneur avant de remonter dans son avion à 14h00. Je vous laisse faire le calcul de la facture à l'adresse des contribuables que nous sommes... Dire que la France est au bord de la faillite et lui, il nous met une balle dans la nuque! En 26 ans, j'en ai fait des services de ce genre (sous Mitterand et sous Chirac) mais jamais je n'ai vu un tel déploiement et surtout un tel coût ! Pour info, c'est une évidence, mais il est bon de le dire... au moindre sifflet, au moindre tag, à la moindre banderole hostile, le préfet saute ainsi que le Commandant de Groupement de gendarmerie.... Pauvre France, nous sommes tombés bien bas avec un tel imposteur ! Bonne nuit à tous. Je suis non seulement écœuré mais révolté que tant d'argent soit claqué et que mes voitures de service affichent 250.000 km au compteur... Signé : Un vieux commandant militaire de la Gendarmerie, qui en a pourtant vu d'autres et c'est peu de le dire.

On retrouve bien le style des voyages de sa majesté et, en ce qui concerne le passage sur les "sifflets ou la moindre démonstration d’hostilité", je les trouve criants de vérité… Pour mémoire le traitement infligé au chef de la police et au préfet de Douai…

Donc, bravo à Môssieur le président pour sa merveilleuse gestion du pays sa droiture et son sérieux !

Le second lauréat est, de nouveau, Benoît XVI qui s’est rendu au Cameroun et y a commis un crime dès son arrivée, en mettant en doute le bien fondé de l’utilisation du préservatif pour lutter contre le sida et, allant plus loin il a même accusé cette utilisation d’aggraver l’épidémie ! Ce n’est certes pas une primeur, mais, de prononcer ce genre de monstruosité sur le continent Africain, où tant de gens sont quotidiennement victime de ce fléau, je trouve que c’est plus que criminel : MACHIAVELIQUE ! (lire)

L’Eglise catholique a déjà beaucoup de cadavres dans ses placards dorés à l’or fin, et, visiblement, ce pape abhorré, a trouvé le moyen d’en rajouter quelques millions de plus ! J’ai vraiment l’impression que ce dernier s’autorise de plus en plus de divagations ! A mes yeux, il ne peut y avoir que deux explications à son comportement : il est déjà sénile et il faut l’empêcher de nuire par ses propos séditieux, soit il est sciemment mauvais et a plus sa place dans l’enfer qu’il prône que dans le paradis qu’il promet !

mardi 17 mars 2009

Sans casque, ni bouclier : témoignage d’un ex-officier de police

A lire (et regarder) avec attention !
Je n'ai fait qu'abréger : O.P = Oficier de Police
Le billet est donc long mais très édifiant !

Sans casque, ni bouclier : témoignage d’un ex-officier de police
Parce que la répression syndicale touche tous les milieux et qu’il convient tout particulièrement de museler ceux qui occupent des postes clés comme dans la police, un témoignage contre les catégorisations faciles, les analyses simplificatrices qui s’adressent à toutes et à tous.
Un témoignage qui éclaire aussi sur une des réalités de l’application des politiques sécuritaires mises en oeuvre par les derniers gouvernements.
Ce témoignage a été tourné à la suite d’une rencontre. Lors d’une de ces conférences sur la politique sécuritaire et ses dérives. Vers la fin, un homme s’est levé. Il a déclaré qu’il venait de quitter la police, que la plupart des dérives que l’on venait d’évoquer n’étaient pas le fruit du hasard mais bien le résultat d’une politique élaborée au plus au niveau et transmise, ensuite, de manière pyramidale à travers la hiérarchie policière. Il avait réussi à s’en sortir, au prix d’un changement de carrière complet, là où la plupart de ses collègues avaient fini par plier l’échine ou par « craquer ». Des mois, des années de lutte, pour ne pas se faire broyer administrativement et humainement par un système d’autant plus puissant qu’il a quasiment éliminé toutes formes de contestation en son sein.

Vidéo visible ICI

Partie 1 : Intro
Ex-Officier de police
:
J'ai fait 20 ans dans la police, dans la police judiciaire, et à la fin de ces dernières années, j'étais syndicaliste. Et ce syndicat a explosé. J'ai été attendu à la sortie, de la manière qu'on peut supposer, et j'ai été déplacé, sanctionné de manière déguisée, et j'ai passé un petit moment d'enfer. Donc j'ai décidé de quitter la police, je suis aujourd'hui enseignant. Une des choses que je dénonçais déjà quand j'étais au syndicat et qui m'a d'ailleurs coûté assez cher, c'est la politique du chiffre et la manipulation de l'opinion concernant la délinquance. On a l'impression qu'on vit dans un état de guerre. J'ai pratiqué 20 ans dans la PJ, il y a des problèmes effectivement dans la société, comme il y en a dans toutes les sociétés, mais ce qui est le plus révoltant c'est l'instrumentalisation de la police qui n'est pas considérée comme un service public par ceux qui la dirigent, mais plutôt comme un instrument de pouvoir. Et la manipulation de l'opinion et des statistiques puisqu'il s'agit de deux choses en relation, ne me paraît pas normal dans la transparence que devrait requérir une démocratie pour que le citoyen soit normalement informé de ce qui se passe. Les chiffres ne représentent rien. On n'est pas plus en sécurité maintenant qu'avant, on fait simplement... on produit... on fabrique du chiffre, à partir d'éléments très artificiels. Les policiers ne peuvent pas parler, et c'est un très gros problème. Et les gens de l'extérieur sont disqualifiés, discrédités. On ne les croit pas, ils sont traités de droits de l'hommistes, on dit qu'ils agissent pour des raisons idéologiques. Alors moi, je tiens à dire que je roule pour personne, ni un parti politique, je ne suis plus délégué d'aucun syndicat, et je tiens à parler parce que les problèmes récents qui ont touché la police à la fois dans la personne de certains de ses membres et les problèmes qui sont créés à une partie de la population, m'amènent à parler, à témoigner de la manière dont on peut percevoir les choses. Voilà.

Partie 2 : Récupération des statistiques
Question : Comment fonctionne les statistiques de la délinquance ?
Ex-OP :
On chiffre selon un ratio. C'est un ratio d'affaires constatées et d'affaires élucidées, c'est une question de pourcentage. Si vous avez par exemple une infraction très grave - et ça il y en a, il n’est pas question de le nier, il y en a toujours eu, il y a des infractions financières de haut vol, il y a des bandes organisées –ça n'intéresse pas tellement. De temps en temps, faire une affaire pour la galerie, c'est un peu la vitrine, le paravent, mais globalement ce n'est pas ce qui est recherché. Ce n'est pas l'élucidation de ce genre de délits qui est recherchée c'est d'arriver à produire des statistiques. Il faut savoir qu'un escroc, dans la tripartition pénale, c'est un délinquant, au sens strict du terme, c'est-à-dire qu'il a commis un délit. C'est très très long à débusquer, à dénicher, à interpeller. Ça demande du personnel qualifié, ça demande de l'investissement. Mais en termes de statistiques, ça ne rapportera qu'une garde-à-vue s'il y a un interpellé et le nombre de faits commis sera disproportionné une fois qu'on aura remonté l'affaire.

Question : Quels sont alors les délits « rentables » ?
Ex-O.P. :
Les délits qui sont rentables au sens statistique du terme, ce sont les tout petits délits et surtout les délits – je dirais presque – « créés ». Alors viennent les infractions à la législation sur les stupéfiants. Je parle de l'usage, pas des gros trafics, qui de toute façon débordent largement nos frontières. La police fait de temps en temps des grosses affaires mais ce qui alimente le plus les statistiques, qui est le plus rentable, le plus intéressant, c'est ce genre d'infractions. C'est-à-dire : on constate un fait, on interpelle un individu, et on le met en garde-à-vue : fait constaté, fait élucidé, interpellation, un ratio parfait. Éventuellement une garde-à-vue, si l'officier de police judiciaire accepte de mettre en garde-à-vue, ce qu'il fait maintenant sous la pression. Avant, on faisait des mains courantes pour ça ou des procédures avec mise en liberté immédiate, maintenant non, il faut que ce soit la statistique parfaite.
Il y a l'étranger, je dis bien le « sans-papier », ce qu'on appelle l'ILE, infraction à la législation sur les étrangers, dans le jargon policier. Les ILE, il est recommandé d'en faire beaucoup, même si on sait qu'ils sont pas expulsables et qu'ils ne seront pas expulsés, parce qu'ils sont chez eux. Mais une loi leur permet de rester – j'en parlais récemment dans une réunion publique – une loi leur permet de rester et une autre loi refuse de leur donner des papiers. Donc, ils resteront pour diverses raisons : le droit du sol, les enfants etc. mais il est quand même conseillé d'en faire un maximum parce que c'est très intéressant. Parce qu'on constate le fait, on interpelle en même temps, et puis il y a une garde-à-vue à la clé. Et éventuellement un arrêté d'expulsion qui est notifié qui dans la plupart des cas ne pourra pas être effectif parce que la personne aura disparu, ils ne sont quand même pas tous mis en rétention, ou alors on s'aperçoit qu'il était pas expulsable, ou alors qu'il n'était pas irrégulier... mais c'est toujours très bon. Et il y a un autre avantage, c'est qu'on peut interpeller la même personne plusieurs fois dans le mois, ça c'est très intéressant, c'est juteux pour les chiffres. Il y a aussi l'outrage/rébellion, qui augmente en permanence. Alors là, on est dans quelque chose qui est exorbitant du point de vue du droit public puisque c'est l'agent constatateur qui est en même temps la victime, donc on ne peut rien faire contre un outrage/rébellion. C'est, dans l'ordre : un fait constaté, un fait élucidé et un interpellé, éventuellement une garde à vue, et très souvent même une condamnation au moins financière. En attendant, on a fait du chiffre, du crâne, dans le jargon. « Faut faire du crâne », c'est comme ça qu'on dit dans la police, ou « du bâton », parce que ça fait des petits bâtons les statistiques.

Question : Pourquoi la « politique du chiffre » revient-elle en force ?
Ex-O.P :
La politique du chiffre ça a toujours été une tentation parce que c'est très difficile de juger l'action qualitative de la police. A la limite s'il n'y a pas de délinquance du tout, que la police est présente et qu'elle a de très bons contacts avec la population c'est quelque chose de très bien mais comment on va le calculer ça ? Alors que le résultat chiffré de tel service des BACS, ça c'est quelque chose de tangible, du moins en théorie parce qu'en fait on s'aperçoit à l'usage qu'il y a un traficotage qui n'apporte rien du tout à la population en plus il y a tout un discours qui est faussé derrière : « On a constaté quatre millions de délits, donc il y a quatre millions de victimes », j'ai entendu le ministre dire ça, c'est faux, c'est archi-faux. Quand on interpelle quatre ou cinq fois le même clandestin ou le même sans-papier - puisque je fais une différence - il n'y a pas autant de victimes derrière, ce n'est pas vrai. C'est pareil pour le fumeur de shit, c'est pareil pour outrage/rébellion...

Question : Pourquoi privilégier certains délits à d'autres ?
Ex-O.P. :
L'ILE, l'infraction à la législation sur les étrangers, on s'aperçoit que ça revient d'un seul coup à la mode, d'un seul coup, comme ça. Alors qu'on sait très bien qu'on ne pourra pas changer les lois existantes, on ne peut pas, pas d'un seul coup comme ça. On ne peut pas renvoyer comme ça les gens par avions, il y a plein de gardes-fous. Il y a des règles de droit, il y des règles humaines. Comme je l'expliquais, il y a des gens sans-papiers qui ne sont pas clandestins. Il y a une grosse nuance entre le clandestin et le sans-papier. Le sans-papier peut avoir des gosses, mais le système administratif fait qu'on ne lui donne rien, il n'a pas le droit d'exercer un travail puisqu'il n'a pas ses papiers mais on ne l'expulsera pas : ses enfants on le droit du sol et lui a le droit de rester avec ses enfants. C'est les lois Giscard, elles ne datent pas d'aujourd'hui, mais ça n'empêche pas que maintenant on dit : « Il va falloir taper là-dessus, c'est ce qui gêne les français ». Il y a eu ça, il y a eu la drogue... Il y a des modes, vous remarquerez qu'il y a des modes, il y a des périodes comme ça. Il y a eu les Roumains, il n'y a pas longtemps, parmi les étrangers c'était les Roumains, on s'est mis à ne parler que des Roumains pendant un instant. En fait, c'est des effets d'annonce, des coups d'épée dans l'eau. Ça ne sert strictement à rien, ce sont des politiques inhumaines, elles détournent la police de ce qui devrait être son vrai travail qui est un service public, on finit par l'oublier.

Question : Quelles sont les conséquences sociales de cette politique ?
Ex-O.P. :
Dans les endroits où il ne passe pas grand chose, parce que finalement Paris malgré la propagande c'est quand même une ville relativement calme même par rapport à des tas d'autres capitales européennes - puisqu'on se compare toujours aux autres, c'est à la mode - on est quand même relativement tranquille. Donc c'est pas tellement là qu'il y aura des problèmes. (Note : Cette interview a été réalisée le 27 octobre 2005, avant les explosions de violence dans les banlieues) Mais dans certains endroits qui étaient déjà catalogués comme « sensibles », où les gens savent qu'ils sont catalogués « sensibles », en plus ils sont déjà étiquetés, il suffit de passer le périphérique il n'y a pas besoin d'aller très loin, je crois que là, ça crée des tensions supplémentaires, peut-être même dans certains quartiers de Paris, il y a certains îlots où ça se passe plus ou moins bien, là ça crée des tensions, c'est sûr. Le policier on sait qu'il n'est là que pour chasser.

Question : A qui profite vraiment cette politique ?
Ex-O.P. :
Je pense, ça c'est une opinion qui m'est personnelle, qu'il y a de gros problèmes sociaux, on a besoin d'un ennemi comme dans toutes les sociétés, il n'y a pas de guerre, là on a trouvé un ennemi de l'intérieur, le vilain, le méchant. Alors le problème c'est que les vrais délits, les vrais crimes, on ne peut pas en claquant des doigts augmenter d'un seul coup le taux d'élucidation, alors on crée ce sentiment, cette panique qui consiste à dire : « Vous vivez au Bronx, tous, votre vie est en permanence en danger, on va vous dépouiller, vous égorger... » Et donc, on met du bleu partout. Et pour justifier qu'il y a des hommes providentiels, des gouvernements providentiels, on interpelle. Ça rassure les gens et les esprits sont quand même bien préparés je trouve. Parce que je crois que quand je suis rentré dans la police c'était l'excès inverse, on ne pouvait pratiquement rien faire, même dans les cas très difficiles. Maintenant les gens sont prêts, à ma grande surprise, à accepter d'être fouillés, à être contrôlés, à mettre leurs mains partout, (allusion aux prises d'empreintes ADN) à être photographiés. Je suis assez scandalisé, entre le pas assez et le trop... là je crois qu'on est vraiment dans le trop, parce qu'avec les moyens actuels on ne pourra peut-être plus revenir en arrière, sur les fichages, l'atteinte aux libertés. Maintenant pour un vol à l'étalage on se retrouve avec un prélèvement ADN si on a été condamné. Tout individu condamné même pour quelque chose de minime, même une amende correctionnelle de principe, il a un casier et il est prélevé ADN, c'est une flétrissure.

Partie 3 : Mise au pas

Plusieurs lois vont modifier profondément le fonctionnement de la police. En 1995, notamment, une loi prévoit la fusion des corps entre gardiens de la paix et officiers de police judiciaire... Ce changement de statut va avoir de nombreuses répercussions...
Ex-officier de police : A la permanence de nuit, puisque j'ai travaillé trois ans sur un secteur à la nuit, on nous ramenait un délit supposé des fois, une tentative, on renvoyait les gardiens de la paix avec une annotation du rapport, et on faisait une main courante en mettant que le délit n'était pas spécialement établi ou que l'interpellation était peut-être douteuse, ou que le motif du contrôle n'était pas bon. L'officier de police judiciaire était une garantie parce que c'était presque une administration opposée. Je schématise mais c'était presque ça : la police judiciaire et de l'autre côté la police en tenue. Alors c'est vrai que c'était pas très souple, il y avait des guéguerres internes mais ça faisait une sorte de séparation des pouvoirs. Et quand il y a eu cette fusion (1995 : Loi d'orientation et de programmation sur la sécurité) d'un seul coup se sont retrouvés sous la même autorité les officiers de police judiciaire et les gardiens de la paix qui ramènent les affaires et maintenant si on ne « prend pas » il faut s'expliquer : pourquoi on n'a pas « pris » l'affaire ? Et l'idée qui court, c'est que si un officier de police judiciaire ne « prend pas » c'est qu'il ne veut pas travailler, on ne conçoit plus qu'il ne « prenne pas ». Et la deuxième chose rendue possible par cette réforme, ça a été l'accès à la qualité d'OPJ (Officier de Police Judiciaire) par les gardiens de la paix. Normalement l'OPJ, sa casquette c'est le magistrat et en tant qu'inspecteur ou officier il était sous tutelle administrative, en fait une double casquette. Mais après la fusion des corps, les gardiens de la paix ont eu progressivement accès à la qualité d'OPJ, il y avait une raison économique, ça coûtait moins cher, plus on transfère vers le bas, moins ça coûte cher, mais en même temps ça a permis d'écraser un peu plus l'autorité judiciaire sous la coup de l'autorité administrative. Un gardien de la paix obéira plus à son chef qu'à la loi, pour résumer.

Question : Qu'est-ce qui a changé pour les différents services ?
Ex-O.P. :
Le service PJ de la préfecture de Police qui touchait au travail clandestin a disparu (...). Les services qui s'occupent des escroqueries et des infractions financières ont diminués ou n'ont pas augmenté, ce qui revient à une diminution parce que les infractions sont de plus en plus complexes maintenant avec les systèmes informatiques de transit de l'argent, les moyens technologiques de fraude, mais ça, ça n'intéresse pas.

Question : Quels sont les « services porteurs » ?
Ex-O.P. :
Dans une école de police il faut aller en BAC. Celui qui ne dit pas qu'il veut aller en BAC il passe déjà pour un démotivé, il sortira de l'école mal placé. J'allais souvent à l'ENPP de Vincennes qui forme les futurs gardiens, le rêve c'est d'aller en BAC, déjà pour la tenue et puis pour éviter certaines contraintes.
En BAC, dans leur jargon, ils disent : « Nous, on est des chasseurs, on n'est pas comme les autres, les autres c'est des soldats ». Avant il y avait une BAC ou deux, une BAC c'était exceptionnel. Maintenant il y a : la BAC Civile, la BAC de nuit, la BAC 75 qui couvre tout Paris, les BACs d'arrondissement, une BAC dans le Métro, Bac jour, BAC nuit, il y a des BACs partout. Et je peux dire en toute franchise que pendant trois années ou j'étais à la permanence de nuit à l'époque où il y avait encore la division police judiciaire et sécurité publique, je n'ai jamais vu les BACs ramener des crimes. Brigade Anti-Criminalité ça devrait être pour ramener des crimes, non, ils ramènent des délits au mieux, voir des contraventions. Quand ils sont en manque de crânes en fin de nuit, ils ramassent des contraventions. Moi j'ai vu des choses qui m'ont révolté : des BACs qui ramènent des vendeurs de poulbots ou de gri-gris à la sauvette. Alors ça ne sert à rien d'être BAC, d'être armé comme un playmobil pour ramener des vendeurs à la sauvette, c'est même l'argent du contribuable qui part en fumée.
Il y a toute une nouvelle manière de concevoir le métier qui a été mise en place. Je pense qu'on est passé à autre chose, à une autre conception de la police. Déjà il y a les médias au sens large, qui donnent une image du policier qui se balade en gilet pare-balle avec une mitrailleuse tout le temps, le recrutement qui a changé. La police, il y a vingt ou trente ans, il y avait beaucoup de gens qui avaient fait autre chose qui venaient du monde du travail, maintenant c'est le concours externe qui prime, il y a beaucoup de jeunes qui sortent des lycées ou des facultés, même pour les gardiens de la paix, donc c'est leur premier boulot. Ils ont une image de la police qui est celle-là. Avant c'était plus peut-être pour gagner sa vie. Moi, j'ai connu des vieux gardiens, ils avaient été à l'usine, ils avaient été carreleurs, ils se sentaient encore en rapport avec le monde du travail. Maintenant, une fois qu'ils ont passé l'habit de lumière, certains, j'ai l'impression qu'ils ne sentent plus qu'ils sont dans la population. Certains, pas tous, là aussi je me garde de généraliser. Il y a une part de ce sentiment peut-être, on ne s'intéresse plus, on n'est plus dans la population, la population c'est autre chose. Alors qu'un policier c'est quand même avant tout un citoyen, c'est un homme, un père de famille, en dernier il est policier comme on est dans n'importe quel métier. Et là, on a l'impression des fois que ça prend le pas.

Question : La création de la Police Urbaine de Proximité a-t-elle apporté quelque chose ?
Ex-O.P. :
Ça a été quelque chose qui a été détourné de son but et qui a été mal pensé, qui a été fait trop vite. Ils n'ont pas pensé aux conséquences qu'aurait l'unification des corps par exemple. Il y avait aussi des mesures économiques : il s'agissait de réduire les effectifs et ça a été fait. Parce que les effectifs ne sont pas en constante augmentation, c'est faux. Il y a eu les ADS, les vacataires et surtout on a pyramidé vers le bas, c'est-à-dire que l'encadrement s'est restreint. Il y a très peu de commissaires, de moins en moins d'officiers et il y a une très grosse base. Ça a permis de transférer les charges comme ça vers le bas, à effectif constant on arrive à dépenser moins et la PUP c'était aussi un de ces objectifs-là. Il y a pas mal de choses qu'on pourrait dire qui sortiraient du sujet mais qui permettent de comprendre comment on arrive à faire fonctionner un système en tenant les personnels. Les personnels sont tenus et je crois que c'est un des problèmes de base de la police, c'est d'être sorti du droit commun de la Fonction Publique. Je crois que c'est un des noeuds du problème, c'est essentiel. Il est plus dangereux à l'heure actuelle de désobéir à son chef qu'à la loi. Il vaut mieux faire une garde-à-vue illégale, que ne pas la faire alors que le chef a demandé des chiffres. Ça, c'est une certitude, et j'en ai des échos quasi quotidiens par des policiers que je continue à fréquenter. Ce n'est pas parce que j'ai quitté la Maison que je rejette tout le monde, je rejette le système qui à mon avis est en train de se pervertir comme il ne l'a jamais été, du moins à ma connaissance.

Partie 4 : Et la justice ?

Question : Quelle est l'action des politiques ?
Ex-O.P. :
Il y a un effet de surenchère permanente, de langage de guerre, de reconquête, ce sont des mots qu'on entend : « pacification », « reconquête », « nettoyage », donc on est dans un langage d'occupation, de guerre, en permanence. Il y a toute une terminologie que je n'ai jamais entendue avant, qu'on entend depuis quelques années. Maintenant, ils disent les crapauds quand ils parlent des interpellés, même dans les écoles de police : « Quand vous interpellez un crapaud, quand vous demandez les papiers au crapaud... » Alors là, les bras m'en tombent. Avant il y avait un argot policier qui était différent mais pas ce genre de terme : « crapaud », avec toute une image qui est derrière. « Crapaud » c'est le jeune, pas forcément bien conforme... Alors effectivement ils ne le sont pas tous, mais pour survolter des pans entiers de population il n'y a pas mieux que ce genre de terminologie. Je crois qu'on est dans une politique de maintien de l'ordre permanent, de régulation sociale par la police.

Question : Alors qu'il n'y a pas de désordre permanent...
Ex-O.P. :
Non, on n'est pas en guerre. Il y a des problèmes mais il y en a dans tous les pays. Non, on ne vit pas à Disneyland, il y a des délits, mais ça ne devrait pas être traité comme ça. Il y a plein de faits qui viennent converger comme ça vers une politique qui place la sécurité, ou la pseudo-sécurité, au centre des choses. Moi je dis la « pseudo-sécurité » parce que si on est victime d'une infraction très grave, ça peut arriver à n'importe qui comme c'est toujours arrivé, je ne sais pas si le service sera mieux rendu qu'avant, je n'en suis pas du tout persuadé, parce que les services d'investigation ne sont pas plus forts qu'avant, même plutôt moins. Par contre, on a plus de chances de se faire interpeller pour une broutille, ça c'est une certitude.

Question : Quels nouveaux pouvoirs vont être donnés à la police ?
Ex-O.P. :
On va passer à des possibilités de fouille et de perquisition qui sont plus grandes, des gardes à vue de six jours, pour le terrorisme on dira, oui, mais qu'est-ce qui dit qu'on n'accuse pas les gens de terrorisme pour avoir droit à des gardes à vue de six jours... et tout ça va être hors contrôle des juges alors que la magistrature a quand même un rôle d'équilibre. Entre eux ils ont déjà des contre-pouvoirs : la parquet, l'instruction, le siège - en théorie du moins parce que là aussi le ministre les a bien repris en main - mais toujours est-il qu'ils vont avoir de moins en moins de contrôle sur les services d'investigation, les services de police qui sont eux-mêmes poussés par leurs propres chefs : les commissaires, c'est eux qu'on retrouve dans les cabinets, et eux ils veulent supplanter le procureur, voir le juge d'instruction. L'autre jour, on m'a parlé d'un chef de service que je connais un peu et il a dit : « Les magistrats ils refusent de prendre nos interpellés, c'est de l'idéologie ». Non, ce n'est pas de l'idéologie, les affaires sont bâclées, c'est de la politique du chiffre, on interpelle à tout va. C'est la différence entre la pêche au chalut qui arrache les fonds et qui ne fait rien de bon, et la pêche à la ligne bien calculée, c'est n'importe quoi. On n'est pas à l'abri ici d'avoir une descente, on ramène quarante personnes et puis sur le tas, on essaie d'« habiller » comme on dit dans le jargon, d'en « habiller » quatre ou cinq et hop ! ça fera quatre ou cinq gardes à vue, alors qu'il n'y a rien au départ. On n'est pas à l'abri de ce genre de chose maintenant, parce qu'il faut faire du chiffre. Et donc les magistrats avec la masse qui leur arrive, il faudra traiter : faut faire, il faut traiter. Ça n'est plus conçu comme une séparation des pouvoirs mais comme une division du travail, et c'est là que ça devient dangereux, sur le plan philosophique et de la sécurité et de la justice.

Question : Les magistrats subissent-ils des pressions dans ce sens ?
Ex-O.P. :
A partir du moment où le ministre de l'Intérieur est tout-puissant, il n'a pas une autorité officielle et directe sur la Chancellerie, mais dans la pratique on a bien vu de quoi il retournait. Le ministre de l'Intérieur impulse la politique pénale en France, c'est une évidence. Il se prononce sur les cas des magistrats « défaillants » comme il dit, « fautifs », il réclame des sanctions. Moi je pense qu'il a un grand pied dans la Chancellerie déjà. Et il ne se fait pas tellement refouler par ses collègues. Parce que je pense que c'est une aubaine pour un gouvernement qui est confronté à autant de difficultés sociales. C'est très bien de focaliser les gens sur ce problème : l'Ennemi de l'intérieur. C'est une aubaine cette histoire de sécurité et les pressions évidemment sont politiques. Déjà, les procureurs n'ont pas l'indépendance des autres. Le procureur représente l'État, donc il représente le gouvernement qui lui même est aux commandes dans l'État. Donc, à partir de là, ils sont déjà bien plus ficelés. Puis les juges d'instruction sont tout de suite pointés du doigt quand ils ne vont pas dans le sens voulu. Maintenant, le ministre de l'Intérieur condamne directement, il dit : « Dans telle affaire, il est inadmissible que... », donc il se met à la place du juge d'instruction, il commente et même des ministres qui n'étaient pas des tendres ont été très largement... J'ai souvenir de déclarations de Poniatowski qui avaient fait scandale bien avant que je sois dans la police, parce que justement il s'était lancé dans des diatribes contre des magistrats et puis il avait réclamé une peine de mort à l'époque, je crois, alors on avait dit qu'il sortait de son rôle, ça avait quand même fait scandale à l'époque. Maintenant, je ne vois pas tellement la presse s'inquiéter de l'ingérence permanente de Sarkozy dans la Justice. Je trouve ça assez scandaleux.

Question : Et concernant des problèmes plus larges comme le fichage génétique.
Ex-O.P. :
Au début c'était les délits sexuels, ça passait assez bien dans la population, parce qu'il y a eu des viols suivis de meurtre alors ça passait assez bien. On va garder ça pour l'exception, c'est ce qui a été annoncé. Et puis après, en catimini, ça a été étendu à toutes les condamnations même pour des délits mineurs : le port d'arme, genre opinel pas la kalachnikov, l'exhibition etc. Et on retrouve ces gens-là, ils sont convoqués avec impossibilité de s'y soustraire, parce que s'ils ne viennent pas ils risquent en plus une sanction pénale, le parquet est avisé, il y a un texte de loi là-dessus que je n'ai plus en tête... j'en ai traité quelques uns de ces dossiers. Ce qu'il y a c'est que c'est un fichage étendu à des délits tout à fait mineurs qui autrefois n'aurait pas eu lieu d'être et qui n'était pas prévu dans la loi initiale. Mais, comme je disais, on glisse vers toujours un peu plus de sévérité. Il y a une idéologie de la sévérité, il y a un aspect moral, transcendant derrière : il faut punir, il faut être sévère, les gens sont responsables de leurs actes, c'est presque... on vit dans une société laïque mais on a l'impression qu'il y a une sorte d'idéologie du châtiment, de la punition, de la rétribution, c'est quelque chose d'un peu gênant comme ça.

Partie 5 : Une omerta ?

Question : Y a-t-il des déçus dans la police ?
Ex-O.P. :
Il y a quand même des déceptions mais toute tentative de dire la vérité est mise hors-la-loi. Même si on a raison, on est rejeté parce qu'on vient déranger un ordre établi, c'est comme ça. Il y a plusieurs cas. Je suis un de ceux qui s'en est le mieux sorti parce que j'ai réussi à sortir de là, mais il y a le cas d'Éric Blondin qui a dénoncé des violences. Et les violences elles sont liées à quoi ? Ce n'est pas parce que les policiers ont un chromosome qui les rend plus violents que les autres, c'est pas tellement ça. Je crois que la politique du chiffre, la multiplication des contrôles destinés à trouver des affaires bidons surexcite tout le monde, et tôt ou tard, sur la quantité, il y a beaucoup plus de risques de dérapage. En fait, on ne peut pas isoler les problèmes : politique tout court, politique du chiffre, dérapages qui s'ensuivent, répression interne à la police - ce que j'expliquais encore récemment à une réunion publique - qui empêche les policiers de s'exprimer et qui leur mène une vie d'enfer. On a vu l'affaire récente - qui en fait n'est pas unique, elle est sortie celle-là je ne sais pas pourquoi - c'est l'affaire Roland Gatti, ce policier de cinquante-deux ans, qui n'a rien à gagner ni à perdre, un simple délégué syndical dans sa région, pas un ponte du syndicalisme, et qui sur un mouvement humain de révolte sur les expulsions a voulu parler. Et il a été rejeté, les autres syndicats ne l'ont pas défendu ou l'ont fait très mollement. Il disait qu'il était inadmissible de « faire les fonds de tiroirs », d'aller « faire des familles entières pour faire du chiffre », qui sont expulsables ou qui ne le sont pas mais qu'on maintient dans des conditions terribles simplement pour alimenter les statistiques. Et donc c'est une affaire qui a fait pas mal de bruit puisque la presse nationale s'en est faite l'écho, et là il y a un petit mouvement de soutien qui s'est crée auquel je participe par le biais de Sud Intérieur qui m'a demandé de l'aider le cas échéant devant un tribunal administratif. Comme je ne suis plus dans la police, j'ai quand même une petite marge supplémentaire pour participer en tant que citoyen et dire des choses pour lesquelles j'ai été durement réprimé dans les trois dernières années. Puisque j'ai moi-même été privé d'avancement, déplacé à mon retour de syndicat, rétrogradé dans ma notation et mis dans un placard... déplacé et au sein de mon nouveau service mis dans un placard, et à la demande d'autres syndicats en plus qui estimaient que j'étais dangereux, moi, sale gauchiste, que je risquais de leur bloquer les avancements, donc ils ont négocié ma tête avec le chef de service. Il y a une chaleureuse ambiance et ça, c'est une réalité. Gatti, tout le monde lui tourne le dos, il paraît qu'il serait à moitié en dépression. Éric Blondin qui est assez connu, qui est d'ailleurs cité par Sud Intérieur et repris par Sud Éducation, cite plusieurs cas de policiers comme ça, et il est actuellement en position de harcèlement terrible, il est arrêté. Et ça, c'est un problème qui permet à l'administration d'empêcher la diffusion de l'information. Plus la répression anti-policier de l'intérieur est dure, plus il y a d'omerta, plus l'État est fort, parce qu'il peut discréditer, il peut dire : « Vous voyez, de l'intérieur, il ne se passe rien. » Personne ne va contester.

Question : Quels sont les moyens de pression ?
Ex-O.P. :
Si la hiérarchie dit : il faut faire de la garde à vue, on fait de la garde à vue. Et même ceux qui ont raison, on leur reproche en fin d'année... on ne peut pas prendre tout de suite les officiers ou gardiens qui refusent – j'en connais, il y en a beaucoup plus qu'on ne croit – on ne peut pas les prendre tout de suite comme ça et les sanctionner, ce n'est pas possible directement, juridiquement, mais sur la notation, on marque qu'ils n'ont pas la « culture du résultat ». Un fonctionnaire de police vient de me montrer sa feuille de note récemment : « Doit faire sienne la culture du résultat », donc baisse d'un point et les conséquences très lourdes que ça a, puisque après c'est la non-proposition à l'avancement, c'est beaucoup de choses... Donc l'administration d'une part sanctionne, d'autre part, elle évite que les gens qui ne rentrent pas dans le système accèdent à des grades de décision même minimes, même chefs d'une unité ou d'un secteur, parce que d'un seul coup les statistiques s'en ressentiraient, ce n'est pas bon pour la carrière de ceux qui sont encore plus haut. Parce que chacun à son niveau est pendu au niveau carrière, au niveau mutation, parce que la police est sortie - c'est tout le noeud du problème - et sort de plus en plus du cadre de la Fonction Publique.
C'est très très perceptible, sur deux décennies j'ai eu le temps de le voir. Le problème, c'est qu'avant il y avait des gardes-fous, on pouvait tenir, il avait des garanties. Tel flic ne plaît pas, il s'oppose, mais statutairement on ne peut pas le toucher, un peu comme un prof maintenant, peut-être plus pour longtemps. Après, avec l'abandon de ces garanties, on est une victime livrée en pâture. Un des collègue de Sud a été très emmerdé, il est passé par un tribunal administratif pour être nommé en grade, il y a eu des collègues très... d'ailleurs ils ont fait sortir un article sur internet intitulé : « Sans casque, ni bouclier, la répression... ». Et il cite trois cas dont le mien, Éric Blondin et un autre qui est à Sud et qui avait refusé de faire chauffeur d'une préfète (NB : Il s'agissait en fait de convoyer le fils d'une préfète). Son statut ne l'a pas protégé, il a été tout de suite mal vu. Il a dit : « C'est pas normal que les gens se fasse convoyer comme des seigneurs avec l'argent public, moi je refuse ». Et son statut ne l'a pas protégé. On l'a déplacé, on l'a mis dans un service bidon etc. Lui, c'est un chef de garage, donc il fait partie du personnel technique, mais ça fait partie de la même... Et Éric Blondin il dira la même chose que moi, il a dit : « Moi, ça ne m'empêche pas de croire à mon boulot mais en même temps de dénoncer quand il est mal fait ». Et il a effectivement dénoncé deux collègues. Enfin, il a dénoncé des faits, même pas des collègues : « Voilà il s'est passé ci et ça, des violences... ». Il a été mis à l'écart, les collègues ont été dressés contre lui. A une époque, on avait quand même des garanties, sauf une bêtise dûment constatée on avait quand même droit à une carrière, maintenant c'est fini, tout est dans les mains du chef et quand le chef n'est pas content, le subordonné n'a droit à rien. Il faut voir que dans la pyramide, il y a : le gardien de la paix, le brigadier, le brigadier-chef, le major, le lieutenant, le capitaine, le commandant, ensuite il y a les commissaires, ça va jusqu'à contrôleurs généraux, inspecteurs généraux. Il y a une pyramide énorme, donc c'est un système très très paralysant.

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