...me taxer "d'opportunisme" à la lecture de ce post ("encore" de l'info sur Haïti).
C'est un risque que je prends en publiant ici, cet article d'Etant Dupain journaliste Haïtien), qui a le mérite de lever un coin de la chappe de plomb qui pèse sur Haïti depuis trop longtemps...
Les pseudo "livres d'or" ou forums amicaux (il y en avait un sur msn.fr qui a déjà disparu d'ailleurs), destinés à recueillir des messages de soutien aux Haïtiens (euh tiens à propos : comment seraient-ils sensés en prendre connaissance de ces messages ???), servent surtout à vomir des propos dans lesquels le racisme primaire rivalise de fait avec l'inculture générale cf. par exemple celui de "La Provence" où les attaques envers le peuple Haïtien et sa prétendue incapacité à sortir de la pauvreté sont des plus virulentes !
L'un des posteurs s'étonne qu'il soit question d'une dette envers Haïti... Ce charmant Monsieur ferait sans doute mieux de cantonner son propos au football et aux brèves de comptoir domaines dans lesquels il excelle très certainement) !
Sur le net, toujours, les brèves d'actualités ont fait état des " morts français", des "survivants français" arrivés en France" (euh ? pourquoi spécifier la nationalité des disparus ? Faudrait-il avoir plus de peine parce qu'ils étaient Français ?
Enfin, il ne faudrait surtout pas oublier, comme le dit Gérard Amy : "Haïti comme tant d'autres pays du Sud ne sont pas pauvres par le fait du hasard ou de la fatalité".
La dette extérieure d’Haïti, une hypocrisie française
Haïti vient d’être frappé par un terrible séisme. Chacun y va de sa larme.
Mais cette catastrophe s’ajoute à d’autres, évitables celles-là, réparable pourl’une d’elle. Sans elles, le drame d’aujourd’hui aurait des effets moins cruels et des vies seraient sauvées en ce moment même.
Car les conséquences d’un tremblement de terre ne sont pas identiques dans un pays riche et dans un pays pauvre, ruiné et pillé.
La France accorde une aide humanitaire dont nous devrions être fiers.
Il vaudrait mieux qu’elle rende à Haïti ce qu’elle lui doit.
En 1803, après 300 ans d’esclavage, Haïti se souleva et mit en déroute l’armée française. Vint ensuite la déclaration d’indépendance abolissant l’esclavage en 1804.
En 1825, les Français exigèrent le paiement d’une somme équivalente à 21 milliards de dollars actuels pour reconnaître l’indépendance du pays et renoncer à une nouvelle invasion.
Aujourd’hui, Haïti doit rembourser d’énormes sommes au FMI, organisation où la France dispose d’un poids important.
Mais, si elle discourt en faveur du développement de ce pays appauvri par toutes ces politiques, elle n’a aucun geste concret pour y aider.
Ce refus de payer sa dette s’aggrave avec le refuge qu’elle accorde à l’ex-dictateur Jean Claude Duvalier, exilé en France (après 29 ans de dictature de père en fils) avec une fortune de 900 millions de dollars, volée dans les caisses de l’Etat haïtien, soit une somme alors supérieure à la dette externe du pays.
Ainsi, le devoir de la France est de permettre à Haïti de récupérer ce qui reste de l’argent volé en extradant Duvalier qui comparaîtra devant la justice haïtienne.Etant Dupain, journaliste haïtien.