vendredi 19 mars 2010

Un post de Claude Ribbe pour, si besoin était, rafraichir les mémoires !

J'emmerde Karam, le béké féroce de Pécresse, qui utilise l'argent de la République pour faire des procès aux écrivains! Par Claude Ribbe - réagir sur le blog de Claude Ribbe

Fin mai 2008, je disais ce que je pensais de Patrick Karam, aujourd'hui numéro 2 sur la liste de l'UMP pour les régionales à Paris. Au moment où Anne Hidalgo vient de remercier cette nullité pour avoir débité toutes les sottises qu'il pouvait au cours d'un débat mémorable
http://www.lesindiscrets.com/article-9750-indiscret-hidalgo-remercie-karam.html , il m'a semblé qu'il valait la peine de le rééditer. Ce billet prémonitoire qui annonçait l'embrasement de l'Outre mer et le départ de Jégo m'a valu deux procès que Karam, abusant manifestement de sa fonction, a financés avec l'argent du contribuable. Le premier de ces procès a valu au béké de Pécresse d'être condamné à me verser 1000 euros, par un joli retour de boomerang. Le résultat du second sera connu le 25 mars à la 17e chambre correctionnelle de Paris à 13 h 30, quatre jours après la Bérézina électorale annoncée pour Karam et consorts. En 2008, j'avais oublié de dire à Karam que je l'emmerde. Un oubli aujourd'hui réparé !

VOICI LE TEXTE INCRIMINE :

Lorsque François Fillon a annoncé que le 23 mai s’ajouterait au 10 mai pour célébrer la mémoire de l’esclavage, personne n’a rien compris et je suppose qu’il n’a rien compris lui-même. Nicolas Sarkozy a parlé d’une promesse électorale qu’il se devait de tenir. Mais vis-à-vis de qui s’est-il engagé ? Dieu seul le sait. Le 23 mai ? Pourquoi pas le 24 ou le 26 ? À cause d’une marche qui a eu lieu il y a dix ans ? Cela paraît un peu insuffisant pour que toute la France s’extasie. Pendant la campagne électorale présidentielle, est apparu un inconnu, Patrick Karam, qui s’est présenté au candidat Sarkozy comme la personnalité la plus populaire de l’Outre-Mer sur la foi d’une « puissante association » qu’il a créée en 2003 et financée, paraît-il «sur ses économies», ce qui est méritoire quand on sait le mal qu’il a pour offrir un verre d’eau. D’où vient ce Karam ? Personne ne l’a jamais su. Le personnage est haut en couleur et finalement assez sympathique (au second degré bien sûr). Origines libanaises ou peut-être cubaines, torse bombé, tête de catcheur, oeil de biche, vocabulaire de colleur d’affiche, manières de vendeur de saucisses. Brut de décoffrage, fort en gueule, caractériel, se disant ceinture noire de karaté, parlant un français approximatif mâtiné de créole, il brandit l’invective et menace volontiers d’en venir aux mains lorsqu’il est contrarié. N’annonçait-il pas naguère, l’œil injecté de sang, et maîtrisant mal une soudaine crispation du muscle facial qui décèle sa colère, son intention de «kärcheriser Sarkozy», de «péter la gueule à Claude Guéant», de s’enchaîner aux grilles de l’Élysée si on ne lui donnait pas séance tenante une voiture de fonction de grosse cylindrée ? J’ai assisté à une scène mémorable où il a fallu le retenir à deux dans un café, car le bougre venait d’apercevoir Alain-Gérard Slama, le chroniqueur du Figaro, auquel, allez savoir pourquoi, il voulait administrer séance tenante une sévère correction. Je me suis toujours demandé si c’était de la folie ou de la bêtise. Sans doute un peu des deux. Ayant un penchant pour les excentriques, j’ai fini par trouver le personnage assez amusant et à m’en égayer de temps en temps. Karam n’a jamais vraiment été un ami, mais, je l’avoue, pendant un temps j’ai eu un faible pour lui et je l’ai même supporté plusieurs fois à déjeuner, ce qui est une épreuve, même lorsqu’on n’est guère pointilleux sur le savoir-vivre. J’ai fait semblant de ne pas entendre ses plaisanteries douteuses sur les « makomés » (manière péjorative de désigner les homosexuels aux Antilles). Des plaisanteries si récurrentes que je me suis demandé s’il n’en était pas un, si ce n’était pas une manière de me déclarer sa flamme. Tout cela aurait pu me rendre presque indulgent si son discours décousu n’avait bientôt viré à la xénophobie pure et dure. Rama Yade elle-même s’en est émue dans une lettre assez imagée dont la copie m’est parvenue et que je rendrai peut-être publique un jour.
Bref, en se servant des associations de l’Outre-mer comme d’un marchepied, Karam est parvenu à obtenir une petite boutique dans les communs de l’hôtel du secrétaire d’État à l’Outre-Mer. La place n’est pas mauvaise. Les plus modérés soutiennent qu’il perçoit 8000 euros chaque mois. Certains parlent de 12 000. Plus les frais. Cependant, la définition des activités du «délégué interministériel à l’égalité des chances des Français originaires d’outre-mer» est des plus vagues. Karam m’ayant confié un jour que Sarkozy allait lui donner du travail mais qu’il était incapable de définir son poste, je lui avais, pour rire, rédigé sur un coin de table une lettre en lui recommandant bien d’exiger que sa mission soit «interministérielle», ce qui lui permettrait d’avoir la paix. J’ai l’impression que ce que je prenais pour un canular a vraiment marché. L’improbable s’est produit : Karam a obtenu une sinécure sur mesure. Sans diplôme approprié, sans qualification, sans manières, le voilà mamamouchi. Au bluff. Un directeur de cabinet, un chef de cabinet. Un vrai ministricule.
Notre délégué interministériel parade donc à présent aux frais du contribuable dans une 607 gris métal conduite par un chauffeur. Pour lui, cette voiture, dont il a sans doute longtemps rêvé, est le symbole du pouvoir qu’il pense détenir sur ses compatriotes. Lors d’une manifestation récemment organisée par RFO à l’université de Saint-Denis, il même a exigé que l’automobile entre sur le campus et soit garée à la porte du bâtiment où se tenait la réunion, pour que tout le monde puisse admirer celui qui se prend, dans son carrosse, pour le gouverneur du Cinquième DOM.
S’il en avait eu les compétences et la volonté, Karam aurait pu donner un peu de sens à sa fonction. Les Ultramarins ont vraiment besoin d’être aidés. Le Bumidom les a relégués dans des banlieues et dans les bas emplois de la fonction publique. Le fameux « génocide par substitution » dont parlait Césaire. Au lieu de cela que fait-il ? Il intrigue, il fulmine, il essaie de terroriser, il monte des coups. Personne ne dit rien, car les Ultramarins de métropole sont vulnérables. Karam leur fait peur, menaçant (toujours par personne interposée) d’utiliser ses « réseaux » pour bloquer une subvention, une mutation. Et surtout, il attend. Il espère. Quoi donc ? La place du secrétaire d’État. Yves Jégo, à peine nommé, partit en Nouvelle-Calédonie. Celui qui voulait être calife se précipita aussitôt à l’Élysée pour se faire photographier et déclarer que le Président lui avait « renouvelé sa confiance » et entendait lui donner un « rôle ». La passion de Karam pour Nicolas Sarkozy est assez bizarre. Il n’est pas certain qu’elle soit réciproque.
En réalité, le seul qui apprécie ce curieux personnage soudain infiltré dans l’appareil d’État est le président du CM98 (Comité de marche du 23 mai 1998), une petite association dont Karam, en privé, ne se prive pas de dire qu’elle ressemble beaucoup à une secte et son président à un gourou illuminé. Pour des raisons obscures, le président de ce CM98 s’est mis en tête d’obtenir que le 23 mai soit un jour de mémoire. Nicolas Sarkozy, pensant faire plaisir à un outre-mer qui a massivement voté contre lui, a cédé. Cela ne lui coûtait rien.
Que peuvent penser les Français ? Une loi a été votée en 2001. En 2006 une journée de mémoire a été décidée par le président de la République. En 2008 une deuxième journée de mémoire, treize jours après la première. C’est à se demander si cette multiplication des dates n’est pas une manière de ridiculiser les descendants d’esclaves.
Pour se donner une raison d’être, Karam fait aussi dans la Culture. Un rôle de composition, on s’en doute. Le voilà qui se pique de rendre hommage à Césaire en organisant une « veillée » le 19 avril devant la Sorbonne en présence du ministre de l’Agriculture (un clin d’œil sans doute aux planteurs de bananes de la Martinique).


Mais c’est surtout la cérémonie du 10 mai 2008 dans le jardin du Luxembourg qui restera dans les annales. Pas à cause du discours du président de la République qui n’avait rien de surprenant puisqu’il se déclarait décidé à appliquer la loi Taubira, mais du fait que Karam avait réussi à se substituer au comité présidé par Françoise Vergès, laquelle, écoeurée, assistait à tout cela en «ethnologue». Karam représentant les descendants d’esclaves, c’était assez curieux. Les très rares mélomanes de l’assistance ont certainement apprécié la véritable exécution capitale infligée à l’œuvre du chevalier de Saint-George par les Archets de Paris dont une sono de pacotille crachait les fausses notes émises pas des crin-crin désaccordés. Les historiens se sont peut être alarmés de l’omniprésence ce jour-là d’un spécialiste qui attribue au musicien-escrimeur un père de fantaisie et le fait naître six ans avant sa venue au monde. Tout cela n’aurait guère d’importance si la cérémonie ne s’expliquait par la haine que Karam me voue. Parce qu’après avoir travaillé pendant trente ans sur Saint-George, j’ai publié en 2004 une biographie qui aujourd’hui fait référence, parce que j’ai écrit un spectacle mis en scène à Versailles par Bartabas qui a rendu Saint-George populaire en attirant 50 000 spectateurs en 6 représentations. Parce qu’en 2007, j’ai été l’invité officiel des cérémonies de l’abolition de la traite à Westminster en présence de la Reine d'Angleterre.

Tout ça pour ça ! Au-delà de la tectonique du ressentiment, Karam a surtout démontré ce jour là de manière éclatante, à travers ce seul exemple, qu’il n’était pas là pour défendre les Ultramarins de métropole contre l’inégalité et l’injustice mais bien au contraire pour créer inégalité et injustice au gré de ses lubies. Sachant qu’un de ses compatriotes guadeloupéens, descendant d’esclaves, était incontournable sur Saint-George, ce jour-là, il a délibérément tenté de mettre en valeur (si l’on peut dire) un métropolitain. Et il a choisi le plus incompétent, ne comprenant pas que c’était à Saint-George qu’il faisait injure et, à travers lui, à tous ces Afro-descendants qu’il méprise profondément. Je n’irai pas jusqu’à dire pour résumer que Patrick Karam est viscéralement raciste, mais je confesse qu’il m’arrive souvent de me poser la question. Il n’est pas sans importance de savoir que c’est à la suite de cette publication sur Saint-George que j’ai connu Patrick Karam et créé au sein du Collectif Dom, une commission Culture avant d’assumer, fin 2006, la présidence de cette association. C’était en décembre 2004 lors d’une manifestation qu’il avait organisée entre la République et la Bastille et qui réunit un millier de participants. Je compris beaucoup plus tard que c’était grâce à la participation de syndicats qu’il avait réussi à manipuler. Karam était la cible de nombreuses attaques au motif qu’étant d’origine libanaise, il n’était pas le Guadeloupéen le plus représentatif qu’on pût trouver et que tout cela sentait le roussi.

Naturellement, je pris sa défense au nom de l’antiracisme. J’avais de nombreuses activités parallèles à la rédaction de mes ouvrages et je m’exprimais régulièrement sur mon blog. Le soutien apporté à mes combats et la reprise de la plupart de mes textes fut la principale activité du Collectif DOM en 2005-2006 : réhabilitation du général Dumas, dénonciation des propos insultants tenus contre les descendants d’esclaves par Pétré-Grenouilleau, Sevran, Frêche ou Finkielkraut, lutte pour l’abrogation de l’article 4 de la loi du 23 février 2005, contre les projets de statistiques « ethniques ». Lorsque parut Le Crime de Napoléon et que cela fit quelque bruit, le Collectif Dom organisa aussitôt une manifestation devant les Invalides qui réunit plus de journalistes que de participants. Karam tentait de se servir de moi pour se donner de l’importance. C’était plutôt flatteur. Il se disait de gauche. Mais grâce à son association, il réussit à approcher des conseillers de Nicolas Sarkozy. Des revers de fortune l’obligeaient à trouver un emploi. Fasciné par le pouvoir, il espérait être nommé préfet à l’égalité des chances. Mais Chirac s’y serait opposé. C’est dans ce contexte que Patrick Karam annonça - contre mon avis - le retrait de la plainte déposée par le Collectif DOM contre l’historien Pétré-Grenouilleau. Ce revirement fut négocié. Contre quoi et avec qui, cela reste un mystère.

Lorsque Karam proposa ouvertement de se mettre au service du ministre-candidat, il lui fallut bien annoncer son départ de l’association dont j’assumai peu après la présidence. Bien d’entendu, je demandai d’emblée à prendre connaissance des statuts, du règlement intérieur, de la liste des membres et de la situation financière. Si j’obtins bien, non sans difficulté, les statuts qu’il fallut modifier tant ils étaient étranges, je ne pus jamais avoir la moindre information sur l’état des finances ni la liste des membres. Et pour cause. Le Collectif DOM, qui annonçait «plus de 40 000 membres et sympathisants», n’avait en réalité que 10 adhérents qui se confondaient d’ailleurs avec son bureau. Quant aux finances, elles restèrent toujours opaques, le chéquier de l’association étant détenu par un fidèle, Daniel Dalin, qui en usait à sa guise et sans contrôle possible de ma part. N’engageant aucune dépense et n’encaissant aucune recette, je pris rapidement mes distances avec une organisation qui de fait était incontrôlable puisque manipulée de l’extérieur. Une indépendante, Béatrice Dhib, dévouée à Patrick Karam, en assurait la «communication».


Je cherchai vainement de savoir si elle était rémunérée et par qui. L’intéressée m’assura qu’elle était «free-lance» et qu’elle établirait des factures. La trésorière ne voulut jamais me les montrer. Il fut vite évident que Patrick Karam entendait continuer à présider le Collectif DOM à sa manière et par personnes interposées. J’en eus bientôt la preuve. Au début de l’année 2006, il me donna rendez-vous dans l’espoir de me remettre une enveloppe contenant des documents selon lui « explosifs » contre la présidente de la chambre de Commerce de Guadeloupe, Colette Koury, à laquelle il voue une haine apparemment obsessionnelle et qu’il accuse de toutes sortes de délits. Karam souhaitait que j’entame, au nom du Collectif Dom, une campagne de dénigrement contre cette Guadeloupéenne que je ne connaissais pas, au seul motif qu’elle aurait réclamé à M. Karam père que je ne connaissais pas non plus des arriérés de loyers. M. Karam père tenait un magasin dans le hall de l’aérogare de Pointe-à-Pitre (qui dépend de la Chambre de Commerce) et sa situation était alors des plus délicates. Bien entendu, je m’abstins de me mêler de cette histoire louche.


Curieusement, au cours de ce rendez-vous, Karam se leva précipitamment pour aller saluer avec empressement François Léotard qui passait par là. Karam se vanta d’avoir accompli des «missions» en Orient lorsque ledit Léotard était ministre de la Défense. À la vérité, il se vantait de toutes sortes de choses et il avait une façon inimitable de courir pour serrer la main des gens plus célèbres que lui, lesquels étaient fort nombreux. En juin 2007, après l’élection de Nicolas Sarkozy, le loustic entama une campagne pour tenter d’empêcher Claudy Siar d’obtenir une fréquence de radiodiffusion dans la région parisienne. Claudy était, selon lui, l’agent de l’Afrique, de Bongo, du Cran, de Rama Yade et de Basile Boli. Une conspiration des Africains pour remettre les Antillais en esclavage. Un mail accréditant cette thèse loufoque me parvint un beau matin. Il émanait du Collectif DOM. Je n’en avais eu aucune connaissance préalable (alors que je présidais l’association). Signé de Daniel Dalin, secrétaire général de l’association, en télépathie directe avec Karam, il était empreint d’une telle haine et d’une telle xénophobie qu’il tombait sous le coup de la loi. Dalin étant analphabète, je me doutais bien qu’il avait été entièrement rédigé par son mentor (ce dont j’eus plus tard la confirmation). Je fis savoir dans l’heure mon intention de présenter ma démission à la prochaine réunion de bureau.


À partir de là, je n’eus plus aucun contact avec Karam, mis à part un SMS sibyllin qu’il m’adressa en décembre 2007 alors qu’il était en conflit ouvert avec Christian Estrosi, secrétaire d’État à l’Outre-Mer, sans doute dans l’espoir d’obtenir mon soutien. Entre temps Karam avait été nommé Délégué interministériel et il avait recruté Béatrice Dhib. En quelques mois, ses relations avec l’actuel maire de Nice étaient devenues si tendues que la presse s’en fit l’écho et qu’on arriva à une situation détestable et choquante. Le plus incroyable, c’est que les manœuvres qu’il utilisa alors, dignes d’un roman, furent assez efficaces pour qu’il reste en poste.
Ayant appris au début de l’année 2008 que j’étais toujours officiellement président du Collectif DOM, je fus obligé de convoquer dans les formes les 10 membres de l’association et de demander quitus de sa gestion à une trésorière dont je n’eus jamais aucune nouvelle. C’est finalement Charles Dagnet qui prit officiellement la présidence le 4 février 2008, dans des conditions régulières attestées par un constat d’huissier, ce qui l’amena a faire bloquer les comptes et à lancer une instance judiciaire aux fins d’obtenir des informations sur la gestion de cette bien curieuse association. Pendant ce temps, deux « hommes de paille » de Patrick Karam - Daniel Dalin et Régine Privat – chantaient les louanges du délégué interministériel au nom du Collectif Dom.


On aurait pu espérer qu’en dépit de ce contexte plus que suspect, Karam ferait néanmoins avancer le dossier des Ultramarins de métropole. En réalité, depuis un an, il a fait tout le contraire. Sa principale activité fut de tenter de se construire un réseau et de régler ses comptes avec les compatriotes qui lui déplaisent, c'est-à-dire à peu près tout le monde. Il n’est pas un jour où je ne reçoive une plainte de quelqu’un qui estime avoir reçu des menaces. Il y a de cela quelques semaines, il m’a même adressé un message d’insultes (via son attachée de presse Béatrice Dhib) où il m’accuse de «puer». Drôle de langage pour quelqu’un qui exerce une mission de service public sous la tutelle du Premier ministre.
Le bilan est particulièrement accablant. Après un an de gesticulations, on s’aperçoit non seulement que Karam n’a rien fait pour faire baisser les billets d’avion entre la métropole et Paris, ce qui résume à peu près sa mission, mais qu’il a osé présenter un plan pour sacrifier les congés bonifiés auquel les Utramarins sont particulièrement attachés. Sa tentative de s’approprier la mémoire de l’esclavage est pitoyable. Dans de telles conditions, le mieux serait qu’il disparaisse au plus tôt. Le 23 mai est une bonne date. Si tel n’était pas le cas, les soutiens qu’il prétend avoir auprès des békés pourraient bien conduire à une situation que je n’aimerais pas avoir à gérer. L’histoire a montré qu’il n’est pas prudent de jouer avec l’outre-mer.

Mon dixième ouvrage et quatrième roman va être publié le 16 avril 2010...


Mémoires du chevalier de Saint-George - roman - le nouveau livre de Claude Ribbe
éditions Alphée-Jean-Paul-Bertrand en librairie le 16 avril 2010 - isbn 2753805644


CONTINUEZ A SIGNER LA PETITION POUR QUE CESSE LE MEPRIS RACISTE DELA FRANCE A L'EGARD DU PERE D'ALEXANDRE DUMAS, HEROS DE LA REVOLUTION, GENERAL PRIVE DE LEGION D'HONNEUR DEPUIS 1802 POUR DELIT DE NEGRITUDE !

jeudi 18 mars 2010

Pseudos bourdes

Notre 1er snistre annonce "par erreur" la mort d’un policier qui au dernières nouvelles se rétablit de l’agression dont il a effectivement été victime mais pour qui l’issue fatale n’a heureusement pas eu lieu (lire).
Le rondouillard franc-maçon qui invente des "comptes à dormir debout" (
lire)
Les journalistes montent en épingle le score du FN (
lire) qui n’a rien fait de plus que récupérer ses "brebis égarées"…

Les élections régionales poussent nos UMPiens à dire tout et n’importe quoi (
lire ) pourvu que l’on détourne l’attention des vrais problèmes et surtout, comme toujours, on instille la peur, l’idée d’une insécurité toujours plus galopante.

Mais si je me souviens bien, son altesse Nainko Ier avait, en d’autres temps électoraux, promis aux français de débarrasser la France de tout ce qui ressemble à de l’insécurité en augmentant pour cela les forces de police, en "nettoyant les cités au karcher" en "renvoyant les clandestins chez eux" et toutes les horreurs qu’il a pu proférer dans le but unique de devenir "the président".
Mais aujourd’hui, à presque trois ans de règne que reste –t-il de l’engouement qu’il a suscité chez certains français un peu trop crédules ? Le sentiment chez beaucoup d’entre eux d’avoir été floués !
Et, jusque dans son camp (
lire), la déconvenue est cuisante. La police est toujours parent pauvre de la république, le chômage "explose les scores" la précarité menace de plus en plus de personnes.
Mardi prochain sera une journée de grève "nationale" mais avant ça, il y aura une opportunité de faire entendre notre (votre) mécontentement : en participant massivement au second tour des élections afin que les victoires de la gauche ne soient pas minimisées par un président qui continue à dire qu’il gagne même lorsqu’il prend un camouflet mémorable.

Et pour finir, un post (savoureux) du team sarkostique :

Personne n'a pu y échapper ces derniers temps, il a beaucoup été question de cinéma.De grands êtres bleus aux oreilles pointues, entre autres, sont apparus pour squatter les écrans dans une tenue qui, malgré leur couleur de peau, eut sans doute été mal perçue dans une municipalité UMP.Mais vous l'aurez sans doute remarqué, madame Lemercier et monsieur Elmaleh n'ont pas jugé bon de récompenser à sa juste valeur le talent avéré de nos gouvernants pour la comédie.
Quelle injustice !
Certains n'ont pourtant pas ménagé leurs efforts. Le forum Sarkostique se devait d'intervenir pour leur rendre hommage.
C'est pourquoi nous vous invitons à ressortir la robe de soirée Tati et à faire reluire les gobelets en plastique, car le champagne discount va couler à flots : nous allons vous livrer ici le palmarès 2010 de l'Académie des Kostiques du cinéma !

Pour le Kostique 2010 du meilleur espoir féminin, la lauréate est...Nadine Morano, pour No Smoking.Son entrée solitaire dans le café de Neufmaisons et les effets pyrotechniques qui l'ont accompagnée n'étaient pas sans rappeler les westerns de John Wayne. Cependant, la cavalerie n'arrivant pas, il a fallu qu'elle aille la chercher.

Pour le Kostique 2010 du meilleur décor, la lauréate est...Roselyne Bachelot, pour La Grande Illusion.En effet, il est impressionnant de constater que les bâtiments de l'AP-HP, vidés de leur personnel, désorganisés, déstructurés, pressurisés, continuent de ressembler à des hôpitaux.Il faut dire que c'est marqué dessus...

Pour le Kostique 2010 du meilleur montage, le lauréat est...Frédéric Delattre, maire UMP de Franconville, pour Citizen Kane. En tentant, à des fins électoralistes, de faire parler le passé du citoyen Soumaré, monsieur Delattre n'aura certes pas fait la preuve de son élégance, mais sa propension aux petites manœuvres politiciennes ne pouvait décemment pas rester sans récompense.

Pour le Kostique 2010 du meilleur son, le lauréat est...Luc Chatel, pour La Guerre des Boutons. La rapidité avec laquelle il vide l'Éducation Nationale de sa substance donne effectivement de curieux échos. Lorsqu'on lui parle de suppressions de postes et de problèmes d'effectif, il répond par le recours à des retraités ou des étudiants. Nous ignorons où en est le petit Gibus dans ses études, mais il risque fort de retrouver les bancs de l'école à une place qu'il ne soupçonnait guère. S'il aurait su, aurait-il venu ?

Pour le Kostique 2010 du meilleur film étranger, le lauréat est...Jean-Marie Lepen, pour Das Boot.En effet, si l'équipage a quitté le Paquebot avant qu'il ne coule définitivement, le vieux capitaine borgne n'a pas lâché les armes pour autant, et n'hésite pas à hisser le pavillon d'un pays souverain, l'Algérie, pour partir à l'abordage des élections régionales.On objectera que Le Pen n'est pas au gouvernement. Mais qu'importe que le requin n'ait plus de dents, tant l'océan est le même.

Last but not least, le Kostique 2010 du meilleur acteur ne pouvait revenir qu'à...Gérard Longuet, pour le Diner de Cons. Sachez que si vous aviez en projet de l'inviter à une soirée festive, vous augmenteriez d'autant vos chances en étant un vieux protestant issu de la bourgeoisie. Sans cela, monsieur Longuet pourrait bien trouver que vos chips ne sont pas symboliques du corps apéritif français...
Nulle satyre enfin dans ce dernier point, seulement nous ne pouvions achever sans attribuer un prix du courage et de la volonté à tous les bénévoles des Restos du Coeur, pour le remake de La Grande Bouffe qu'ils tentent d'organiser chaque année, au profit de démunis de plus en plus nombreux.
Merci encore à eux pour tous les efforts et le temps qu'ils consacrent à la solidarité. Chapeau !

Rappelons pour finir la sortie sur tous les bons écrans le 27 mars prochain du No Sarkozy Day, un film aux vertus relaxantes et pédagogiques dont nous serons tous les acteurs. Le forum sera fermé quelques jours à cet occasion. Disponible en lecture, mais sans possibilité de poster.En attendant de voir si 2012 sera l'année de la fin du monde ou celle du renouveau politique, rejoignez-nous au cinéma du quartier Sarkostique.
Mettez vos téléphones portables en mode "silencieux", servez-vous en pop-corn, installez-vous confortablement (pas ici, quelqu'un a renversé du soda...), et profitez de la séance : ce ne sera pas la dernière !
La Team Sarkostique

lundi 15 mars 2010

Ne pas minimiser la claque prise par le Sarko’s team !

La romance Sarkozienne prend l’eau et pas seulement dans l’alcôve de sa majesté !
Franchement, comment ne pas apprécier la gifle assénée de main magistrale à sa majesté par son "électorat râteau".
En effet, lui qui a été élu en ratissant large lors d’une campagne présidentielle où il n’a pas hésité à adopter le style lepéniste en chant des sirènes, se retrouve aujourd’hui dépouillé de ces voix caverneuses qui font le choix du "retour au bercail", dans le giron de la haine et de l’ultra-nationalisme privant ainsi le sieur Sarko et son clan de bon nombre de voix... Cela en est donc fini du flirt outrancier ?
En tout cas, la France ne sort pas grandie de ce premier tour qui voit une nette recrudescence de l’intolérance, de la xénophobie, de toutes les "valeurs" du lepénisme.

Et, même si dans plusieurs régions comme par exemple en Guadeloupe (viva Gwada !
lire) le parti socialiste est élu au premier tour ou doté d’une confortable avance (et peut sans doute compter sur le report de voix des militants de gauche qui n’ont pas boudé les urnes permettant au Front de Gauche de s’installer dans le paysage politique français) il y a du souci à se faire pour nos lendemains !

Car, si l’électorat de sa majesté semble ne plus croire en sa petite personne, ses mensonges d’état et son arrogance consommée on peut encore se demander pourquoi presque 50% des Français ne se sont pas dérangés pour aller voter !
Certes il y a tous les déçus du sarkozysme, ceux qui ont vénéré chaque parole de son altesse, prenant pour argent comptant toutes ses billevesées, et sont aujourd’hui fort dépourvus…
Pourtant est-ce vraiment en s’excluant de la citoyenneté que les choses changeront ?
Parce que soyons clairs, qui, aujourd’hui, pourrait encore éprouver l’envie de voir se poursuivre la politique sarkozienne ?
Qui peut croire encore que le chômage va baisser, que le pouvoir d’achat va augmenter, que "Super Sarko" va sauver le monde ???
La réponse est claire.
Pas ceux qui sont retournés dans l’antre de la bête, pas non plus tous ces français qui se sont abstenus, persuadés "qu’ils sont tous pareils", et qui continuent à croire que ne pas voter est la meilleure solution…
Et pas non plus ceux qui, jusque dans son camp, ne croient plus un iota de ses promesses creuses, et se sont lassés de ses logorrhées et rodomontades !
Allons citoyens ! Reprenez le chemin des urnes pour changer la donne !

Parce que rien ne changera sans nous… vous !

mardi 9 mars 2010

Un post de Claude Ribbe : Un rapport communautariste sur le communautarisme.

Un rapport communautariste sur le communautarisme.
Par Claude Ribbe - réagir sur le blog de Claude Ribbe ICI

J’ai appris, grâce à des "fuites" bien organisées sur Europe 1, qu’un rapport sur le racisme et le communautarisme était remis au ministre de l’Intérieur par MM. Wieviorka et Lozès. L’un est sociologue, promoteur de l’idée creuse et dangereuse de "diversité", défenseur de l’introduction de "statistiques ethniques".

Il est proche de Valérie Pécresse, à laquelle il a déjà remis un autre rapport. Parmi les rapporteurs de ce premier rapport Wierworka pour Pécresse... Patrick Lozès. Toute la leçon quelle en a tiré a été de mettre sur sa liste aux régionales Patrick Karam, l’homme qui semble confondre les Français originaires d’Afrique avec des sans-papiers polygames pratiquant l’excision, le braque interministériel qui fait des procès aux "noirs" avec l’argent de l’État.

L’autre rapporteur, Patrick Lozès, furieux d'avoir été éliminé de la liste Pécresse, est pharmacien, proche du Nouveau centre. Son existence publique, uniquement cathodique, est organisée par un réseau de journalistes, avec le soutien du CRIF et notamment d'Yves Kamani, proche de Karam, chargé des "noirs" au sein de cette organisation. Le soutien plus discret aussi de Patrick Karam, qui fait semblant de l'attaquer, pour brouiller les pistes, alors qu'ils font le même métier : entrepreneurs en zizanie.

Lozès se dit représentant des "noirs" de France et président d’une association, le CRAN, bien qu’une décision de justice vienne d’annuler cette présidence. J’ai dit ce que j’en pensais dans un livre, Les nègres de la République. Patrick Lozès a publié, de son côté, le 27 janvier 2007, un ouvrage intitulé Nous les noirs de France. Malgré la promotion permanente que les médias du réseau CRIF-Lozès-Karam on pu faire de cet ouvrage, il en a vendu très exactement 881 exemplaires (selon les chiffres publiés par le site www.edistat.com).

Ce qui montre ou bien que les 3 millions de "noirs" de France que Lozès prétend représenter ne lisent pas ou bien qu’ils ne lisent pas Lozès. Voilà pour la représentativité. Tout cela, le gouvernement le sait parfaitement, mais si c’est à Lozès et à Wierworka que le ministre de l’Intérieur demande un rapport sur le racisme et le communautarisme, il doit bien y avoir une raison. Outre que le président litigieux du CRAN, association communautaire s’il en est, et le promoteur de statistiques racistes, me semblent a priori mal placés pour lutter contre le racisme et le communautarisme, le rapport ne contient que des mesures propres à assurer un emploi aux deux rapporteurs.

Il préconise en effet la mise en place d’un "observatoire" du racisme. S’il s’agit d’observer le racisme et non pas de le combattre, les outils de mesure sont déjà là, merci. Chaque année, au mois de mars, la CNCDH (commission nationale consultative des droits de l’homme) publie un rapport accompagné d’un sondage extrêmement détaillé sur le racisme. C’est un outil largement suffisant. Mais, on l’aura compris, le rapport de MM. Lozès et Wieviorka préconise l’utilisation, pour mieux « observer » le racisme, des fameuses "statistiques ethniques", l’huile qu’on jetterait sur le feu du haut de l’observatoire pour brûler les mauvais "noirs" et les mauvais "arabes". Forts de ces statistiques ethniques, MM. Lozès et Wierworka imposeraient aux partis politiques un quota de 10 % de "noirs" et d "arabes" (ceux qui n'auraient pas brûlé à ce nouveau Bal des Ardents). La liste de ces bons "noirs" et de ces bons "arabes" est sûrement secrètement annexée au rapport.

Ils veulent aussi un ministre de la Diversité. Je suppose que la répartition des rôles est déjà faite : Lozès ministre de la Diversité, Wieviorka, président de l’observatoire du racisme. J’attends avec impatience l’article de Laetitia Van Eeckout, journaliste au Monde, qui vantera les deux rapporteurs. Observez bien comment les médias vont faire la promotion de Lozès, qui va l’inviter, avec qui (Karam?). C’est très édifiant.


Claude Ribbe, écrivain, Président de l'association des Amis du général Dumas

Signez la pétition : La légion d'honneur pour le Général Alexandre Dumas

CANDIDATURE D’UNE FEMME VOILÉE AUX ÉLECTIONS RÉGIONALES : POSITION DU M’PEP

(Par le Mouvement politique d’éducation populaire (M'PEP)
Le 7 mars 2010)


Rappel des faits

Ilham Moussaïd, jeune femme de 22 ans, étudiante en gestion, membre du « comité populaire » en Avignon, est candidate dans le Vaucluse aux élections régionales sur la liste du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Elle se présente voilée. Il s’agit selon ses dires d’un « foulard léger » porté par conviction religieuse personnelle. Elle ajoute : « Je suis féministe et voilée » et aussi « Si je suis élue, je siégerais voilée ».

Cet événement, qui fait suite à la présence en Belgique d’une députée voilée au Parlement régional de Bruxelles en juin 2009, a suscité en France une importante polémique, amplifiée par certains sites Internet. La droite a raillé cette position en prétendant que, pour le NPA, « présenter une femme voilée était certainement un projet révolutionnaire ? ». Le Parti socialiste a fait savoir qu’il n’aurait pas accepté de femme voilée sur ses listes. Le Parti de gauche a exprimé son désaccord en réaffirmant son attachement aux principes laïques. Certains, comme l’association « Ni putes, ni soumises » ont même menacé le NPA d’une action en justice, qui n’a strictement aucune chance d’aboutir. De son côté le NPA est certes traversé par des débats internes sur cette question mais ses dirigeants ont réaffirmé que « La foi est une question privée qui ne saurait faire obstacle à la participation à notre combat dès lors que les fondamentaux laïcs, féministes et anticapitalistes de notre parti sont sincèrement partagés ».

La position générale du M’PEP sur la question

En premier lieu le M’PEP, en cette période de dépolitisation d’une grande partie de la jeunesse, tient à saluer l’engagement citoyen que représente toute candidature et le courage individuel de la jeune Ilham.

Il constate qu’il n’existe aucune jurisprudence sur la question et ne conteste donc pas la légalité d’une telle candidature mais rappelle que le principe constitutionnel de laïcité impose aux pouvoirs publics une obligation de neutralité religieuse absolue. En conséquence selon nous, la jeune Ilham, si elle était élue, aurait l’obligation d’enlever son voile pour siéger à l’Assemblée régionale.

Enfin, le M’PEP considère que l’acceptation par un parti, quel qu’il soit, de la candidature d’une femme affichant ostensiblement le port d’un voile à l’occasion d’une élection est une erreur politique. Cette position s’étend de façon générale à tout candidat – homme ou femme - qui afficherait un signe ostensible d’une quelconque appartenance religieuse.

Mais au-delà de cette simple et ferme réprobation, le M’PEP souhaite saisir cette occasion pour consolider sur le plan théorique et pratique ses engagements laïques et républicains. Car la République et la laïcité, ne sont pas des évidences immuables et figées mais bien des processus toujours à reconstruire, à repenser, à revivifier par une inlassable action de remise en question intellectuelle et d’éducation populaire.

Du point de vue du M’PEP, trois raisons essentielles justifient cette réprobation :

1.- Tout d’abord, cette candidature contredit ou pour le moins affaiblit ce qui, pour le M’PEP, est un préalable à l’action politique, à savoir l’affirmation laïque ; loin d’être anecdotique, cette dérive intellectuelle peut être désastreuse à moyen terme

Le port du voile : un message identitaire et ambigu

Rappelons ici que le voile islamique est un signe ostensible dont le sens est l’objet d’interminables controverses. Ce n’est pas le lieu ici de les traiter en profondeur mais peut-être est-il utile d’en présenter quelques-unes pour saisir le côté inextricable d’une approche qui serait exclusivement religieuse, historique, sociologique ou privée.

Le voile est-il une spécificité de l’Islam ? Certainement non, il apparaît plusieurs fois dans la Bible (Genèse et Nouveau testament). Mais quelle était à l’époque sa réelle signification et la nature des interdits ?


Controverse.

Existe-t-il différents voiles islamiques ? Oui, bien sûr. Il faut distinguer le hidjad qui couvre les cheveux, le niqab qui dissimule la partie inférieure du visage, et le tchador qui couvre tout le corps de la tête aux pieds et ne permet la vue qu’à travers une sorte de grille devant les yeux.

Mais de quel voile s’agit-il dans la prescription coranique ? Quelle partie du corps de la femme s’agit-il de couvrir ? Controverse.

Que dit le Coran sur le voile islamique ? Le sujet y est abordé de façon très marginale dans deux Sourates (24 et 33). La prescription vestimentaire est-elle certaine ? Certainement non et une partie importante des penseurs « progressistes » contemporains spécialistes de l’Islam ont remis en question l’obligation du voile comme principe fondamental de cette religion.

Controverse encore.

Le voile enfin a-t-il le même sens pour toutes les femmes qui le portent ? Encore non. Il y a de très grandes disparités aussi bien géographiques que sociales. Porter un voile en Arabie Saoudite ou en Iran n’est pas un choix, et le porter en Turquie ou en Tunisie a bien sûr une autre signification qu’en France. De même les raisons de ce choix vestimentaire seront différentes selon l’âge et le milieu social. Porter un voile c’est donc afficher un signe ostensible d’une appartenance religieuse mais un signe qui ne dit rien de précis, et ne se réfère à aucun écrit avéré et vérifiable sur lequel une argumentation rationnelle pourrait se développer. Pour certains, il est le symbole d’une soumission contrainte, donc d’une oppression dont seraient victimes les femmes dans des cercles familiaux patriarcaux et rétrogrades. Pour d’autres il est l’affirmation identitaire librement choisie, et relevant d’une conviction privée.


Le terrain spécifique de l’action politique et le préalable laïque

Ce que dit cette jeune femme aux citoyens français susceptibles de voter pour elle n’est donc pas clairement défini. Mais, ce qui nous intéresse en l’occurrence, ce n’est pas le voile en lui-même, mais justement qu’il soit porté par une candidate à une élection républicaine française. Le terrain qui nous occupe ici est un espace civil très singulier, celui de l’opinion politique structurée en partis politiques, en mouvements, en syndicats et où s’élaborent dans la confrontation démocratique les règles du « vivre ensemble » qui sont soumis à l’arbitrage souverain du peuple. Ce n’est pas certes la sphère stricte de l’autorité publique puisque les candidats doivent se soumettre au verdict du peuple, mais ce n’est pas non plus uniquement l’espace civil ordinaire de la rue, des commerces, de la bibliothèque ou de l’hôtel. D’ailleurs, cette candidate devra légalement rendre compte à la puissance publique de ses dépenses de campagne et son parti percevra de l’argent public s’il recueille plus de 5% des votes exprimés.

Et, de notre point de vue, sur ce terrain spécifique, le préalable laïque doit s’appliquer et avec lui l’abstention en matière de croyance et d’incroyance. Autrement dit, au M’PEP, nous pensons que la laïcité n’est pas une valeur parmi d’autres, mais qu’elle est un principe préalable à l’action et à l’ambition politiques. Ce principe suppose une mise en suspension des appartenances donc des déterminations identitaires qu’elles soient ethniques, sexuelles, communautaires ou religieuses. À l’inverse, il promeut la recherche de l’universel, du rationnel par l’argumentation, la confrontation des idées et non l’affichage des particularismes et de la parole révélée. À ce double titre, il n’est pas compatible avec l’affichage ostensible d’une référence religieuse.

Les risques de l’affaiblissement du principe de laïcité

Cette candidature participe donc à notre avis d’un affaiblissement du principe laïque et s’inscrit dans un processus dont les conséquences à moyen terme peuvent être extrêmement néfastes. Car, à vivre en France depuis plus d’un siècle dans un pays où la laïcité a été théorisée, conquise et instituée à la suite d’un rapport de forces qui s’est forgé au cours d’une longue histoire tourmentée, nous avons tendance à oublier ce qu’elle nous apporte. Et peut-être plus encore ce à quoi elle nous permet d’échapper. Faut-il rappeler ici le délabrement social et culturel qui caractérise les pays qui tournent le dos à la laïcité ? Sommes-nous nostalgiques de l’oppression religieuse, des postures obscurantistes qui méprisent la pensée et l’art, de la conception de l’école comme lieu d’assujettissement ? Gardons toujours à l’esprit les souffrances que provoque, en particulier chez les femmes, la collusion entre la religion et le pouvoir politique. Nous invitons ceux qui en doutent à se rendre en Pologne où sévit un cléricalisme ultra-catholique rétrograde ou en Iran où l’idée républicaine est dénaturée par l’adjectif « islamique ».

Le regard du reste du monde sur la laïcité française et son Histoire

Il y a donc pour nous une responsabilité particulière de la classe politique française. Elle doit assumer cet héritage spécifique d’un processus de laïcisation qui va de l’Édit de Nantes où se dessinait déjà une certaine conception de la liberté de culte, passe par les merveilleux textes des philosophes des Lumières (Voltaire en particulier), puis Condorcet, Hugo (« Je veux l’État chez lui et l’Église chez elle »), pour arriver à la loi de séparation de 1905 portée par Buisson, Briand et Jaurès. Car cette Histoire n’est pas uniquement celle d’un enjeu franco-français. Elle est regardée de très près par des centaines de millions d’habitants de tous les continents, artistes censurés, femmes aux droits élémentaires bafoués, minorités religieuses persécutées qui s’appuient sur elle pour revendiquer, et espérer pour leur pays et leur peuple un cadre politique débarrassé de tout dogmatisme qu’il soit religieux ou non. Il est donc à cet égard particulièrement navrant qu’un parti politique qui a fait de l’internationalisme et de la lutte contre toute forme d’oppression le point central de son engagement, affaiblisse et trouble un message universel porté par l’Histoire de tout un peuple.


2.- Cette candidature fragilise un des leviers essentiels de l’émancipation des femmes.

La condition féminine : un marqueur très spécifique du combat laïque

Cette candidature sera évidemment regardée avec attention par l’ensemble des jeunes femmes de France. Et pour ces jeunes femmes cet exemple sera malheureusement celui d’une caution d’un processus de « dé-laïcisation ».

Prenons un exemple : le Parlement nicaraguayen a récemment cédé devant un lobby réactionnaire proche de l’Église catholique. Le résultat ne s’est pas fait attendre : ce Parlement a voté en octobre 2006 la pénalisation de toute forme d’avortement et depuis, neuf femmes ayant exprimé leurs opinions en faveur de l’avortement thérapeutique et ayant aidé une fillette violée à avorter sont actuellement l’objet d’une plainte pour association de malfaiteurs…

Sur un plan très général, nous réaffirmons à tous les citoyens soucieux de la condition féminine que celle-ci ne saurait être soutenue et préservée sans une détermination laïque résolue. Nous avons invoqué l’Histoire mais nous devons aussi regarder notre présent. Tous les processus de « dé-laïcisation » récents, que ce soit au Nicaragua, en Pologne, en Iran, à Haïti s’accompagnent de violences faites aux femmes. Inversement, tous les processus de « laïcisation », et heureusement ils sont nombreux, améliorent la condition féminine.

En France aussi, ne soyons pas naïfs ou aveugles, il existe des forces politiques adossés à des fondamentalistes de toutes obédiences, qui travaillent activement à ce processus de dé-laïcisation. Sa première expression, la pression communautariste au nom de la religion, a eu comme principales victimes sur le plan moral et parfois physique, des jeunes femmes musulmanes, jugées coupables de vivre selon des valeurs d’émancipation laïque et accusées de trahir leur « culture », voire de manquer au devoir de solidarité avec leur milieu social et culturel d’origine. En bref, ne laisser à ces jeunes femmes que le choix bien restreint d’être « pute ou soumise ».

Comment ne pas voir, au-delà du discours, dans la candidature d’une femme voilée, la caution politique de ce dilemme réducteur ? Comment de ne pas remarquer qu’une candidature républicaine « à visage découvert » est une opportunité de s’en extraire ?


3.- Cette candidature risque de détourner une catégorie de la population de ce qui devrait être l’objectif prioritaire de ses luttes : la question sociale.

Présenter une candidate voilée : un défaut d’analyse dans le contexte politique français
Dans un texte précédent rédigé à l’occasion de la venue du pape en septembre 2008, le M’PEP avait souligné la convergence d’intérêt entre l’ordre libéral et la logique communautariste. Rappelons ici brièvement que cette alliance objective s’appuie sur une instrumentalisation de l’Histoire et sur la fameuse théorie du « choc des civilisations » pour affaiblir le modèle républicain et tenter d’instaurer une laïcité dite « ouverte », c’est-à-dire affaiblie, si chère au chanoine de Latran, Nicolas Sarkozy. Presque deux ans plus tard, cette mise en garde est malheureusement terriblement d’actualité. Le retour du religieux comme réponse au fractionnement du corps social et comme mode de détournement des luttes sociales reste à l’évidence une stratégie de recours des ultra-libéraux.

Quelques événements récents doivent nous alerter. Il y a eu bien sûr la pitoyable tentative de dresser les communautés les unes contre les autres à l’occasion du débat sur l’identité nationale, mais aussi la reconnaissance de diplômes délivrés par des universités confessionnelles, la création d’un fonds spécifique destiné à l’implantation de lycées catholiques dans les quartiers populaires, la loi Carle qui oblige les communes à financer des écoles privées, la fermeture progressive de centres IVG qui transforme une liberté fondamentale en un droit à peine toléré. Enfin, s’il fallait encore une preuve supplémentaire du retour du religieux dans l’espace politique, en région Ile-de-France, une « Liste Chrétienne » a été déposée. Son « credo » : le respect des valeurs chrétiennes. La liste est soutenue par le parti AMEN, « Arrêtons le Massacre des Enfants à Naître ». Cette liste a pour unique but la remise en cause du droit à l’avortement !

Tous ces événements inquiétants exigent des forces de gauche dans leur ensemble une grande rigueur dans leur combat laïque.


La question sociale

Et là, encore une fois, nous devons constater que cette candidature ne va pas dans la bonne direction. Car l’ambiguïté d’un message qui mêle la revendication identitaire au discours politique risque de renforcer le désarroi d’une partie des classes populaires de confession musulmane. Pour eux, la priorité urgente et absolue est la question sociale, c’est-à-dire un nouveau mode de répartition des richesses favorable au salariat qui leur assure un emploi stable et digne ainsi que la consolidation des services publics pour une réelle égalité en droits. Rappelons ici par exemple qu’il n’y a en France que 10% des enfants de moins de trois ans accueillis en crèches collectives et que le temps partiel non choisi forme un bataillon flexible et corvéable, amplifié par la crise et constitué à 85% de… femmes.
Or, par cette candidature, les voici attirées de façon démagogique et probablement pour des raisons purement électoralistes à court terme, sur le terrain identitaire et communautaire. Nous le disons amicalement mais fermement aux camarades du NPA : par cette candidature, vous participez au processus de diversion de l’engagement politique de ces classes populaires et vous les détournez du seul but qui sert véritablement leur intérêt, à savoir la République sociale.

Selon nous donc, présenter une candidate voilée à l’occasion de ces élections régionales, c’est affaiblir le combat laïque. Or, le fameux mot d’ordre de Jaurès « Lier le combat laïque et le combat social » reste en France comme à l’étranger, d’une actualité brûlante. En conséquence, présenter une candidate voilée, c’est faire l’erreur politique d’affaiblir le combat social et par là même, oublier le souci impérieux de donner au lien social un fondement politique juste.


Car, en paraphrasant Rousseau, s’il y a mille manières de rassembler les femmes, il n’y en a qu’une de les unir.

lundi 8 mars 2010

Un 8 mars de plus sans "vraie" loi contre les violences faites aux femmes

100 ans après, le premier 8 mars où en est la cause féministe ? La question reste entière et ce n'est hélas pas moi qui pourrait donner une réponse marquée sur ce fait.Lorsque l'on voit que partout dans le monde les libertés chèrement acquises sont régulièrement bafouées on est en droit de se demander jusqu'à quand les femmes resteront-elles les victimes désignées de la société patriarcale dans laquelle nous vivons ? Inégalités salariales, montée DES intégrismes religieux, remise en cause du droit à l'avortement, mais aussi et surtout banalisation de la violence intra familiale, manque de protection des victimes de violences conjuguales tout cela sonne comme une redite mais n'est-ce pas précisemment parce que l'on avance pas dans le réglement de ces problèmes ? Les femmes Africaines sont encore et toujours mutilées, régulièrement vicitmes d'actes de barbarie dans le cadre d'interminables guerres dont elles sont à plus d'un titre les premières victimes !Femmes Afghanes, Irakiennes, Iraniennes... connaîtrez-vous la paix ? Femmes du "tiers-monde" aurez-vous un jour le droit d'aller à l'école librement ? Femmes paysannes d'Inde aurez-vous un jour le droit de posséder les terres que vous cultivez ?
Femmes du monde aurez-vous toujours la force de tenir tête ?
La féministe en moi veut le croire ! Mais les combats seront encore rudes donc MESDAMES... ACCROCHONS-NOUS et servons-nous de toutes les "armes" à notre disposition à commencer par celle de notre citoyenneté... Les urnes sont avant tout un moyen de faire changer les choses.

Voici un excellent texte auquel les Chiennes de garde s’associent au titre des violences symboliques. Il émane du Collectif pour la Grande Cause Nationale 2010 contre les violences faites aux femmes (site : violencesfaitesauxfemmes.com ) qui rassemble 25 associations (liste à la fin)

Oui, la violence masculine envers les femmes existe. Elle a toujours existé. A toutes les époques, sur tous les continents, dans toutes les cultures. Aujourd’hui agir contre ces violences est une Grande Cause Nationale qui concerne l’ensemble de notre société.Des femmes ont toujours lutté contre les violences masculines. Des luttes personnelles, individuelles pour surmonter la violence. Des luttes solidaires pour venir en aide aux femmes violentées. Des luttes féministes qui s’organisent, se spécialisent, se développent de plus en plus depuis quarante ans contre les multiples formes de violence : violences sexuelles, violences dans la relation de couple, violences liées aux traditions, violences sur le lieu du travail, violences envers les femmes issues d’autres cultures, violences de l’achat d’ « actes sexuels », violences de l’image dégradée et avilissante des femmes dans la production pornographique….Aujourd’hui, pour cette Grande Cause nous sommes réunies, organisées dans un collectif de 25 associations. Nos champs d’action sont divers mais nous faisons les mêmes constats.Quelle qu’en soit la forme, la violence masculine envers les femmes découle de l’organisation millénaire des sociétés humaines, système patriarcal historique et structuré de domination des femmes par les hommes.Quelle qu’en soit la forme, la violence provoque les mêmes blessures : atteintes à l’identité, à l’intégrité, à la liberté, aux droits fondamentaux, à l’équilibre psychique, à la santé physique et mentale de celles qui en sont victimes ;Quelle qu’en soit la forme, pour exercer des violences les agresseurs mettent en œuvre la même stratégie : isoler, mépriser et dévaloriser leur victime, transférer la responsabilité des violences sur celle qui les subit, maintenir sous terreur, verrouiller la parole qui mettrait un terme à leur impunité ;Quelle que soit la forme de violence subie, les femmes violentées ont besoin de soutien, de sécurité, de solidarité, de justice, de soins pour retrouver le sens de leur vie et leur pleine autonomie.Quelle que soit la forme de violence, le fondement de l’aide que nous pouvons leur apporter est semblable et nous leur disons : vous avez raison de dénoncer la violence, l’agresseur n’avait pas le droit d’agir de cette façon, c’est interdit, c’est puni, vous avez des droits, nous allons vous aider . Ces quarante années ont permis de briser le silence. Trop longtemps les victimes ont été étouffées par la honte, aujourd’hui il est temps, ensemble, de faire changer la honte de camp ! Association de Femmes Euro Méditerranéennes Contre les Intégrismes (AFEMCI) ; Association Française des Femmes Médecins (AFFM) ; Alliance des femmes pour la démocratie ; Association de Solidarité avec les Femmes Algériennes Démocrates (ASFAD) ; Association européenne contre les Violences Faites au Femmes au Travail (AVFT) ; Commission pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles (CAMS) ; Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF) ; Centre National d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CNIDFF) ; Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV) ; Conseil National des Femmes Françaises (CNFF) ; Elu/es Contre les Violences faites aux Femmes (ECVF) ; Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF) ; Femmes Solidaires ; Fondation Jean et Jeanne SCELLES ; Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles Féminines, des Mariages Forcés et autres pratiques traditionnelles néfastes à la santé des femmes et des enfants (Fédération Nationale GAMS) ; Les Mariannes de la diversité ; Mouvement Jeunes Femmes ; Mouvement du Nid ; Mouvement Ni Putes Ni Soumises (NPNS) ; Mouvement Français pour le Planning Familial ; Regards de Femmes France ; Union Européenne Féminine (UEF) ; Vivent les femmes ; Voix de Femmes ; Zonta Clubs de France.

Ruby, my funny dog

TEMOIGNAGES DE FEMMES

On parle d'égalité

Merci à LeParisien.fr vidéo censurée (Dalymotion et Youtube) ! Significatif !

Enfants du monde

Beautés animales