vendredi 29 février 2008

Il est des jours...








Il est des jours où l’on se dit que, vraiment, on aurait du rester couché-e (je dirais plutôt caché-e) tant les évènements s’enchaînent de façon négative avant même que l’on ait mis le pied par terre…

Après la petite mésaventure qui m’est advenue ce matin à la poste, je me faisais la réflexion qu’il y a de plus en plus d’agressivité latente chez les gens et qu’il suffit de peu pour se retrouver vecteur/victime de la vindicte et l’agressivité d’autrui.

En effet, il a suffit qu’une employée trop zélée fasse de l’abus de pouvoir et tente de m’interdire l’accès aux guichets sous prétexte que j’avais laissé ma chienne attachée dans l’escalier (les chiens sont interdits DANS le bureau de poste OK mais pas dans l’escalier… ?) pour que les regards s’appesantissent sur moi réprobateurs ou moqueurs, de ceux qui provoquent la désagréable sensation d’être "hors norme", celle par qui le scandale arrive en quelque sorte.

Pourtant, ces regards, je les connais bien et depuis longtemps car ils pèsent lourdement sur moi qui suis une personne obèse et, dans notre société, les gros on ne les aime pas.

J’ai appris à traduire ces regards par lesquels on me juge, me méprise, me jauge, ces regards dans lesquels il y a comme du soulagement de ne pas être comme moi ! Moi que l’on juge d’un simple coup d’œil comme étant forcément goinfre, profiteuse, incapable de réfréner mon appétit… car, si je n’étais atteinte de ces défauts, je ne pourrais pas être aussi grosse n’est ce pas !

La moquerie, la méchanceté gratuite que me renvoient ces miroirs oppressants sont autant de coups de couteau donné dans une plaie béante.
Je suis grosse et l’on me regarde comme si j’étais coupable d’un crime de lèse-majesté face à ces gens qui, pour minces qu’ils soient (ou parfois juste un peu moins gros que moi), se pensent beaux et trouvent intolérable d’avoir à me croiser, à vivre dans le même monde que moi!

Le gros, et les clichés qu’on lui applique : il prend trop de place dans le bus, il transpire souvent trop, donc il doit sentir mauvais hein ! Il est incapable de se bouger, s’il est gros c’est sa faute, quand on veut maigrir on peut, et les "sales gros" qui fusent à la moindre occasion. Ah certes l’Humanité n’est pas belle mais ce n’est pas mon tour de taille qui la rend si hideuse : c’est la méchanceté et l’étroitesse d’esprit d’un trop grand nombre de personnes.

Gavés d’images retouchées où les stars semblent à l’abri des outrages du temps, montrant des corps parfaits, des peaux sans pores, des couleurs d’yeux inimaginables, les yeux du quidam réclament de plus en plus de beauté fut-elle factice !

Et, dans une société qui nous stigmatise de plus en plus, qui ne veux rien adapter à notre corpulence il est de plus en plus difficile de ne pas se sentir comme un paria.

Les Etats-Unis que l’on décrie très souvent et pour qui je n’ai pas un amour immodéré ont tout de même des leçons à nous donner en ce domaine (en plus de "l’impeachment" mais ça, ce sera le thème d’un autre post), car, sous la pression des lobby ils ont amélioré certains points : par exemple, les ceintures de sécurité trop courtes (que j’ai renoncé à fermer mais, heureusement je n’ai pas de voiture…) les sièges dans les autobus, les cinémas, les cafétérias et certains lieux publics.

Une autre difficulté du quotidien du gros : les vêtements…
Avez-vous remarqué combien les vêtements dits de "grande taille" sont le plus souvent moches et mal coupés ?

Non sans doute pas, à moins que vous ne soyez directement concerné-e-s. C’est un calvaire de vouloir s’habiller autrement qu’avec des modèles d’un autre âge aux motifs ignobles que même mon arrière-grand-mère ne voudrait pas porter. Les pantalons sont souvent trop longs, trop larges à certains endroits et trop étroits à d’autres, les jupes vous font ressembler à des montgolfières et les chemisiers ou tee-shirts ont souvent les bras trop courts et/ou trop étroits… surtout si vous n’avez pas les moyens de vous habiller en boutique.
Il semble qu’aucun créateur de vêtement n’ai pris conscience qu’il y a des morphologies différentes même chez les obèses. Par exemple, mois je suis atteinte d’une obésité androïde (qui se porte plus particulièrement sur le haut du corps bras/ abdomen ; il existe une obésité dite "ginoïde" qui se localise sur le bas du corps (de la taille aux pieds). On peut donc se retrouver avec des variations de taille d’une partie du corps à l’autre et dans ces moments là c’est encore plus ardu !

Conséquence d’une mode dérivant vers une anorexie de masse, qui met en avant des mannequins toujours plus maigres, dépourvus de toute forme et dont les os saillants semblent séduire les créateurs, le gros est plus que jamais un "monstre" perdu dans une société qui ne veut pas de lui.

Entendons-nous bien, je ne fais pas ici l’apologie de l’obésité et je trouve sain que l’on s’attache à ne pas générer des obèses. Mais doit-on pour cela stigmatiser aussi cruellement ceux qui n’entrent pas dans une norme de plus en plus réduite ?
La tristesse du quotidien, qui n’est déjà pas simple par les temps qui courent, est souvent aggravée par ce genre de petits maux . Et, il m’arrive de plus en plus régulièrement de "fuir" la compagnie de mes congénères tant je me vois dans leurs yeux comme un être immonde.


C'est la même... avant après

Même lui fait retoucher son image !

Ruby, my funny dog

TEMOIGNAGES DE FEMMES

On parle d'égalité

Merci à LeParisien.fr vidéo censurée (Dalymotion et Youtube) ! Significatif !

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