Source : AFP
La lauréate du prix "Olof Palme", l’Iranienne Parvin Ardalan, interdite de cérémonie !
Ce matin, 3 mars 2008, au moment où elle devait s’envoler vers Stockholm pour recevoir le prix « Olof Palme » qui lui a été attribué le mois dernier en raison de ses activités de défense des droits humains, Parvin Ardalan, journaliste, féministe et membre active de la campagne « Un million de signature pour l’abrogation des lois discriminatoires envers les femmes en Iran », a été contrainte par les agents de l’ordre de la République islamique de descendre de l’avion. Selon les dernières nouvelles en provenance de Téhéran, le passeport de Parvin Ardalan lui a été confisqué et elle doit maintenant s’adresser à l’institution concernée pour « clarifier son dossier ».
Cet acte vise à faire taire les membres des mouvements de la société civile en Iran. Il s’agit ainsi de jeter le voile sur les femmes militantes comme Parvin Ardalan pour que la voix des femmes iraniennes revendiquant la liberté et l’égalité ne retentisse sur la scène internationale.
Nous nous adressons aux institutions qui défendent les droits humains, aux organismes qui soutiennent les luttes des femmes pour la liberté et l’égalité, et aux médias pour que chacun informe l’opinion publique de cette situation et fasse pression sur le régime iranien afin que Parvin Ardalan puisse se rendre avant le 6 mars 2008 à Stockholm et participer à la cérémonie du prix « Olof Palme ».
"Ils ont pris mon passeport et m'ont enjoint de le réclamer au service des passeports du bureau de la présidence (du pays) après 72 heures", a ajouté Mme Ardalan. Ce délai devrait l'empêcher de participer à la cérémonie de remise du prix, prévue le 6 mars à Stockholm.
Figure de proue du mouvement féministe iranien, Mme Ardalan a été condamnée en avril 2007 à trois ans de prison pour avoir "menacé la sécurité de l'Etat" alors qu'elle avait dénoncé la situation des femmes dans son pays, a indiqué la fondation.
Ayant fait appel du verdict, elle n'a toujours pas purgé sa peine.
"Ils m'ont dit que je faisais encore l'objet d'une procédure judiciaire, ce qui n'est pas vrai", a dit la journaliste, en expliquant avoir été convoquée au tribunal le 24 février pour une raison inconnue.
"Je me suis présentée mais le juge inspecteur n'était pas là (...) selon la loi, en son absence la justice devrait adresser une nouvelle convocation, mais ne l'a pas fait", a-t-elle ajouté.
Mme Ardalan a été à l'origine, au milieu des années 90, de la création d'un centre culturel pour les femmes qui a édité en 2005, et sous sa direction, le premier journal en ligne sur la situation des femmes en Iran, Zanestan.
Elle est également l'initiatrice d'une campagne internationale qui vise à réunir un million de signatures afin d'affirmer l'égalité des droits entre les hommes et les femmes.
Elle a dit que "la seule raison (au retrait de son passeport) est de m'empêcher de prendre part à la cérémonie" de remise du prix Olof Palme.
Le réseau international de solidarité avec les féministes en Iran :
http://www.iran-women-solidarity.net/
http://www.iranfeministe.online.fr/
mercredi 5 mars 2008
Femmes Iraniennes en résistance
Libellés : droits des femmes, Féminisme, intégrisme, Iraniennes