Les ombres de l'enfance émergent du placard
Où depuis tant d'années je les ai entassées
M'entraînant sans répit dans cet épais brouillard
Peuplé de cent fantômes et des larmes versées
Ce cortège d'horreurs que j'ai feint d'oublier
Hantent mes nuits, brûlent mes yeux, troublent mon cœur
Ces fers rouges consument mon âme éprouvée
Elle réclame justice, d'un ton vengeur !
Justice ! pour la fillette terrorisée
Par l'homme sans visage tapi dans le noir
Il fouille sous sa jupe, elle ne peut crier
La main sur sa bouche étouffe son désespoir
Justice ! pour les nuits où ce frère honni
L'utilise pour voir à quoi sert cette chair
Elle est encore petite mais se sait trahie
Et l'obligé silence lui fait manquer d'air
Justice ! pour cette jeune fille violée
Souillée, martyrisée, avilie et battue,
Dans ce terrain vague mourante abandonnée
Flouée de ses rêves, toutes illusions perdues
Tant d'années sans espoirs, coupable convaincue
Elle traîne en boulet le poids des ses douleurs
Quand même sa famille ne l'a jamais crue
Elle a fermé la porte et verrouillé son cœur
Elle a voulu mourir, elle a fini par fuir
Surtout cette mère qui l'a souvent trahie
Sa peau est devenu le plus rigide cuir
Pour protéger cette âme à tout jamais meurtrie
La brèche est ouverte, j'ai omis d'oublier !
Les souvenirs affluent, ma tête est polluée
Les spectres dansent la sarabande endiablée
Réclamant justice pour l'enfant éplorée.
Mysticpat13 © P.S. 2000-2008
mardi 13 mai 2008
Les ombres de l'enfance
Libellés : blessures secrètes, poésie, victime, violences faites aux femmes