En citoyenne consciencieuse, je viens de remplir ma déclaration d'impôts.
Je sais ! Vous allez vous dire, que j'y ai passé ce long WE et que j'en sors avec la migraine... Eh bien, disons que c'est à peu près ça : la migraine est , nous le savons, indissociable de ce genre d'exercice et, même si je n'y ai passé qu'une petite heure, j'ai donc bien la migraine.
Ainsi donc, j'ai rempli cette annuelle constatation de mon appauvrissement.
Et, alors même que j'écrivais les chiffres "colossaux" sur ma déclaration et celle de ma fille, je me faisais la réflexion que vraiment, tout était fait pour nous ponctionner un maximum d'argent sans état d'âme !
Par exemple, pourquoi les enfants majeurs ET étudiants n'ont pas le droit à être rattachés au foyer fiscal au-delà de 25 ans alors même que l'on constate que les jeunes quittent le foyer familial de plus en plus tard compte tenu de l'état général du pays; des prix et de la pénurie de logement, du chômage qui hélas fait souvent partie de l'après parcours estudiantin ?
De même, pourquoi la "défiscalisation" du travail des étudiants n'est-elle applicable que jusqu'à l'âge de 25 ans ? Personnellement je serais tentée de dire que c'est parce que le paquet fiscal... faut bien le financer avec quelque chose !!!
Le gouvernement semble ignorer que l'on peut encore être étudiant à 26, 27 ans ?
Pourquoi les étudiants n'ont-ils droit qu'à de pseudos avantages limités à la tranche d'âge de 25 ans ? Ceux qui n'ont pas terminé leurs études après cet âge fatidique peuvent bien se dém..der et payer des impôts sur le travail qu'ils ont pris pour, justement, pouvoir payer ces études.
Ne vous est-il jamais arrivé de vous demander pourquoi, la prime de rentrée scolaire ne s'applique pas aux étudiants ? Sans vouloir dire que les enfants du primaire ou du secondaire devraient ne pas avoir les mêmes droits, je m'insurge que les étudiants (aussi pauvres que leurs salariés pauvres de parents) n'aient pas accès à cette prime !
Prenons un exemple, sans vous raconter ma vie, je vais vous parler un peu de mon parcours de mère... "célibataire" !
Alors que ma fille était bébé, je me suis retrouvée seule pour l'élever. Me voici donc avec un enfant, pas de boulot autre que des heures de ménage, quand j'en trouve... malgré un diplôme professionnel de secrétariat. Je vis chichement avec les aides de la CAF et il m'arrive de n'avoir que 600 francs pour "faire le mois". Nous sommes dans les années 80 où, paraît-il, l'optimisme était encore bien présent sur les places financières. Personnellement je n'ai ni optimisme ni avenir financier et je me prive de l'essentiel pour que ma fille ne manque vraiment que du superflu.
Ma petite princesse... que de subterfuges n'ai-je dû inventer pour qu'elle ne souffre pas de la situation ! Mais, comme disait Coluche, croyez-moi, "les 30 derniers jours du mois étaient vraiment très durs". Il m'est souvent arrivé de manger grâce à la générosité de ma boulangère, de mes rares amies, de mon "ex" belle-mère qui était un ange de bonté rugueuse mais vraie.
Au fil des années, j'ai dû me priver, cumuler les petits boulots les heures de ménage par ci, par là...
Lorsque ma fille a eu 6 ans, nous sommes venues nous installer à Aubagne.
J'ai eu un boulot un peu plus stable mais en CDD et toujours dans le "ménage". Femme de service en clinique, c'est assez loin du secrétariat mais, il fallait bien payer les factures et donner à mon enfant le plus possible de chance de continuer l'école.
Ainsi donc de primaire en secondaire, les années ont défilé très vite et, je me suis retrouvée devant les résultats du Bac, mon mouchoir à la main et les yeux emplis de larmes de joie et, de fierté !
J'avais réussi à l'amener jusque là ! Par sa volonté et son travail elle avait réussi à franchir la porte entrouverte sur la fac. Notre parcours "mère-fille" a été parsemé d'embûches financières et, maintenant, voilà qu'elle doit travailler pour pouvoir continuer ses études (comme une bonne moitié sinon plus des étudiants).
Parce que, lorsque, comme c'est mon cas et celui de millions de français, on a un travail, un salaire, un loyer, et que l'on a le plus grand mal à joindre les deux bouts qu'on n'y arrive pas (cf. Candidat Sarkozy sur le pouvoir d'achat) on est, pa exemple, parfaitement incapable de payer à son enfant les séjours linguistiques qu'il lui serait utile durant son cycle d'études.
Tout ceci m'amène encore à "philosopher" sur les impôts que l'on nous fait payer alors même que nous ne parvenons plus à faire autre chose que travailler payer, payer et payer encore !
Malgré mon âge, mon état de santé et le fait que j'ai un boulot à temps plein, je me creuse la cervelle tous les jours pour savoir ce que je pourrai trouver comme complément professionnel pour gagner un peu plus que 1300 euros avec lesquels je ne parviens plus qu'à grand peine à maintenir "la tête hors de l'eau".
Pendant ce temps le gouvernement nous prépare encore quelques mesures qui nous précipiteront un peu plus dans un désespoir financier que nombre d'entre nous n'arrivent plus à compenser qu'en faisant les poubelles pour manger.
Comment peut-il le matin se regarder dans sa glace et ne pas se cracher à la face ?
Comment même peut-il ne pas donner sa démission face à son incompétence reconnue (même parmi les siens) à faire ce pour quoi 53% de français l'ont porté au pouvoir ?
Les inégalités ont toujours existé, certes. Mais en Sarkoland, elles sont plus que jamais une preuve à charge contre les réformes à grande vitesse, les injustices flagrantes, le démantèlement des services publics et du "modèle social" français.
On ne promet pas impunément aux citoyens de leur donner les moyens de vivre mieux tout en les précipitant dans une crise sans précédent en les "prostituant" aux riches, aux groupes pharmaceutiques, aux banques, aux compagnies d'assurances et aux groupes pétroliers !
Enfin, encore 4 déclarations d'impôts et 1 454 jours, avant d'en finir avec Sarkoland !
lundi 12 mai 2008
Un lundi de "papiers"...
Celle-ci ne m'est pas venu à force de compter mes possessions, biens mobiliers et immobiliers, rentes et pensions diverses, revenus exceptionnels ou différés, placements en PERP, PREFON, COREM et autres CGOS (qu'est-ce que ça que c'est que c'est que ça ??? comme disait le Clown) car, voyez comme c'est "amusant", ma déclaration tient en deux chiffres en tout et pour tout ! Mon mirobolant salaire de fonctionnaire "privilégié" et ma pension d'invalidité . Celle-ci étant imposable mais pas productive d'abattement ou alors vraiment minime... Visiblement, il faut être quasi grabataire pour que votre invalidité soit prise en considération dans le calcul de l'impôt (redevance télé, taxe d'habitation).
Est-ce normal ? Pourquoi n'attribue t-on que des aides "peaux de chagrin" aux étudiants ?
Lorsque j'étais plus jeune, j'entendais souvent les gens dire que les études ça n'était pas pour les enfants d'ouvriers... Je m'insurgeais à cette époque là car je croyais que ce jugement était une mise en cause des potentialités de ces enfants. Alors qu'en fait, c'était l'évidence même et cela l'est plus que jamais.
Comment M. Sarkozy peut-il trouver le sommeil, s'attabler devant son assiette, se pavaner dans ses supers costumes de créateurs (il paraît que "Carla" l'a relooké façon sobre ? Pour ma part je vois toujours le même "petit Monsieur" ) ?
Courage citoyens !
Libellés : 1an de Sarkozysme, crise, étudiants, impôts, pouvoir d'achat, prime de rentrée scolaire, sarkoland, Sarkozy