Il y a des jours où tout, à commencer par vous, vous semble vain !
Des jours où chacun de vos membres pèse une tonne, où le moindre geste vous paraît un effort insurmontable ! De ces jours poisseux où vous avez l’impression que tout va de travers et que vraiment, vous auriez mieux fait de rester dans votre lit, téléphone coupé, ordinateur éteint, silence complet… bien à l’abri du monde et de ses laideurs !
Depuis des années, et bien avant que la médecine ne me déclare "atteinte d’un syndrome dépressif chronique", j’oscille sur le fil du rasoir de la raison et, tous les jours, il me faut m’admonester pour répéter les gestes du quotidien, assumer "un jour de plus" mes difficultés matérielles, mes devoirs de mère, de citoyenne, d’employée ; me houspiller dès le matin pour plaquer un sourire sur la face terne du masque qui me regarde dans la glace alors même que je ne reconnais pas cette femme vieillissante et triste.
Et, tous les jours, lutter contre l’envie de "baisser les bras" de me laisser glisser vers le puits sans fond de la folie libératrice…
Seuls ceux qui ont connu la souffrance de la dépression pourront comprendre mon propos, cette attirance vers l’irréparable, qui apparaît comme un havre de paix dans un esprit tourmenté.
Bon c’est sûr… certains vont penser pauvre femme ! Elle est complètement siphonnée ! Sans doute le suis-je un peu en effet, mais quand je comptabilise les coups que la vie m’a assénés, je me dis que j’ai des circonstances atténuantes.
Si vous lisez les poèmes que j’ai mis en ligne sous le titre "les ombres de l’enfance" et "coupable" vous comprendrez instantanément la nature de ces déchirures. Elles sont de celles avec lesquelles on apprend à vivre mais dont on ne guérit pas.
Lorsque, comme moi, on collectionne les facteurs de rejet en ne correspondant pas aux critères intransigeants de notre société d’apparat et de sur-consommaiton, on se trouve très souvent confronté au regard opaque de tous ceux qui se pensent plus beaux, plus instruits, plus intelligents, plus, qu’importe le plus…ils sont mieux que vous puisqu’ils en sont con-vaincus.
Alors vous vous forgez une carapace que vous tentez de renforcer tous les jours mais qui, hélas, ne l’est jamais assez pour faire barrière à toute la vilenie qui vous entoure !
Il serait facile, ainsi, de basculer dans une sorte de "nombrilisme douloureux et geignard"…
Mais, pour éviter ce genre de dérive, j’ai un "remède miracle" : regarder au-delà de moi ! Et, quand je vois l’état du monde, je me dis que malgré tout, j’ai encore de la chance puisque j’ai un toit, un boulot, des papiers en règle… et même la capacité de nourrir deux personnes et un animal ! Que je parviens quelquefois à faire du bien à plus pauvre que moi. Partout dans le monde, les femmes ont des vies de douleur, privées de culture, de liberté, mariées de force, battues, enfermées, violées, exploitées ! Partout elles se "battent" avec, souvent, l’énergie du désespoir !
Alors, quand je vais mal, je pense à elles, mes sœurs de souffrance qui elles, n’ont même pas la possibilité de s’appuyer sur la béquille des anti-dépresseurs.
Oui, quand je pense à tout cela, c’est presque avec honte que je prends mes comprimés salvateurs et me convainc d’avancer !
C’est dans leurs combats, que je puise la force de retourner dans l’arène nimbée par la lumière de leur courage.
Prostitution derrière le voile 3 -zone libre- envoyé par Cesar83
Société de consommation qui veut nous persuader que l'on doit ressembler à ces femmes qui n'existent pas !
Et voilà où cela mène trop de jeunes filles :
Prostitution derrière le voile 3 -zone libre- envoyé par Cesar83
Société de consommation qui veut nous persuader que l'on doit ressembler à ces femmes qui n'existent pas !
Et voilà où cela mène trop de jeunes filles :