Le regard éperdu dans les gris quotidiens
Je rêve de ciel pur et de bleus océans
Et du sable doré fuyant entre mes mains
De mauve et d'incarnat, de rouges du couchant…
Latitudes lointaines où l'on vit les pieds nus
Les cheveux décoiffés, la peau toujours dorée
Epurée des brouillards qui nous tiennent vêtus
La tête dans l'azur et la mer embrassés
Des vils oripeaux que la décence impose
Je me vois libérée et enfin retournée
A l'éden d'un jardin parfumé de roses
De lys, de giroflées et de bougainvillées
Lorsque le jour s'éteint j'en rêve les senteurs
Créant une alchimie d'effluves odorants
Et au cœur de la nuit, j'en ressens la douceur
Et le suave parfum tellement envoûtant
Je recrée des étés et l'ivresse des jours
Où la lumière semble ne jamais cesser
Ces doux instants de grâce hélas toujours trop courts
Où l'on oublie un peu les carcans journaliers
Eté, plénitude qui me ravit le cœur
Et me semble toujours si grande fortune
J'aime bien mieux les peaux parées par tes couleurs
Ces ors scintillants dont tu revêts les dunes
Egalisant les teints tu crées en peintre humain
Un éventail de bruns qu'il est bon de porter
A la place d'idées qui reviendront demain
Blafardes et glacées dans l'hiver retrouvé
Si chaque saison sait se parer de charmes
Tu es en mon âme la plus enivrante
Même si hélas tu n'empêches aucun drame
Ta douceur estompe les peines errantes
MystiqueAlbatros © P.S. 2000-2006