mardi 12 mai 2009

"Petites" infos féministes

Un billet du Collectif 13 Droits des Femmes

Artiste ou pas : même droits, mêmes devoirs !

La politique du "Deux poids, deux mesures"

Le 16 avril 2009, le Préfet de l’Indre a pris un arrêté pour interdire le concert de "quatre groupes de musique de la mouvance rock anti-communiste" qui devaient se produire deux jours plus tard, au motif que leur répertoire musical comportait "des paroles et titres de chansons qui constituent des incitations à la haine raciale, l’apologie de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité."

Qui s’en est ému ? Qui a crié à la censure ? Qui a soutenu ces groupes ?

Personne ou presque, et c’est tant mieux.

En revanche, depuis février 2009, OrelSan continue à se produire sur diverses scènes, très souvent financées par l’argent public, malgré le fort mouvement de protestation qui dénonce sa complaisance vis-à-vis du sexisme, de l’homophobie, des violences physiques et sexuelles, de la transmission volontaire des MST (dont le sida), de la pédocriminalité et du meurtre des femmes qui ne répondent pas aux exigences de certains hommes dont le chanteur se fait le porte-parole.
Contrairement aux affirmations d’OrelSan et à l’information tronquée d’une partie de la presse, cette affaire dépasse largement le cadre de la chanson "Sale P.te".


Il s’agit aussi de la chanson "Suce ma b.te pour la Saint-Valentin" qui certes ne fait pas partie de l’album "Perdu d’avance", mais qui est toujours chantée sur scène (notamment le 17 avril 2009 à Mulhouse), et de plusieurs autres des chansons de son album :
Suce ma b.te pour la Saint-Valentin : (Mais ferme ta gueule) ou tu vas t’faire marie-trintigner / (…) Vis le sexe comme un conte de fées, depuis qu’j’ai mon BAFA / J’respecte les shneks avec un QI en déficit / Celles qui encaissent jusqu’à finir handicapées physiques (...) / Viens bébé on va tester mes nouvelles MST !
Différent : J’finirais par acheter ma femme en Malaisie / (…) Renseigne toi sur les pansements et les poussettes / J’peux t’faire un enfant et te casser l’nez sur un coup de tête
Courez courez : Petite, essaie pas de me fréquenter / Ou tu va perdre ton pucelage avant d’avoir perdu tes dents de lait (...) / Les féministes me persécutent, me prennent pour Belzebuth / Comme si c’était d’ma faute si les meufs c’est des putes / Elles ont qu’à arrêter de d’se faire péter l’uc / Et m’dire merci parce que j’les éduque, j’leur apprend des vrais trucs / Des fois j’sais plus si j’suis misogyne ou si c’est ironique / j’serai peut-être fixé quand j’arrêterais d’écrire des textes où j’frappe ma p’tite copine


Si la pensée est libre, son expression doit être limitée pour préserver les règles élémentaires de respect et de liberté qui permettent de vivre ensemble dans une société. L’incitation à la haine et au meurtre constitue la limite à ne pas franchir. Les artistes ne sont pas au-dessus des autres citoyen/nes : ils n’ont pas tous les droits.

Les lourdes conséquences du sexisme
La complaisance envers des propos aussi violents que ceux chantés par OrelSan est dangereuse. Car, qui consent aux mots finit par consentir aux choses. Et les choses en France, ce sont :


Dans le couple Chaque année
· 4,3% de femmes menacées ou injuriées, soit 776 000 femmes.
· 3% de femmes violentées physiquement, soit 541 000 femmes.
· 0,7% de femmes violées, soit 126 000 femmes = 1 viol toutes les 5 minutes.
Au total, 10% de femmes sont victimes de violences conjugales, soit 1 800 000 femmes.
· Une femme meurt tous les deux jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint.

En dehors du couple Chaque année
· 16,9% de femmes injuriées, soit 3 049 774 femmes.
· 5,5% de femmes menacées, soit 992 000 femmes.
· 2,5% de femmes violentées physiquement, soit 451 000 femmes.
· 5,9% de femmes sexuellement agressées, soit 1 065 000 femmes = 1 agression sexuelle toutes les 30 secondes.
· 1,5% de femmes violées, soit 270 000 femmes = 1 viol toutes les deux minutes.

Ces chiffres ne concernent que les femmes âgées de 18 à 59 ans. S’il fallait y ajouter les mineures de moins de 18 ans et les femmes âgées de plus de 59 ans, l’estimation de ces violences serait considérablement plus importante.

Pourquoi mettre en avant ces chiffres, alors qu’il ne s’agit que de quelques chansons ?
Parce qu’il existe un continuum entre les violences les plus légères, comme les violences verbales, et les violences les plus graves : violences physiques, agressions sexuelles, viols, meurtres. Les premières préparent l’acceptation des autres en sapant la résistance des individus : victimes ou témoins potentiellement en mesure d’intervenir. Elles confortent aussi les agresseurs dans leur violence.

Une liberté d’expression à deux vitesses
Faire connaître la réalité des violences sexistes et sexuelles, dénoncer la culture machiste qui les renforce, relèvent de l’évidence pour celles et ceux qui souhaitent vivre ensemble dans une société égalitaire et respectueuse des différences. Pourtant, OrelSan qui use et abuse de la liberté d’expression, nous dénie le droit de nous exprimer. En effet, jeudi 30 avril 2009, Pulsart, association nationale d’actions artistiques auprès des jeunes en difficulté, et d’autres associations agissant pour les droits et l’autonomie des femmes, ont reçu une lettre de son avocat, datée du 22 avril, qui les met « en demeure d’interrompre immédiatement toutes [leurs] actions de nature à porter atteinte au bon déroulement de la carrière d’Orelsan ».
L’avocat du champion de la liberté d’expression intime donc aux associations qui osent s’élever contre sa violente propagande sexiste, de se taire sous menace de poursuites. Cette menace concerne toutes nos associations : c’est notre liberté de manifestation et d’expression qui est mise en question.

Nous refusons le chantage et le silence qu’OrelSan veut nous imposer. La liberté d’expression n’appartient pas qu’aux « artistes » : la liberté d’expression appartient à chacun/e d’entre nous.
Nous ne nous tairons pas ! Et ce d’autant plus que, derrière la liberté artistique revendiquée, se cachent probablement des stratégies qui s’intéressent davantage au fric qu’à l’art et qui, au mépris de la dignité humaine, misent sur ces chansons trash supposées être financièrement rentables.

Nous voulons une prise de conscience politique
de la dangerosité du sexisme et de la culture machiste.
Nous voulons l’assurance d’une réelle volonté politique de combattre les violences sexistes, qu’elles soient symboliques, physiques ou sexuelles.
Nous voulons des politiques culturelles menées en cohérence
avec l’action publique pour l’égalité entre les femmes et les hommes et le vivre-ensemble.










ARABIE SAOUDITE : Un juge saoudien justifie des violences aux femmes
(article sur NOUVELOBS.COM)
"Si une femme dépense trop pour un vêtement à la mode, elle mérite une gifle de son mari en réaction à cette action"
, a dit le juge provoquant un tollé dans un séminaire.

Un juge saoudien a déclaré devant un séminaire sur la violence conjugale qu'un homme pouvait battre sa femme si elle se rendait coupable d'une dépense superflue, a rapporté le quotidien Arab News dimanche 10 mai.
Le juge Hamad al-Razine, de Djeddah (ouest de l'Arabie saoudite), a donné comme exemple d'une dépense superflue, l'achat d'une femme d'une abaya coûteuse, manteau noir intégral que les Saoudiennes portent en public.
"Si une personne donne à sa femme 1.200 riyals (320 dollars), qu'elle dépense 900 riyals (240 dollars) pour une abaya à la mode et que cet homme la gifle en réaction à son action, elle mérite un tel châtiment", a-t-il déclaré selon le quotidien.
Le juge persiste
Les propos du juge ont provoqué l'indignation parmi les participants à ce séminaire consacré au rôle du système judiciaire et des services de sécurité dans la prévention des violences familiales, ajoute le journal.
Le juge a reconnu la gravité du problème dans le royaume ultraconservateur mais n'a pas exclu une responsabilité de la femme dans ces violences.Il a regretté que "personne ne blâme un tant soit peu" les femmes, selon le journal.
Eh bien, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour nous les femmes... N'est-ce pas ?
Et dire que certains se demandent encore quel besoin avons-nous d'être féministes ?
Aucun bien sûr !
J'entends de là les esprits chagrins dire que nous ne sommes pas "voilées", que nous dépensons tout l'argent que nous voulons, que ce n'est pas comparable, que ceci que cela...
Mais si, pour l'instant (?), dans notre quotidien nous n'avons pas à porter "burka ou abaya" nous subissons tout de même le poids des actes sexistes, violents, criminels. Le poids de siècles de domination machiste dans le carcan d'une société patiarcale où tout est décidé par des hommes pour des hommes (contrairement à ce qu'on voudrait nous faire croire)
Alors mesdames, n'oubliez pas, nos libertés, ne sont dûes qu'à nos combats et nous ne les conservons qu'autant que nous demeurons vigilantes !
Ne laissons personne empiéter sur nos droits dussions-nous pour cela passer pour des harpies !

Ruby, my funny dog

TEMOIGNAGES DE FEMMES

On parle d'égalité

Merci à LeParisien.fr vidéo censurée (Dalymotion et Youtube) ! Significatif !

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