mercredi 3 février 2010

De la "joie" d'être une femme...

Petites infos "féministes" mais qui concernent aussi les messieurs (quoi que parfois on se demande). Celles qui ont vécu ce parcours du combattant comprendront sans aucun doute le titre "de la joie d'être une femme" !


Un rapport fustige les difficultés d'accès à la contraception et à l'IVG

Pas de progrès spectaculaire. 35 après la loi Veil, l'accès à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) et à la contraception est encore compliqué, selon un rapport de l'Inspection générale des affaires sociale (Igas).

Dans ce rapport, qui doit être remis ce mardi à la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, il est recommandé de renforcer la prévention, en particulier en direction des plus jeunes. Pour l'Igas, si "la prise en charge de l'IVG a marqué des progrès réels" depuis la loi de 2001 - qui a porté son délai légal de dix à douze semaines et qui était censée faciliter l'accès à l'avortement et à la contraception - ces avancées "demeurent fragiles".

Carences

Le rapport relève "la situation paradoxale" de la France, qui cumule un taux de natalité très élevé, un taux de diffusion de la contraception "parmi les plus élevés au monde" et un taux d’IVG qui reste à un niveau relativement important". Parmi les carences, le rapport déplore par exemple que "les IVG tardives ne (soient) pas prises en charge partout".

Quant aux délais, s'il se sont améliorés "dans l'ensemble" pour se rapprocher des 5 jours, il persiste des "goulots d'étranglement dans certaines zones de fortes demandes", notamment les grandes villes. Le rapport note aussi que le nombre d'établissements pratiquant l'IVG est passé de 729 en 2000 à 639 en 2006, réduisant de fait le choix quant aux méthodes d'IVG (par médicaments ou par voie chirurgicale). "Peu attractive" financièrement pour les personnels de santé, l'IVG chirurgicale est de moins en moins pratiquée, note l'Igas, qui regrette un recours trop fréquent à l'IVG médicamenteuse.

Echec des moyens de contraception

Côté prévention, le rapport relève un «niveau préoccupant» d'échecs des moyens de contraception et rappelle que 72% des IVG sont réalisées sur des femmes qui étaient sous contraception. "Ces échecs reflètent une inadéquation des méthodes et pratiques contraceptives", poursuit l'Igas, qui juge que la diversification des modes de vie, l’évolution des relations de couple "ne sont pas suffisamment prises en compte" au moment de la prescription.

Alors que la France se caractérise par un recours particulièrement élevé à la pilule, on pourrait "promouvoir les méthodes moins sujettes aux problèmes d’observance", comme le stérilet.

Quant aux jeunes, bien que la loi leur garantisse un accès autonome à la contraception, "ce droit leur est dénié dans les faits", puisque les ados doivent présenter la Carte vitale de leurs parents pour se faire rembourser. Bien que facilité, le recours à la "pilule du lendemain" est "trop faible pour entraîner une diminution du nombre d'avortements", note aussi l'Igas.

Coût élevé, accessibilité limitée

Plus largement, le coût de la contraception est souvent trop élevé, pouvant aller jusqu'à 175 euros annuels pour un timbre contraceptif hebdomadaire. L'accessibilité aux centres de planification familiale demeure en outre «limitée» et l'Education nationale ne joue pas suffisamment son rôle en matière d'éducation sexuelle, ce qui constitue pourtant une obligation légale depuis 2001.

L'Igas prône aussi des "campagnes de communication sur la contraception" plus fréquentes, constatant que cette information n'est pas ressentie comme "une priorité" dans les quartiers difficiles mais aussi dans le monde rural.

B.D. avec agence

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