J’ai vu ton sang s’écouler en rivière au long cours
Ta terre, épuisée s’effriter sous les coups de houe
Le soleil évaporer les larmes sur tes joues
Et, à chaque heure passée longue comme cent jours
Tous tes enfants assoupis sans espoir de réveil
Ces petits ventres obscènes sur leurs corps décharnés
La famine, la mort, les maladies programmées
Par tous ces grands Etats qui vivent au soleil
Celui qui fait dorer leur peau de gens bien-nourris
Alors qu’il brûle ta récolte, assèche ton puits
Tes plages les attirent mais leurs yeux ne sourient
Qu’à ceux dont les appétits grignotent ton pays.
Ils attendent patients, la fin de ton agonie
Il faut te relever, combattre leur vilenie
Apprendre à tes enfants la fierté de tes héros
Chaka, Lumumba, Sisulu, Mandela, Biko
Qui ont longtemps espéré voir un jour se lever
Le peuple de tes Etats unifiés en Pays
Délaissant à jamais la corruption et l’envie
Apaisant les esprits d’ancêtres courroucés
Par tant de luttes fratricides et de biens pillés
Tes richesses naturelles, héritage spolié
Tout espoir d’avenir vampirisé par les dents
Que les grands affamés plantent encore en ton flanc