jeudi 29 mai 2008

Noir de couleurs (suite)




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Je disais donc que la découverte de son histoire me plongea directement dans une frénésie de recherche sur le sujet des luttes pour les droits civiques, de l'histoire du Black Panthers, des groupuscules défenseurs du "black power".
Plus je cherchais, plus j'avais envie de chercher et, en même temps plus je découvrais et plus la rage bouillonnait en moi et plus le chagrin m'envahissait devant les croix de feu, les chiens policiers, les coups de matraque, les humiliations, les assassinats.
Parfois j'avais même du mal à croire ce que je découvrais tant c'était indigne de notre "pseudo humanité".

J'avais déjà été épouvantée par mes découvertes sur l'esclavage et les conditions dans lesquelles ces pauvres gens, dont mes ancêtres faisaient partie, avaient été arrachés à leur terre, leur famille, leur liberté pour satisfaire les besoins de main d'oeuvre de propriétaires terriens qui s'étaient approprié par le sang les terres des Indiens Arawaks (Antilles) et celles des Indiens natifs Américains!
Dans l'exaltation de ma jeunesse, je rêvais de casser du raciste, du Béké, du planteur... et ne manquais aucune manif' car je pouvais, là, hurler ma haine de la société dans laquelle nous vivions (et vivons toujours)

"Mon camp" je l'avais choisi et j'allais jusqu'à l'imprimer dans ma chair ! Un jour je me fis tatouer "black power" sur l'avant-bras gauche...
Il faut dire qu'à cette époque je vivais en foyer social, rupture familiale totalement consommée...

Toute la rage de mes blessures personnelles ajoutée à celle de l'injustice dont je découvrais toujours plus avant les horreurs me donnait le goût de l'affrontement, l'envie d'en découdre...


Mais, je sentais le poids des regards (des deux côtés) qui me ramenait à mon illégitimité car, pour tout le monde j'étais blanche, je faisais partie d'un camp alors même que je l'abhorrais pour ce qu'il faisait subir aux miens... qui eux, me considéraient comme membre de l'adversité...

Combien de fois ne me suis-je entendu répéter "vous les blancs" ou bien que je ne pouvais pas comprendre... J'étais blessée et ne me sentais finalement nulle part à ma place ! J'étais jeune, passionnée et je ne savais pas toutes les choses que j'ai apprises depuis. Mais je ne regrette rien de ce que j'ai vécu parce que non seulement cela m'a forgé le caractère mais ça m'a permis d'être ce que je suis aujourd'hui, une personne qui espère dans le genre humain, qui a rangé sa haine et remplacé les slogans féroces d'hier par d'autres plus pacifistes. (à suivre)




Ruby, my funny dog

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Merci à LeParisien.fr vidéo censurée (Dalymotion et Youtube) ! Significatif !

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