Publié le 17 juillet 2008 - Hier, (le 16 juillet donc) 33 organisations du Collectif "Non à EDVIGE" se sont réunies pour dénoncer le décret du 27 juin 2008 créant le fichier EDVIGE (Exploitation Documentaire et Valorisation de l’Information Genérale) et ses attaques contre les droits et les libertés publiques (fichage des militants) et individuelles, contre les droits des enfants (fichage des mineurs), contre le respect de la vie privée (vie sexuelle, état de santé, comportements...), et pour organiser la riposte.
À ce jour, près de 20.000 personnes et près de 200 organisations ont signé l’appel en ligne "Pour obtenir l’abandon du fichier EDVIGE" (
voir) manifestant une inquiétude évidente des citoyens face aux atteintes à la vie de notre démocratie contenues dans ce fichier.Les organisations réunies dans ce collectif vont poursuivre et étendre les actions déjà en cours, qu’il s’agisse notamment de la signature de la pétition en ligne ou du recours contre le décret.
Elles donnent rendez-vous à la presse début septembre pour dévoiler les actions qui seront proposées à l’ensemble des citoyens dans le but de porter le coup de grâce à ce fichier scélérat.
Sans débat public préalable, le gouvernement, par un décret publié au Journal officiel du 1er juillet 2008, a considérablement accru les capacités de fichage de nos concitoyens. Ce fichage sera assuré, à l’avenir, par la Direction Centrale de la Sécurité Publique (DCSP-fusion des Renseignements Généraux et de la DST)
A cette fin, un nouveau fichier policier sera mis en place sous le nom d’EDVIGE (Exploitation Documentaire et Valorisation de l’Information Générale).
Il recensera, de manière systématique et généralisée, toute personne "ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif".
Il recensera, de manière systématique et généralisée, toute personne "ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif".
Sans exception, toutes les personnes engagées dans la vie de la cité sont donc visées.
En outre, ce fichage vise à permettre la collecte de renseignements identitaires sur les "suspects" (personne mais également groupe) simplement considérés, par la police, comme susceptibles, à l’avenir et de manière totalement hypothétique, de porter atteinte à "l’ordre public".
En outre, ce fichage vise à permettre la collecte de renseignements identitaires sur les "suspects" (personne mais également groupe) simplement considérés, par la police, comme susceptibles, à l’avenir et de manière totalement hypothétique, de porter atteinte à "l’ordre public".
Il permettra de compiler toutes les notes de renseignements telles que : état civil, photographie, mais aussi, fréquentations, comportement, déplacements, appartenance ethnique, vie sexuelle, opinions politiques, philosophiques, religieuses, appartenances syndicales et associatives.
La police sera autorisée à consulter ce fichier en cas d’enquêtes administratives pour l’accès à certains emplois.
Les mineurs ne seront pas épargnés puisque, fait sans précédent dans notre République et particulièrement choquant, leur fichage sera autorisé dès l’âge de 13 ans et cela sans qu’aucune infraction n’ait été commise et sur la seule base de leur dangerosité présumée.
Cette initiative gouvernementale, porteuse à l?évidence de nombreuses dérives, s?inscrit résolument dans le cadre de la mise en place d'une politique sécuritaire ouvertement revendiquée.
Le gouvernement est passé outre aux réserves émises par la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL) concernant ce fichier qui, dès sa parution, a suscité les plus vives réprobations de multiples organisations associatives, syndicales et politiques.
C’est pourquoi les organisations et les personnes signataires de cet appel :
- exigent le retrait du décret autorisant la mise en place du fichier EDVIGE qui institue un niveau de surveillance des citoyens totalement disproportionné et incompatible avec une conception digne de ce nom de l’état de droit,
- sollicitent le soutien et la signature de tous nos concitoyens et de toutes les organisations attachées aux libertés publiques, au respect de la vie privée et des droits de l’enfant,
- s’engagent à se constituer, dès le mois de septembre 2008, sous forme de Collectif afin de prendre toute initiative utile visant à obtenir des pouvoirs publics qu’ils renoncent à la mise en place du fichier EDVIGE.
- Signer en ligne :
Le fichier Edvige ou la vie des autres, texte d’Evelyne Sire-marin, magistrate, présidente d’honneur de la Fondation Copernic :
Intervention de Caroline Méry surRradio Campus Orléans