Après avoir lu/écouté les propos de M. Dassault, (voir) on se rend compte qu'au fil du temps, l'UMP rend fou, mégalomane, dictatorial, destructeur !
Ce vieux monsieur visiblement frappé par une crise de gâtisme, prône le licenciement des fonctionnaires (en fait la disparition pure et simple de la fonction publique), afin de ne plus avoir de grèves... quelle bonne idée que voilà ! D'autant que ces derniers mois les grèves n'ont été nous le savons qu'un mouvement de fonctionnaire ; non, non ! Il n'y avait pas dans les rangs des grévistes, des employés de grandes surfaces, de banques, des assurances, etc...
Mais également la suppression des 35h -selon lui Sa Majesté aurait dû les abroger dès le premier jour...- et modeler nos usines sur les critères chinois... 65h par semaine.
Ne va -t-il pas bientôt proposer que l'on nous paie au tarif chinois ? Là pour sûr le patronat français pourrait rapatrier toutes les usines qu'il a délocalisées précisément en Chine laissant sur le pavé ces chômeurs que ce monsieur voue aux gémonies !
Par exemple un groupe comme Nestlé qui à la Penne/Huveaune ferme le site sans autre motif que délocaliser pour faire plus de profits ailleurs – c'est approximativement 500 personnes qui seraient restés sur le pavé si Netcacao n'avait pas repris le site !
Dans la vallée de l'Huveaune autrefois "industrielle", il ne reste plus d'usines ! Toutes ont été délocalisées : (archives l'Huma Vallée de l'Huveaune)
Dans ma jeunesse, j'habitais à la Capelette, alors "quartier ouvrier", et lorsque l'on cherchait du travail, il suffisait de faire le tour du quartier ( usines d'huiles, souffre, dattes, blanchisserie industrielle, étiquettes plastique, bacs "Riviéra", Azur Plastic, Chewing-gum, Caubet -produits vaisselle et d'entretien, etc.)...
Il n'y avait que l'embarras du choix si j'ose dire et, si l'on ne trouvait pas sur le quartier il suffisait de prendre le bus en remontant vers Aubagne ,où tout le long de la route nationale les usines s'étalaient comme un pendant au fleuve. La verrerie de Saint-Loup, les moteurs Baudoin, les Pâtes Rivoire&Carret, Coder, Prior, Nestlé, les bauxites, les tuyaux Bonat, Panzani, les Tuileries, Rousselot, etc... et la liste n'est pas exhaustive !
Au fil des ans, la vallée s'est transformée en désert industriel. A la place des usines, on a construit des groupes d'immeubles "résidentiels" pour des gens qui travaillent sur Marseille, Aix, Aubagne ou dans les environs. Il n'y a plus grand-chose à faire dans les parages... à part sur les zones industrielles réparties entre Saint-Mître, Aubagne/Gémenos, ou alors, de l'autre côté vers Plan-de-Campagne et Aix. Beaucoup de gens sont restés au chômage durant des années à cause de la fermeture de ces usines.
Car bien des gens commençaient à travailler à 16 ans après la scolarité obligatoire et, durant 10, 20 ou 30 ans, ils avaient passé 8 ou 9heures par jour à faire un seul et même geste, répété jusqu'à l'overdose ! Les employeurs n'avaient pas d'autre intérêt pour ces employés que celui de la rentabilité, des cadences qu'il fallait tenir et pas autre chose. Aucun plan de formation continue, aucun accès à autre chose que ce même geste répété encore et encore.
Et, un jour, on vous dit, voilà soit vous déménagez avec l'usine (sans aide ni compensation) et vous gardez votre travail soit vous êtes licenciés.
L'usine fermait que pouvait-on faire ? Quelles possibilités de reclassement professionnel ?
Le plus souvent : NEANT.
Ma tante a connu cette situation, après avoir travaillé presque 30 ans à l'usine Prior de Saint-Marcel, du jour au lendemain, elle s'est retrouvée sur le pavé parce que le groupe LU-Brun-Céraliment & Associés, avait décidé que l'usine devait changer de lieu et migrer vers la région Grenobloise.
Eh bien, elle a dû se mettre à faire des heures de ménage et courir le poste, jusqu'à ce que un hôpital de la région l'embauche comme agent de service, mais, cela ne s'est pas fait en un jour et c'était il y a de cela 20 ans... Imaginez quelle serait la donne aujourd'hui ???
Alors quand un espèce de vieux grippe-sous vient baver devant les caméras sur la valeur des entreprises et des ouvriers chinois, j'éprouve une incoercible nausée. Parce que des gens qui sont à l'origine de délocalisations, de calculs plus honteux les uns que les autres n'ont pas de leçon de citoyenneté à nous donner.
Si nous faisons la grève, ce n'est pas pour le plaisir d'aller marcher dans les rues avec des banderoles et des slogans !
Nous la faisons parce que nous en avons assez que nos salaires ne nous permettent plus de vivre décemment !
Nous la faisons parce que nous en avons soupé de l'arrogance du patronat qui pense nous museler en nous menaçant !
Nous la faisons parce que, ce que "nos anciens" ont gagné par leur courage et leur détermination, nous n'avons pas envie de le voir sacrifié sur l'autel de l'ultra-libéralisme triomphant que veulent nous imposer cette poignée de "nantis" !
Eux dont les seuls dilemmes sont dans le choix de leur prochains yacht ou résidence secondaire, de la manière dont il vont dépenser les milliards d'euros que leurs actions et "EX-actions" ont généré.
ET, La grève NOUS LA FERONS s'il le faut encore, encore, et encore !
Ces arrogants feraient bien de se préparer à une rentrée sociale... houleuse !
Quant à M. Dassault, je crois qu'il est temps pour lui d'arrêter de penser !